[Portrait de chercheurs] Sandrine Brèteau-Amores, femme de défi(s)

 
Publié le 22/01/2020 - Mis à jour le 11/05/2023

Tout au long de l’année, La Semaine et l’Université de Lorraine vous proposent de rencontrer chaque mois les jeunes talents scientifiques qui portent haut les couleurs de la Lorraine dans le monde entier. Sixième épisode de la série avec Sandrine Brèteau-Amores, du Bureau d’économie théorique et appliquée (BETA).

Sandrine Brèteau-Amores, bretonne de 26 ans, est tombée sous le charme de la Lorraine à son arrivée en 2015 pour y poursuivre ses études en économie forestière. La jeune femme, avide de relever de nombreux défis dans sa vie, s’est lancée dans celui de la réalisation d’une thèse en 2017. Une aventure de trois ans. Rencontre.

« À 8 ans, je me rêvais en vétérinaire de campagne, cela a toujours été une ligne directrice pour moi étant jeune. Ce métier m’a toujours guidé. » Jusqu’à ce que les mathématiques puis l’écologie ne déroutent Sandrine Brèteau-Amores de son idylle enfantine. Les amours de jeunesse ont souvent la vie dure. « Si je n’avais pas eu le coup de foudre pour l’environnement et la sylviculture au moment de ma licence, j’aurais aimé travailler dans la conception de moteurs de voitures. L’automobile, surtout la Formule 1 et le rallye, est l’une de mes nombreuses passions », sourit la native de Saint-Brieuc, dans les Côtes-d’Armor. Car la jeune femme de 26 ans est une touche-à-tout qui ne rechigne pas à relever bon nombre de défis. Celui du Roller Hockey fut le premier d’une longue série. « J’ai commencé le roller à 8 ans et j’ai rejoint l’équipe des Chiefs du Loroux-Bottereau, près de Nantes, en 2013. Je suis fière d’avoir participé au début de cette formidable aventure, un vrai challenge pour ce village que de créer une équipe mixte qui intégrait des joueurs de 18 à 65 ans. » Le travail de recherche a, pour l’instant, eu raison de sa pratique. 

Un pari scientifique : une thèse à l’interface entre l’économie et l’écologie

Sandrine a eu le déclic en parcourant notre belle région durant son Master international "Forest and their Environnement". « C’est en visitant le massif des Vosges que j’ai découvert le potentiel de cette région. Une crèche pour enfant, intégralement conçue en bois de hêtre à Tendon, m’a émerveillée. ». Sa passion pour les arbres et le climat l’amène à une thèse atypique en économie, Quelles stratégies d’adaptations faut-il adopter pour nos forêts face à la sécheresse ? au sein du laboratoire BETA (Bureau d’Economie Théorique et Appliquée)* . « Je suis restée dans le Grand Est car la région a un énorme potentiel pour les recherches en forêt », ajoute-t-elle . Le site scientifique lorrain est en effet le seul en France à concentrer des approches multidisciplinaires autour de la forêt. Il allie notamment les compétences de recherche et d’enseignements d’AgroParisTech, d’INRAE** et de l’Université de Lorraine autour de ce  sujet. « Je travaille en économie forestière pour pouvoir développer la valorisation des ressources et compétences du secteur, tout en répondant aux enjeux climatiques. Mon ambition, c’est de combiner écologie et économie. Pour prendre en compte les attentes et contraintes de la gestion forestière liées à la sécheresse, je vais à la rencontre des acteurs de la filière, comme les gestionnaires et experts forestiers en France et en Allemagne. » À ce titre, Sandrine a passé 6 mois outre-Rhin à l’Université de Freiburg pour échanger sur les méthodes d’analyse économique.
 

Une férue de science, de nature et de sport

Pour parvenir au bout de son aventure de trois ans, Sandrine s’est lancée un autre défi de taille. Après s’être essayée aux arts martiaux, à la danse, à la natation ou encore au badminton, elle pratique désormais la course à pied. « C’est une nouvelle discipline qui est née chez moi il y a peu de temps. Mais la randonnée reste mon activité favorite ; elle me permet d’allier mes passions de la nature et du sport.  J’ai ainsi pu découvrir la beauté des Pyrénées, la Corse, les Alpes ou le Jura. En attendant l’Ariège, le Lubéron et mon rêve ultime : l’Île de la Réunion. Ce sera peut-être mon cadeau de fin de thèse. » Son large sourire en dit long.
 
* : Unité mixte de recherche commune à 5 organismes : AgroParisTech, CNRS, INRAE, Université de Lorraine, Université de Strasbourg.  
** : Institut national de recherche pour l’agriculture l’alimentation et l’environnement (anciennement INRA).
 
Cet article a été publié dans La Semaine le jeudi 23 janvier 2020.
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