Les agriculteurs, souvent exposés à des risques de santé mentale, manquent d’un accompagnement adapté. Le projet CAGRIMENT porté par l'Université de Lorraine vise à évaluer leur bien-être via des questionnaires et des entretiens, puis à co-construire avec les acteurs du secteur des actions pour les rendre acteurs de leur santé mentale. L'objectif est de mieux comprendre les facteurs de mal-être et d'apporter des solutions concrètes pour améliorer leur qualité de vie.
Florian Manneville, co-porteur du projet CAGRIMENT (avec Abdou Y. Omorou) et chercheur à l’UMR1319 INSPIIRE (campus Brabois santé) nous en dit plus sur ce projet innovant :
Factuel : Pouvez-vous nous présenter en quelques mots le projet CAGRIMENT et son objectif principal ?
Le projet CAGRIMENT a pour objectif principal de mesurer le niveau de bien-être ou de mal-être des exploitants, retraités et salariés agricoles dans le Grand-Est, et d’élaborer des actions de promotion du bien-être agricole.
Factuel : Pourquoi avoir lancé ce projet de recherche sur le bien-être des agriculteurs ?
Les agriculteurs représentent une population particulièrement exposée au risque de développer des problèmes de santé mentale. Ce constat peut être la conséquence d’une multitude de déterminants (e.g., aléas climatiques, contexte sanitaire, surcharge de travail, difficultés financières, isolement). Une connaissance fine de ces déterminants chez des agriculteurs français n’est pas disponible à ce jour, et nécessite d’être investiguée afin d’identifier les leviers pouvant être mobilisés dans des actions de promotion de la santé mentale.
Factuel : Comment le projet va-t-il être mis en oeuvre concrètement et quel est le rôle du questionnaire dans cette démarche ?
Le projet CAGRIMENT comprend deux volets qui dureront chacun un an. Le premier consiste en la diffusion d'un questionnaire en ligne aux exploitants actifs et retraités, et salariés agricoles à trois temps de mesure (inclusion, 6 mois et 12 mois). Le deuxième volet vise à co-construire des actions de promotion de la santé mentale dans le monde agricole, en se basant sur les données recueillies lors du volet 1, et sur les savoirs expérientiels de différents acteurs du monde agricole (e.g., exploitants, associations, syndicats, organismes mutualistes, agence régionale de santé, professionnels de la santé, chercheurs en santé publique). Cette étape de co-construction se déroulera sous la forme de séminaires avec les acteurs du monde agricole.
Factuel : Avez-vous des projets ou des études supplémentaires à envisager après la publication des résultats de cette recherche ?
Une fois les actions de promotion de la santé mentale construites, les perspectives sont multiples. Dans un premier temps, les actions proposées pourront être mises en place. Ensuite, il sera pertinent d’évaluer les actions proposées afin de conclure sur leurs efficacités. Ces éléments sur l’efficacité des actions permettront de questionner leur transférabilité dans d’autres régions et/ou à l’échelon national.
Vous souhaitez participer au questionnaire : https://enquetes.univ-lorraine.fr/CAGRIMENT