Les 3, 4 et avril prochains, les étudiants de l’Université de Lorraine sont appelés à élire leurs représentants dans les conseils centraux de l’université. C’est une particularité du service public de l’enseignement supérieur en France, les étudiants participent pleinement aux décisions de leur établissement. Factuel est allé à la rencontre de Romain Pierronnet un ancien élu étudiant, aujourd’hui personnel de l’Université de Lorraine.
Aujourd’hui chargé d’appui à la politique scientifique du laboratoire de recherche CEREFIGE, Romain Pierronnet connait parfaitement le fonctionnement des universités de par son parcours. Figure bien connue dans le paysage universitaire local, il fut vice-président de l’Université Henri Poincaré (entre 2009 et 2011), son parcours universitaire s’est conclu par un doctorat consacré au management et à la gestion des ressources humaines dans les universités françaises.
Pourquoi les étudiants élisent-ils des représentants ?
Les universités françaises ont un modèle de fonctionnement quasi unique parmi les services publics en France. Chaque personne qui « fait » l’université est représentée dans les instances décisionnelles de l’organisation. Ainsi, les personnels, qu’ils soient ou non enseignant, et les étudiants sont représentés. Les étudiants sont ainsi bien plus que de simples usagers, ils participent totalement à la vie de l’institution en devenant de véritables acteurs de ce service public d’enseignement supérieur. C’est un héritage de la loi Faure (1968) qui perdure encore aujourd’hui.
Les étudiants sont ainsi bien plus que de simples usagers
Quelle est la réelle place des étudiants dans ces conseils à l’Université de Lorraine ?
L’Université de Lorraine va même plus loin que ce qui est prévu par les textes. Au-delà des élus étudiants, elle donne une place forte au vice-président étudiant. C’est une demande forte que nous avions formulé au moment de la création de l’Université de Lorraine en 2012. Le vice-président étudiant participe à l’équipe présidentielle et peut s’appuyer sur tous les moyens de l’établissement. Il en va de même pour les élus étudiants, véritables coproducteurs de l’action publique de l’université.
Une éducation à la citoyenneté
Que retenez-vous des années où vous avez été un acteur investi dans le monde universitaire ?
Clairement, une éducation à la citoyenneté. Ce moment de la vie est un temps fort où chaque étudiant peut se construire avec un collectif autour de soi, ses pairs. Ce sont des années où l’on peut s’investir dans de nombreux projets ou engagements. Je l’ai fait notamment dans le monde universitaire et cela m’a permis de me construire.
C'est le travail des élus étudiants qui permet d’ouvrir ces possibles
Auriez-vous un message à faire passer aux actuels étudiants ?
Oui : essayez, tentez, tout est possible à ce moment de votre vie. Et s’il y a justement tous ces possibles, c’est aussi parce que le travail des élus étudiants permet d’ouvrir ces possibles. En participant aux décisions qui touchent à l’organisation des études ou à l’attribution des moyens, ils ont le pouvoir d’influencer le quotidien de chacun. A titre d’exemple, ce sont les étudiants qui ont œuvré pour mettre en place le dispositif B2E qui permet aux étudiants « engagés » de bénéficier d’un bonus sur leur moyenne qui valorise les compétences obtenues par cet engagement. Sur un plan plus pratique, c’est à la demande d’élus étudiants que les horaires de certaines bibliothèques universitaires ont pu être étendus. Alors pour résumer, allez voter les 3, 4 et 5 avril !