[Portrait de chercheurs] Jean-Sébastien Louis : « Être utile, c’est partager »

 
Publié le 21/11/2019 - Mis à jour le 5/05/2023

Tout au long de l’année, La Semaine et l’Université de Lorraine vous proposent de rencontrer chaque mois les jeunes talents scientifiques qui portent haut les couleurs de la Lorraine dans le monde entier. Troisième épisode de la série avec Jean-Sébastien Louis du Laboratoire d’Imagerie adaptative diagnostique et interventionnelle (IADI) à Nancy, unité mixte de recherche commune à l'Inserm, au CHRU de Nancy et à l'Université de Lorraine.

À 18 ans, le Nancéien Jean-Sébastien Louis se destinait à être médecin. 11 ans plus tard, il est désormais celui qui va aider la communauté médicale. Explications.

La fibrose cardiaque, vous connaissez ?

« C’est une maladie qui se développe après un infarctus du myocarde quand il y a un arrêt de vascularisation dans le tissu cardiaque. Comme la nature a horreur du vide, il y a un tissu qui remplace les cellules mortes et c’est ce qu’on appelle le dépôt de fibrose. Soit le sujet de ma thèse », annonce d’emblée Jean-Sébastien Louis, Doctorant au sein du Laboratoire d’Imagerie Adaptative et Diagnostique et Interventionnelle Inserm / Université de Lorraine / CHRU de Nancy. Une thèse qu’il soutiendra en janvier prochain et qui s’inscrit dans un plus grand projet : celui de combattre l’insuffisance cardiaque. « C’est la première cause d’hospitalisation en France. Aujourd’hui, nous avons à la fois besoin de traitements efficaces mais aussi de diagnostics plus précoces avant que la fibrose et toutes les pathologies liées à l’insuffisance cardiaque se développent. » Un enjeu de santé publique doublé d’un réel besoin d’être utile à la société.
 
« Depuis mon plus jeune âge, j’ai toujours été animé par cette volonté d’être utile à autrui. C’est pour ça que je me destinais à une carrière de médecin. » Si au final il n’a pas adhéré au serment d’Hippocrate pour « un tas de raisons », Jean-Sébastien a tout de même continué son cursus dans l’ingénierie de la santé. Avec succès. Car si guérir est un acte noble, donner les clés aux professionnels de santé pour y arriver l’est tout autant. « Mon rôle consiste à comprendre le pourquoi du comment. J’ai l’ambition de trouver un biomarqueur d’imagerie de cette pathologie sous-jacente de l’insuffisance cardiaque qui est la fibrose. Et le Laboratoire où j’officie m’offre la possibilité d’être en contact direct avec les médecins et d’échanger avec eux. » On pourrait valablement penser que faire avancer quotidiennement la recherche, ne laisse pas beaucoup de temps à consacrer à soi et aux autres. C’est mal connaître Jean-Sébastien…
 

"Être utile, c’est aussi partager avec les autres"

C’est un peu comme ça que je me suis mis à "gratouiller" dans un groupe de Métal lorsque j’étais en Terminale. Puis en 1re année de médecine. » Une musique qui a souvent mauvaise presse mais qui ratisse large. En effet, on l’a vu ces dernières années, ce genre facilite le brassage social, là où l’appartenance au groupe est plus importante que le statut social. Du Métal qui l’a porté et suivi à la fois longtemps et loin, jusqu’en Californie. « J’y ai effectué un séjour de recherche de 6 mois. J’en ai profité pour continuer à jouer un peu et à voir, beaucoup, de concerts. Car la Californie, c’est un peu la patrie du Métal ! » De retour dans sa Lorraine natale où il soutiendra sa thèse au début de l’année prochaine, Jean-Sébastien n’a plus le temps de jouer. « Mais avec quelques membres du Labo, nous nous sommes pris de passion pour l’escalade ! » Histoire de tutoyer de nouveaux sommets avant de partir vers d’autres horizons après sa soutenance. Mais ça c’est (déjà) une autre histoire…
 
Légende : Jean-Sébastien Louis (à gauche), doctorant et …joueur de Métal !
 
Rendez-vous le 18 décembre pour découvrir le prochain portrait réalisé à Metz !

Cet article a été publié dans La Semaine le jeudi 21 novembre 2019.