Endommagement thermomécanique des surfaces des astéroïdes

 
Publié le 14/12/2020

Une équipe de scientifiques français dont des chercheurs de l'Institut Jean Lamour (CNRS/Université de Lorraine) et du LEMTA (CNRS/Université de Lorraine) a réalisé des expériences de cyclage thermique laser sur des météorites primitives. Ils ont ainsi pu observer le développement d'un réseau de fissuration à leur surface qui dépend de l’amplitude des cycles thermiques imposés, de la nature des phases hydratées présentes dans ces météorites, de leur abondance modale et des réactions de déshydratation et/ou de déshydroxylation. Pour des chondrites carbonées de type CM, soumises à des cycles de température d’amplitudes similaires à celles rencontrées par les astéroïdes à distances minimales du Soleil, la profondeur des fissures peut atteindre quelques centaines de microns en quelques centaines de cycles de température, augmentant de façon significative la porosité de surface et de sous-surface des échantillons et leur endommagement. L'extrapolation de ce processus sur leurs millions d'années d'évolution pourrait expliquer la découverte récente des surfaces poreuses de la plupart des blocs de roche observés sur les astéroïdes Ryugu et Bennu par les missions Hayabusa2 (JAXA) et OSIRIS-Rex (NASA), respectivement.

Légende : Surface de Murchison (CM2) au microscope électronique à balayage avant (0 cycle) et après 100 cycles thermiques (∆T ≈ 280 K et Tmax ≈ 583 K). Après 100 cycles, il y a une fissuration importante en réponse à l'abondance de phases hydratées de la météorite. © Libourel et al. MNRAS (2020)

En savoir plus

Network of thermal cracks in meteorites due to temperature variation: new experimental evidences and implications for asteroid surfaces – Monthly Notices of the Royal Astronomical Society (2020)
Guy Libourel, Clement Ganino, Marco Delbo, Mathieu Niezgoda, Benjamin Remy, Lionel Aranda, and Patrick Michel
 
(source : INSU du CNRS)