Partenariat avec l’Afrique : le projet ANR BIOVALOR pour le développement de la bioéconomie au Bénin

 
Publié le 6/09/2021 - Mis à jour le 4/05/2023

L’Université de Lorraine avait travaillé à une redéfinition de sa stratégie partenariale en Afrique (cf. article Factuel du 24/1/2021). Une opportunité exceptionnelle se présentait de tester les grands principes de cette stratégie en répondant à l’appel à projets ANR « Partenariats avec l’Enseignement Supérieur Africain », financé par l’Agence Française de Développement (AFD), porté par les Ministères MEAE (Europe et des Affaires Étrangères) et MESRI, et dont la finalité était en phase avec notre stratégie. Présentation du projet ANR BIOVALOR pour le développement de la bioéconomie au Bénin. 

C’est ainsi qu’après une exploration des partenariats existants en Afrique subsaharienne, l’Université de Lorraine a choisi de répondre à cet appel en proposant le projet BIOVALOR, en partenariat avec l’Université Abomey Calavi, la principale université publique du Bénin, dans un consortium qui inclut aussi l’Institut Agro Montpellier SupAgro et le CIRAD, centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement.

Ce projet, qui fait partie des sept projets retenus (55 propositions au départ et 15 projets ayant passé le 2ème tour) dans cet appel et qui bénéficiera d’un financement de 2 780 000 € vise à renforcer la démarche compétences et la culture entrepreneuriale dans la formation supérieure agronomique, afin d’encourager l’insertion professionnelle et le développement de la bioéconomie au Bénin. Coordonné par Guido Rychen, directeur de l’École Nationale Supérieure d'Agronomie et des Industries Alimentaires (ENSAIA), il associe l’IUT Nancy-Brabois, l’ENSAIA, le Pôle entrepreneuriat étudiant de Lorraine (PeeL), et plusieurs laboratoires de l’Université de Lorraine. L’Université de Lorraine sera également impliquée en formation doctorale et en accompagnement de la démarche qualité.

L’enjeu majeur de l’agroalimentaire et de la bioéconomie

L’économie du Bénin est largement dominée par l’agriculture. Densément peuplé et situé sur un axe de circulation en constante progression, le Sud Bénin bénéficie d’un environnement favorable à l’innovation en matière d’intensification agricole et de valorisation des bioproduits. L’émergence de la bioéconomie est un enjeu majeur qui doit conduire à un développement économique durable et accompagner une évolution sociétale profonde. Associés au projet BIOVALOR, les acteurs des filières phares (riz, ananas, anacarde) promues par le gouvernement béninois et des cultures orphelines à fort potentiel (karité, fonio, baie miraculeuse ou sisré) ont d’ores et déjà identifié leurs besoins en compétences et les verrous scientifiques qui freinent le développement de leurs filières. 
 

Cohérence entre formation, besoins des filières et actions gouvernementales

La Faculté des Sciences Agronomiques de l’Université d’Abomey Calavi (FSA-UAC) a pris conscience du besoin de mettre en cohérence le contenu de ses programmes de formation avec les besoins des filières ciblées et les programmes d’action du gouvernement. L’objectif est de relever le défi d’une meilleure intégration professionnelle des étudiants et étudiantes au développement de la bioéconomie béninoise. Focalisé sur la valorisation des bioressources, des bioprocédés et des bioproduits, le projet BIOVALOR, vise à :
- Mettre en place la démarche compétences dans les filières de formation L, M et D de la Faculté des Sciences Agronomiques de l’université béninoise ;
- Promouvoir la culture entrepreneuriale et l’esprit d’innovation. L'objectif est d’encourager les étudiants à s'essayer à l'entrepreneuriat et de développer des compétences qui pourront servir en matière d'insertion professionnelle ;
- Promouvoir les mobilités bilatérales d’étudiants et d’enseignants-chercheurs. L’acquisition de compétences scientifiques et technologiques se fera via des mobilités courtes pour des enseignants-chercheurs ou plus longues dans le cadre de formations d’étudiants, aux côtés des partenaires (encadrement de stage…) ;
- La création d’un village entrepreneurial rassemblant plusieurs laboratoires et doté d’une plateforme technologique est un autre enjeu majeur du projet. Lieu d’interface par excellence, il offrira un appui technique aux étudiants L, M et D, enseignants, chercheurs et professionnels (formation pratique des étudiants, maturation des projets innovants, création de start-up) et favorisera le développement de modèles d’actions de R&D.
 
« BIOVALOR est une parfaite illustration de l’approche structurante et équilibrée que nous souhaitons développer dans nos partenariats. C’est l’initiation d’une dynamique forte au bénéfice tant de l’Université de Lorraine que de l’Université Abomey Calavi et de l’environnement socio-économique béninois. » indique Karl Tombre, Vice-Président en charge de la stratégie européenne et internationale de l’Université de Lorraine.