Découvrez en image le projet de recherche pluridisciplinaire C-SHIFT autour de la cobotique qui vise à étudier l’impact de la mise en œuvre de dispositifs collaboratifs intelligents tels que les cobots dans le cadre des défis de l’industrie du futur. L'occasion pour nous de rencontrer Benoit Grasser, professeur au CEREFIGE, responsable scientifique du projet.
Factuel : Pouvez-vous nous expliquer en quoi consiste le programme C-Shift ?
Le programme C-Shift consiste à construire une démarche de recherche scientifique interdisciplinaire autour d’un objet en émergence : les cobots et systèmes collaboratifs et leurs interactions avec les humains dans le cadre des challenges de l’industrie du futur. Le projet présente deux originalités.
Il s’inscrit d’abord dans une démarche clairement interdisciplinaire : trois axes de recherche ont ainsi été identifiés (santé, organisation et systèmes) permettant de combiner les apports de chercheurs issus des sciences du numérique, des sciences de l’organisation, et des sciences de la santé, de l’ergonomie et de la psychologie. L’implication des laboratoires CEREFIGE, CRAN, DEVAH, LGIPM, LORIA et PERSEUS témoignent de cette dynamique interdisciplinaire.
Le projet s’appuie ensuite sur des plateformes technologiques (AIP PRIMECA – SMART, DITEX et ERGOSIM) et sur des terrains industriels concrets (notamment ceux des entreprises membres de l’advisory board, ECLATEC et THYSSEN KRUPP) pour faire converger les concepts sur des objets communs et pour élaborer des démonstrateurs. Le regard de l’INRS, également membre de l’advisory board, complète le dispositif.
Factuel : À quel(s) enjeux répond-ils ?
Les enjeux sont prioritairement des enjeux scientifiques. Chacune des disciplines impliquées a en effet identifié des verrous propres à son champ de recherche, liés aux défis que soulèvent l’hypothèse d’interactions accrues et dynamiques entre l’humain en situation de travail et des systèmes conçus a priori pour être collaboratifs. Qu’il soit technologique, organisationnel, psychologique ou ergonomique, chaque champ se trouve de la sorte à la porte de questions scientifiques nouvelles interpellant sa communauté scientifique.
Les enjeux sont ensuite des enjeux de société, en termes d’adaptation et de performance pour l’industrie du futur, en termes d’organisation du travail et d’impact sur l’emploi et les compétences, ou en termes de répercussions sur la santé physique et mentale pour les opérateurs amenés à utiliser ces technologies. Les cobots représentent sur le papier un énorme potentiel, encore faut-il savoir l’exploiter dans des conditions réelles et en anticiper les implications sur les plans humain, organisationnel et technologique.
Factuel : Quelles sont les prochaines étapes de ce programme ?
La première phase, qui s’est inscrite dans le cadre d’un IMPACT / Action Exploratoire de Lorraine Université d’Excellence a permis d’une part de valider la pertinence de ce champ de recherche et d’autre part d’élaborer une méthode de travail permettant de combiner excellence disciplinaire et fertilisation interdisciplinaire. La prochaine étape consiste à développer le programme en l’ouvrant à d’autres partenaires et d’autres disciplines également concernées, et à l’élargir à d’autres dispositifs que les cobots, comme par exemple les exosquelettes. Le caractère interdisciplinaire du projet, son orientation autour du défi de la transition numérique de l’industrie, et la proximité avec d’autres projets aux problématiques voisines et complémentaires (projet SYMBIOSE) nous positionnent potentiellement dans le paysage des futurs programmes de LUE2. Et notre objectif est de faire du site Lorrain un centre de référence sur les cobots et autres systèmes collaboratifs et leurs interactions avec les humains en situation de travail.