L'entrepreneuriat étudiant lorrain s'est distingué lors de la finale nationale du prix PEPITE 2018, le 15 novembre dernier à Montpellier. Denis Salem, étudiant-entrepreneur au PeeL, remportait avec "DSOCIETY", un trading algorithmique qui redistribue des capitaux sous forme de subvention, l'un des prix de cette édition du Prix PEPITE-Tremplin. Factuel est allé à sa rencontre ...
En quelques mots, pouvez-vous nous expliquer votre projet ? Et vous-êtes vous toujours intéressé au milieu boursier ?
Denis Salem : Il s’agit de développer un robot sous la forme d’un logiciel capable d’effectuer des opérations sur les places de marchés de sorte d’extraire des capitaux. Ceux-là sont alors destinés à un usage selon moi plus responsable ; subventionner des projets d’intérêt public comme ceux de l’écosystème du logiciel/hardware libre, l’open-science, l’éducation populaire, les initiatives écologiques, mais également investir sous la forme de part d’entreprise dans les projets ESS (Économie Social et Solidaire).
J’ai commencé à m’intéresser à la bourse, comme beaucoup de geek, avec l’émergence des marchés des crypto-monnaies qui sont très accessibles, mais non moins risqués. Après avoir été aux Rencontres Mondiales du Logiciel Libre (RMLL) en 2017 j’ai pris conscience que les projets et initiatives véritablement émancipateurs étaient fondamentalement incompatibles avec notre économie. L’indécente capitalisation boursière, au regard de la crise et de l’insuffisance des financements de projets courageux est à l’origine de ma démarche
Les robots-investisseurs sont de plus en plus nombreux à intervenir sur les marchés financiers, créant parfois des mouvements incohérents sur les titres cotés en bourse - en quoi se distingue votre plateforme DSOCIETY ?
DS: Les robots traders sont programmés pour effectuer un rendement maximum sans tenir compte de la volatilité des marchés. Ils ne sont pas programmés pour se limiter au niveau des bénéfices. Or c’est ce que l’outil automatisé de DSOCIETY fait. Trouver un équilibre entre stabilité des marchés et rendement financier. Bien comprendre les différents marchés et diversifier ses placements contribuent également à aller dans ce sens.
Depuis combien de temps êtes-vous accompagné par le Pôle entrepreneuriat étudiant de Lorraine ? Et pourquoi avoir choisi de faire votre stage de fin d'étude là-bas ?
DS: Il semble que j’avais l’âme d’un entrepreneur, j’ai toujours un millier de projets en tête. Mais les journées sont trop courtes alors que je me donne à fond pour rentabiliser mon temps. J’ai fait en sorte de ne travailler que sur des projets personnelles dans le cadre la dernière année de mes études. Et ça à marché. Le PeeL a été une opportunité pour moi de concrétiser quelque chose qui me tenait vraiment à cœur et qu’il aurait été très difficile de mener à bien à côté d’une autre activité comme un stage de fin d’étude dans une entreprise, qui aurait certainement débouché sur un emploi lui-même très chronophage… Ça va donc faire huit mois que le PeeL m’accompagne, fort de leur expérience et de leur réseau en béton armé ! Leur présence a été profondément inspirante et déterminante dans mon cheminement, à tous les niveaux…
A quelles difficultés vous êtes-vous heurtées dans le montage du projet ? Travaillez-vous seul sur DSOCIETY ?
DS: La principale difficulté consiste à définir et inventer un algorithme de trading. Pour d’évidentes raisons c’est un des rares domaines de l’activité humaine qui est volontairement peu documenté et où il faut constamment réinventer la roue, puisque tous les robots déjà existant sont en concurrence entre eux. Je travaille seul, mais je suis régulièrement soutenu, aidé et conseillé par de proches collaborateurs portés par les mêmes valeurs que moi.
A quelle étape du projet entrepreneurial êtes-vous à présent ?
DS: Une première version de l’algorithme a été écrit et testé mais souffre de nombreuses insuffisances qu’il va falloir corriger. Il faut envisager de nouvelles approches. Ce mois ci, mon entreprise sera crée.
En quoi votre prix Pepite va-t-il vous aider ?
DS: Le prix va me permettre de financer la R&D de l’algorithme ainsi qu’à investir dans du matériel informatique robuste et performant pour faciliter le traitement et l’analyse des données financières.