[4 questions à] Léa Penazzi, postdoctorante au LEMTA spécialisée en énergétique et transferts de chaleur

 
Publié le 14/02/2023 - Mis à jour le 10/05/2023
Léa Penazzi, postdoctorante spécialisée en énergétique et transferts de chaleur

Dans le cadre de la Journée internationale des femmes et des filles de science du 11 février, zoom sur Léa Penazzi, spécialisée en énergétique et transferts de chaleur, actuellement postdoctorante au sein de l’équipe Gestion de la chaleur du Laboratoire Énergies & Mécanique Théorique et Appliquée (LEMTA).

Peux-tu nous présenter ton parcours ?

Léa Penazzi : "Après un Master en Mécanique Énergétique à l’Université Paul Sabatier à Toulouse, j’ai réalisé un doctorat au centre RAPSODEE (Recherche d’Albi en génie des Procédés des Solides Divisés, de l’Énergie et de l’Environnement) à l’IMT Mines Albi-Carmaux. Il portait sur la modélisation des transferts de chaleur couplés pour aller vers l’optimisation des systèmes énergétiques aux géométries complexes (refroidissement de composants électroniques, récepteurs poreux de centrales solaires, thermique du bâtiment etc.). En février 2021, je suis arrivée au LEMTA pour un postdoctorat que j’effectue actuellement dans l’équipe “Gestion de la chaleur“."

Quel est ton projet de recherche et ta mission plus particulièrement ?

Léa Penazzi : "Mes travaux s’inscrivent dans le contexte du Laboratoire commun Canopée dédié à l’étude de matériaux et « systèmes » en conditions extrêmes de température. Ce laboratoire “hors des murs” créé en octobre 2020, associe des experts du LEMTA, du Cemhti et de 2 centres de recherches de Saint-Gobain. Les travaux de recherche développés au sein de Canopée vise à diminuer l’empreinte carbone des procédés de fabrication haute températureDans les procédés hautes températures de type fours verriers, les températures considérées sont au delà de 1000°C, et à de telles températures les mesures et l’instrumentation deviennent difficiles. Par conséquent, le comportement thermique des matériaux impliqués dans ces procédés n’est pas toujours bien modélisé. Face à ces challenges, mes travaux ont pour objectif d’améliorer les méthodes d’estimations des propriétés thermiques des matériaux isolants impliqués dans des procédés haute température afin d’optimiser l’utilisation de ces matériaux, et à terme réduire les pertes thermiques de ces systèmes."

Qu’envisages-tu après ce postdoctorat ?

Léa Penazzi : "Dans la lignée de mon projet de recherche initié en thèse, mon projet est de partir en postdoctorat à l’étranger afin de renforcer mes compétences autour des outils issus de la synthèse d’image et de l’intelligence artificielle pour l’analyse et le pilotage de systèmes multi-physiques en géométrie complexe. J’envisage donc d’approfondir mon projet de recherche en allant travailler au sein d’autres laboratoires afin d’étendre mon paysage scientifique."

Quels sont tes conseils pour sensibiliser & attirer les jeunes femmes à choisir une carrière scientifique ?

Léa Penazzi : "Si l’on ressent l’envie d’aller vers des métiers de la science parce que l’on y trouve du sens, je dirais que le plus important est de s’écouter, de se donner régulièrement le temps de définir à ses propres objectifs, et également de ne pas avoir peur de les redéfinir en cours de route. Ce sont des conseils assez généraux, pas forcément limités aux carrières scientifiques d’ailleurs, mais à mon sens et du haut de ma “jeune” expérience, un ancrage solide auquel se raccrocher. En effet, je pense qu’il est intéressant d’aller au delà des “a priori” et de faire sa propre expérience. Certes l’objectif de carrière est important, et le chemin qui y mène tout autant – avec tous ses apprentissages, mais n’oublions pas de savourer et de tirer parti de toutes ces étapes si enrichissantes !"

“Transferts de chaleur couplés dans les fours verriers” (Illustration personnelle)

Au sein des parois du four verriers, les transferts de chaleurs dans les matériaux réfractaires isolants le four (des matériaux poreux, potentiellement constitués de fibres frittées)

La conduction de chaleur est représentée en bleu (dans les parties solides) et en rose et orange/rouge sont représentés les transferts par rayonnement.

“Chambre d’un four de fusion électrique de HORN Glass Industries”

Avec les matériaux réfractaires composants les parois du four afin de l’isoler de l’extérieur et d’éviter au maximum les pertes de chaleur 

+ d’info ici

“Four verrier dans lequel le verre est en train d’être fondu de Fives Group”

Les températures peuvent aller bien au-delà des 1000°C

+ d’info ici