Le réseau Alumni docteurs de l’Université de Lorraine participe avec le réseau Redoc SPI ( Réseau National des Ecole Doctorales Sciences Pour l’ingénieur ) pour publier une série d’interviews de docteurs diplômés en France et travaillant à l’international.
Tan Binh Phan, docteur 2020 en Automatique, traitement du signal et des images, génie informatique de l’Université de Lorraine a accepté notre interview. Il a partagé ses raisons sur le choix de l’Allemagne et sa vision du système allemand en tant que chercheur.
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Tout d'abord, parlez-nous de votre parcours à l'Université de Lorraine et de votre arrivée en France ?
Lorsque j'étais étudiant en Master de Mathématiques Appliquées du master franco-vietnamien, j'ai eu l'opportunité de faire un stage à l'Université de Paris 13 pendant trois mois. Pendant cette période, j'ai postulé pour plusieurs bourses de doctorat. J'ai eu la chance d'obtenir une bourse de doctorat à Nancy, en France. Ensuite, j'ai été doctorant à l'Université de Lorraine d'octobre 2017 à novembre 2020. Mon école doctorale est l'IAEM (Informatique, Automatique, Electronique, Electrotechnique, Mathématiques ) et mon sujet de thèse est le traitement des images médicales. Ma thèse était principalement axée sur la construction de mosaïques 3D représentant pour les parois épithéliales internes des organes creux (estomac en gastroscopie et vessie en cystoscopie). Pendant ma thèse, j'ai étudié les algorithmes permettant de construire des surfaces 3D à partir de séquences vidéo endoscopiques. La thèse proposait une nouvelle approche pour calculer des images panoramiques (mosaïques 3D) à partir des séquences d'images acquises pendant une endoscopie.
Après l'obtention de votre doctorat, quel(s) poste(s) avez-vous occupés ? Pourquoi avoir choisi l'Allemagne ?
J'ai soutenu mon doctorat en novembre 2020. Avant de soutenir mon doctorat, j'ai postulé à plusieurs postes de postdoc en Allemagne. Je veux travailler en Allemagne parce que l'Allemagne est réputée pour sa science et sa technologie, avec d'excellentes installations de recherche et de gros financements pour la recherche. En outre, je veux aussi aller dans différents pays pour acquérir une expérience professionnelle. J'ai travaillé en Allemagne en tant que chercheur postdoctoral à la clinique universitaire de Wuerzburg pendant un an. Ce poste était le fruit d'une collaboration entre mon laboratoire en Allemagne et un laboratoire en Belgique. L'objectif de mon travail est de développer une méthodologie robuste pour l'estimation du mouvement en 3D à partir d'ensembles de données échocardiographiques en 3D.
C'était une bonne occasion pour moi de découvrir un nouveau sujet (dans mon doctorat, je n'ai travaillé qu'avec des ensembles de données d'endoscopie) et d'acquérir plus d'expérience dans le traitement des images 3D. Pendant mon séjour en Allemagne, j'ai amélioré certaines compétences, comme la programmation, la recherche indépendante, la rédaction d'une proposition de projet, etc. En particulier, j'ai noué des liens avec des chercheurs experts en Belgique et en Allemagne. Nous sommes restés en contact pour rédiger l'article ensemble, et pour collaborer à l'avenir. J'ai apprécié le temps passé à travailler en Allemagne, même s'il est court. Cela m'a aidé à changer mon état d'esprit. Je me trouve tout à fait apte à occuper le poste d'ingénieur chercheur dans l'entreprise. Et maintenant, je suis de retour en France pour travailler comme chercheur CDD au LOA, Laboratoire d'Optique Appliquée à Paris. C'est un poste de CDD financé par le CNRS. Cependant, ce poste est une collaboration entre un laboratoire à Paris et une entreprise à Bordeaux. C'est une excellente occasion pour moi d'appliquer ce que j'ai étudié à l'industrie. Mon rôle dans cet emploi est semblable à celui d'un poste en R&D. À l'avenir, je chercherai un emploi d'ingénieur de recherche en CDI. Je pense que l'expérience de travail en Allemagne m'a aidé à trouver un meilleur emploi.
Vous travaillez dans une structure de recherche en Allemagne : avez-vous des éléments de comparaison avec les laboratoires en France qui recrutent des docteurs (salaires, fonctions, positionnement dans l'entreprise, évolution de carrière, etc.
Il est difficile de comparer la structure de recherche entre l'Allemagne et la France. Cela dépend du domaine dans lequel vous travaillez. De nombreux laboratoires, tant en France qu'en Allemagne, sont équipés de matériel très moderne. J'ai travaillé dans le domaine du traitement de l'image et de la vision par ordinateur. J'ai juste besoin de l'ordinateur pour travailler, donc je ne vois pas de différence dans la structure de recherche des laboratoires entre les deux pays. Je pense que si vous travaillez en biologie, en chimie, etc., la structure de recherche du laboratoire sera très importante. Je veux dire quelque chose comme l'équipement expérimental, les produits chimiques, etc. D'après ce que j'ai observé, le financement de la recherche en Allemagne est plus important qu'en France et le salaire moyen en Allemagne est également plus élevé qu'en France. Je veux dire qu'il y a beaucoup de postes de postdoc en Allemagne qui vous permettent de travailler là-bas en trois ans. Alors qu'un postdoc en France a souvent un contrat de 12 à 18 mois ou au maximum 24 mois. Pour le développement de la carrière, je pense que cela dépend beaucoup de la façon dont votre travail se déroule et de vos résultats de recherche. Ce n'est que mon opinion, elle peut être fausse ! Je reviens en France pour travailler parce que j'aime la France, j'y ai beaucoup d'amis.
Quel message souhaitez-vous faire passer aux jeunes membres du réseau des anciens doctorants ?
Tout d'abord, c'est important et je veux garder le lien avec l'Université de Lorraine. Si vous avez l'opportunité de travailler en Allemagne, je vous recommande cette expérience. L'Allemagne est un très bon pays pour faire de la recherche. Vous pouvez acquérir beaucoup d'expérience et une grande évolution de carrière.