[Covid-19] Loane, étudiante en odontologie, nous raconte sa mobilisation à l’hôpital Nord-Franche Comté

 
Publié le 10/04/2020 - Mis à jour le 14/04/2023
Témoignage de Loane, étudiante en 2A à la faculté d'odontologie de Lorraine

Loane est étudiante en 2e année à la faculté d’odontologie de Lorraine. Voyant le surcroît d’activité dans les hôpitaux et les besoins humains importants, elle s’est portée volontaire pour renforcer les équipes de l’hôpital Nord-Franche Comté (territoire de Belfort).

Elle nous en dit plus sur ses motivations, son quotidien et comment elle vit le confinement.

Peux-tu nous indiquer où es-tu mobilisée ?

Je suis mobilisée à l’hôpital Nord Franche-Comté à Trevenans (Belfort). J’ai débuté dans le service d'infectiologie et je suis désormais affectée à l’hôpital de jour en unité dépistage COVID-19. 

Pourquoi as-tu souhaité apporter ton aide ?

Ma maman étant infirmière à Mulhouse et voyant la gravité de la situation à la télévision (manque de personnels, appel aux renforts...) c'était presque un devoir pour moi de me rendre utile. J'ai alors appelé le chef d'infectiologie que je connais personnellement et qui était à ce moment-là en charge de l'unité COVID et des renforts. Il a tout de suite accepté mon aide.

Quelles sont tes missions dans l’établissement ?

Mes missions sont d'une part le dépistage, en hôpital de jour avec les externes de Besançon, et d’autre part le traitement de données statistiques.

Le dépistage consiste en l’accueil des patients, le report de données (métier, symptômes...) puis le test nasopharyngé.

Le traitement de données statistiques, quant à lui, repose sur la tenue d’un tableau avec les données recueillies auprès des patients et les résultats des tests. Ce travail est très important car il notamment permis de constater que l'anosmie et la dysgueusie sont des symptômes induisant la positivité dans environ 75% des cas.

Je suis vraiment heureuse d'avoir pu participer à cette étude statistique qui permettra de clarifier les questionnements des médecins sur ces symptômes plutôt atypiques et brutaux. Celle-ci devrait d’ailleurs déboucher sur un article dans les semaines à venir (étude initiée et supervisée par le Dr Gendrin, chef d'infectiologie)

Plus largement, ce recueil de données permettra aussi d’affiner certaines recherches et obtenir peut-être plus de précisions sur les symptômes du COVID-19.

Plus personnellement, comment vis-tu le confinement ?

Sortir travailler me permet de garder un rythme de vie un peu près normal. Mes deux parents travaillent eux aussi et c'est donc assez compliqué avec mon frère et ma sœur (10 et 15 ans) de gérer le quotidien… mais on se débrouille.

En tant qu’ainée, je suis souvent sollicitée pour l’aide aux devoirs. Je me retrouve un peu à prendre le rôle de parent (je pense que ça doit être le cas pour d'autres étudiants) ce qui me laisse au final peu de temps pour moi. Cela m'inquiète un peu pour les futurs partiels en ligne que j’espère pouvoir réaliser sans encombre car la connexion à internet familiale montre parfois ses limites…

Par chance, j’habite en milieu rural où les gens sont assez solidaires surtout avec les personnels soignants (gâteaux, pizzas, don de masques, dessins d'enfants, …) même si certaines personnes ne se rendent pas compte de la gravité de la situation et ont parfois des comportements qui laissent à désirer…

J'espère que cette pandémie sera bientôt dernière nous car l’ambiance actuelle est très pesante et stressante pour les soignants mais aussi, bien sûr, pour les malades.