Xavier Assfeld, 52 ans, est le directeur du laboratoire de physique et chimie théoriques (LPCT), une unité mixte de recherche CNRS/Université de Lorraine, créée au 1er janvier 2018.
Le laboratoire de physique et chimie théoriques est une unité mixte de recherche CNRS/Université de Lorraine, créée au 1er janvier 2018, qui est issue de la fusion de 4 équipes regroupant des théoriciens de la matière condensée, de la physique statistique, de la chimie quantique et de la bio-physique/chimie. L’objectif principal de l’unité est l’élaboration de nouvelles théories et le développement d’approches fondamentales, notamment numériques, capables de décrire avec précision le comportement de systèmes physiques et biochimiques complexes. Il est structuré autour de cinq axes thématiques :
- Dynamique et symétries,
- Interaction Rayonnement-Matière,
- Etat liquide, Interfaces et Solvatation,
- Etat solide : Structure et propriétés,
- Biophysique et Biochimie.
Les études couvrent une vaste étendue de sujets allant de la dynamique à l’équilibre et hors de l'équilibre de systèmes complexes, enjeu majeur de la physique et chimie contemporaines concernant des domaines aussi variés que la cinétique chimique, l'optique quantique, les gaz d'atomes ultra-froid, les propriétés de transport électronique, le vieillissement physique des matériaux ou encore les phénomènes d’ionisation et d’excitation allant des molécules simples à des macromolécules telles que l’ADN. Elles portent également sur la solvatation en milieux non-conventionnels tels que les liquides ioniques et les fluides supercritiques qui sont de plus en plus utilisés dans le domaine de la Chimie Verte pour remplacer les solvants polluants traditionnels. Enfin, une partie de leur activité concerne la modélisation moléculaire de phénomènes contrôlant des processus biologiques clés dans la vie et la communication cellulaire.
En plus de ces 5 axes thématiques, 2 axes transversaux ont été créés:
- Développements numériques et théoriques
- Epistémologie et didactique.
Le premier correspond au métier de théoricien, le deuxième reflète la bipolarité du métier d’enseignant-chercheur.
Ces travaux de recherche sont mis en œuvre par une quarantaine d’enseignants-chercheurs UL, chercheurs CNRS et ITA/IATSS, implantés principalement sur le site de Nancy à la faculté des Sciences et Technologies et en partie sur le site de Metz au sein de l’Institut de Physique, Chimie et Matériaux au technopôle messin.
Son parcours
Après avoir obtenu son doctorat en chimie théorique en 1994 à l’Université Henri Poincaré sur l’inclusion des effets de solvant sur la réactivité chimique, il a passé un an à Minneapolis (USA) auprès du professeur Donald Truhlar où il a travaillé sur le traitement des quasi-dégénérescences dans les méthodes de perturbation. Il a été embauché en 1995 comme maître de conférences au laboratoire de Chimie théorique de Nancy, dirigé à l’époque par le professeur Jean-Louis Rivail, où il a développé une méthode de calcul hybride pour gérer les systèmes macromoléculaires. Son habilitation à diriger des recherches, obtenue en 2002, portait sur la prise en compte de l’environnement dans les calculs de chimie quantique. Nommé professeur en 2003, il enseigne la chimie théorique à la Faculté des sciences et technologies à tous les niveaux (1ère année de sciences de la vie, L3 de sciences physiques, M2 de Chimie physique moléculaire, …). Après avoir pris plusieurs responsabilités pédagogiques (Magistère de Génie Moléculaire, DESS MOIC, DEA CIT), il a été le directeur de l’école doctorale SESAMES pendant 9 ans. Au niveau national, il a assuré la coordination nationale du Réseau français de chimie théorique et la présidence de la 13ème section du Comité National du CNRS.
Ses thématiques de recherche et d'enseignement
- Recherche : Développement de méthodes de calcul pour prendre en compte l’influence de l’environnement dans les systèmes moléculaires complexes.
- Enseignement : Chimie théorique à tous les niveaux de la 1ère année à la fin de la thèse.
Son projet à la tête du laboratoire
Le projet est relativement simple : réussir la fusion des quatre équipes ! Tout va être mis en œuvre pour faciliter les échanges entre la chimie et la physique afin qu’émergent de cette rencontre interdisciplinaire de nouveaux projets et pourquoi pas de nouvelles innovations de rupture.
Le rôle du directeur sera de permettre à chaque membre de travailler dans les meilleures conditions possibles en partageant équitablement les ressources financières, matérielles et humaines. C’est à lui d’établir les règles de fonctionnement et de veiller à ce qu’elles soient respectées. A l’aide des deux services, gestion et informatique,il espère pouvoir offrir un cadre de travail où chacun pourra s’épanouir dans son métier et augmenter son impact en recherche scientifique.
Enfin, si ce laboratoire a vu le jour, c’est aussi pour augmenter la visibilité de ces disciplines, aussi bien au niveau local que national vis-à-vis des étudiants, des décideurs politiques et des collègues (la reconnaissance internationale est quant à elle assurée par la notoriété des membres). Une énorme tâche de communication attend donc la nouvelle équipe.