[MT180] Prix des lycéens et prix du public - Loris Raspado

 
Publié le 21/03/2022 - Mis à jour le 10/05/2023

Loris Raspado 

Doctorant à l'Institut Jean Lamour - IJL (CNRS, Université de Lorraine)

Prix des lycéens et prix du public, lors de la finale régionale de Ma Thèse en 180 secondes qui s'est déroulé le 10 mars à l'Arsenal de Metz. 

Quel a été votre parcours ?

J'ai un parcours universitaire classique. J’ai obtenu une Licence « Physique-Chimie » à la Faculté des Sciences et Technologies avant de prendre une année de césure à l'étranger pour apprendre l'anglais en immersion en Irlande puis en Suède. De retour à la faculté, j’ai intégré le Master « Chimie », spécialité « Chimie du Solide pour l'Énergie », où j'ai fini major de promotion avec une mention très bien.

J'ai effectué mon stage de fin de Master à l'Institut Jean Lamour. Lors de ce stage, on m'a proposé de poursuivre mes travaux en thèse. Le sujet me plaisant énormément, j'ai candidaté. Et me voilà aujourd'hui en première année de doctorat, continuant mes recherches sur les batteries au sein de la même équipe !

Et votre sujet de thèse s’intitule ?

« Matériaux d'électrode négative pour batteries alcalin-ion ».

Vous pouvez nous en dire un peu plus ?

Le sujet est assez vaste car mon travail se divise en plusieurs parties.

Je travaille principalement sur la fabrication d’électrodes de batteries sodium-ion. Cette technologie constitue une alternative possible aux batteries lithium-ion qui dominent le marché du stockage électrochimique de l'énergie depuis quelques années déjà. Ces dernières sont très performantes, d'où leur omniprésence dans nos appareils électroniques, mais il en découle des problèmes économiques, écologiques et sociaux notamment à cause de l'approvisionnement en lithium.

Le sodium quant à lui, est disponible en quantité presque infinie car il peut être récupéré du sel de mer. Néanmoins les performances des batteries sodium-ion doivent être améliorées car elles n'atteignent pas celles des batteries actuelles. Pour cela j'étudie l'élaboration et les performances de carbones « durs » (des carbones poreux obtenus par pyrolyse du sucre par exemple) comme électrode négative.

Je travaille dans un premier temps sur l'élaboration et la caractérisation des matériaux carbonés. J’étudie les nombreux paramètres de leur élaboration puis j’expérimente leur intégration en pile-bouton avec tous les autres constituants nécessaires (2ème électrode et électrolyte). Pour finir, je me concentre sur l'électrochimie, c'est‑à-dire la capacité et la tenue en cyclage des piles que j'ai fabriqué.

Mes recherches sont donc multi-facettes avec de possibles ouvertures vers d'autres matériaux d’électrode négative ou divers types de piles, d'où le titre de ma thèse.

Que vous apporte l'expérience MT180 en termes de vulgarisation de votre recherche ?

Personnellement, je trouve ce concours très enrichissant et formateur. On apprend à être concis et clair sur un sujet qui peut être très compliqué pour les non-initiés. On apprend également à travailler notre aisance à l'oral face à un public. Être dynamique, captivant et compréhensible à la fois n'est pas aussi simple qu'on le pense. C'est beaucoup d'entraînement et d'investissement !

Curieux, j’ai toujours eu soif d'apprendre, de comprendre, d'en savoir toujours plus... Je suis ravi de pouvoir partager mes connaissances au grand public. Cela est très gratifiant de parler d'un thème qui me passionne et qui selon moi est un sujet d’actualité avec des enjeux importants. Je remarque qu’il y a une vraie méconnaissance de cette thématique. Réussir à intéresser les spectateurs et à les inciter à se poser les bonnes questions représente pour moi une grande victoire.

De plus, je suis heureux de représenter le domaine de la chimie, trop peu vulgarisé à mon goût, car son évocation effraie parfois le public inexpérimenté.

 

Pour connaître les autres prix et voir le replay de la finale, c'est par ici !