Les équipes d’accompagnement à la Science Ouverte (Publications Ouvertes, Données de la recherche et Codes et Logiciels) vous proposent de découvrir en 2024/2025 les portraits de chercheurs et chercheuses du site universitaire lorrain engagé·es en faveur de la Science Ouverte. Pour ce sixième épisode, nous sommes partis à la rencontre d’Adrien Baldit, maître de conférences et ambassadeur Science Ouverte au LEM3.
Vous faites partie du réseau des ambassadeurs Science Ouverte de l’Université de Lorraine. Que vous apporte ce réseau ?
Je suis officiellement membre de ce réseau depuis 2021, mais l’engagement vers la science ouverte a débuté avec un appel à projets de valorisation non économique de l’Université de Lorraine en 2019. Mon collègue Cédric Laurent et moi-même avions alors pour objectif de développer une librairie de calcul ouverte dans le domaine de la biomécanique (bio2mslib). Ce projet m’a permis de rencontrer plusieurs collègues de l’Université confrontés à des problématiques similaires, et désireux de mettre en commun des outils et des méthodologies afin de faire progresser la recherche, tant au niveau local et national qu’international.
La science ouverte étant par nature transdisciplinaire, cette démarche nous permet de bénéficier d’une diversité de points de vue sur les thématiques que nous abordons dans le cadre du réseau des ambassadeurs. Cette pluralité nous aide à orienter nos réflexions vers des solutions optimales. Au fil de ces échanges, j’ai activement participé à l’évolution de nos pratiques en matière de science ouverte, ce qui m’a permis d’en acquérir une meilleure compréhension et de ne pas simplement en subir les contraintes et conséquences.
Cependant, cette démarche implique également une diffusion de ces connaissances auprès des collègues qui ne font pas encore partie du réseau. Ce rôle de médiation est crucial mais pas toujours simple, car un changement de pratiques n’est jamais facile. Heureusement, les réunions régulières du réseau et l’aide du service d’accompagnement science ouverte, notamment par les curateurs comme Julien Vincent du LEM3, nous aident à légitimer la diffusion de ces bonnes pratiques. En retour, cela nous permet d’être les porte-paroles des idées et des besoins exprimés par nos collègues.
Votre laboratoire fait partie des premiers à disposer d’indicateurs du Baromètre de la science ouverte intégrés à sa collection HAL. Que pensez-vous de ces indicateurs ?
La mise en place du baromètre de la science ouverte au LEM3 constitue un véritable atout en matière de communication, tant en interne qu’en externe. En effet, cet indicateur représente un outil précieux pour valoriser la démarche de science ouverte de notre laboratoire à l’échelle nationale et internationale. En interne, il permet également de mettre en lumière le travail des membres du laboratoire, ainsi que de ma collègue Nathalie Gey, référente HAL. Ce baromètre offre une vision claire de la position de notre laboratoire en termes d’ouverture sur l’année en cours, tout en soulignant l’importance de cette démarche collective auprès de tous. Bien entendu, tout cela n’aurait pas été possible sans le soutien de l'équipe support sur HAL.
En bref, que représente la science ouverte pour vous ?
La science ouverte, à mes yeux, représente un travail collectif à l'échelle locale, nationale et internationale, dans un environnement où l'on peut facilement se retrouver isolé, simplement en cherchant à explorer de nouvelles pistes de recherche.
Elle découle directement des financements publics, qui, de manière légitime, exigent un accès transparent aux résultats pour garantir la crédibilité de ces investissements. Toutefois, cela comporte également des risques, car une grande quantité d'informations et de données est générée, ce qui peut être détourné sans bénéfice pour les institutions si la propriété intellectuelle n’est pas adéquatement protégée.
Cela dit, l'Université de Lorraine coordonne ses services pour favoriser cette transition. Par exemple, en tant que correspondant science ouverte au sein du pôle M4, je participe à des discussions sur la valorisation et le transfert technologique, toujours en ayant à cœur l’ouverture des travaux de recherche concernés.
La démarche de science ouverte a fait des progrès significatifs. J’ai eu l’opportunité d’y être initié durant ma thèse, et en quinze ans, j'ai vu une évolution considérable. Je me souviens des discussions parfois difficiles avec mon collègue François Gibier, toujours en poste au LMGC, sur l’utilité de la démarche et la complexité des outils, quand les bénéfices me semblaient flous. Aujourd’hui, je suis heureux de constater que cette démarche a pris une ampleur considérable et que l’effort déployé n’a pas été vain.