Portrait d'entrepreneur : Marie-Anne Isler-Béguin

 
Publié le 16/11/2017 - Mis à jour le 19/05/2023
Focus dirigeant

Un engagement précurseur en faveur de l’écologie

Issue du monde paysan, Marie-Anne a vécu les opérations de remembrements des terres agricoles produisant de « véritables traumatismes sociaux et environnementaux tels que des entre déchirements familiaux, la dégradation de la biodiversité et des sols ». De cette douloureuse expérience est née en Marie-Anne son engagement pour l’écologie : « éveiller les consciences, c’est toute ma vie, c’est ma voie ». Ainsi, diplômée en géographie de l’Université de Metz et de l’IEE en écologie urbaine,  cette femme volontaire a développé son propre métier avec la création du premier bureau d’étude en environnement, ECOLOR, aux statuts associatifs. Grâce au déploiement de compétences en ingénierie écologique, il s’agissait, via des études  d’impact sur l’environnement, d’accompagner les aménagements pour que l’on s’appuie sur les atouts de l’environnement ; « c’était par exemple, convaincre des agriculteurs qui travaillaient avec la nature mais qui, en même temps, en étaient  déconnectés. Nous étions dans la co-construction de projets ».

Institut Européen d’Ecologie :
  • Création : 1974
  • Fondateurs : « les trois Mousquetaires : un scientifique Jean-Marie Pelt, un sociologue et homme d’Église Roger Klaine, un homme politique Jean-Marie Rausch »
  • Effectif : 2 salariés
  • Contact : i.e.e@wanadoo.fr

De ses multiples engagements associatifs et par « ces hasards que sont les rencontres de la vie », Marie-Anne s’est lancée dans la bataille politique en devenant cofondatrice des Verts Lorraine, puis élue au Parlement Européen en 1989. L’un des  moments forts de ses quinze années d‘action à Bruxelles est l’adoption de la directive habitat de 1991 pour la préservation des espaces naturels sensibles. Un autre est la réglementation REACH qui condense en un seul texte une cinquantaine de  règlementations européennes préexistantes, mettant en place le principe de précaution et actant le retrait les molécules les plus dangereuses pour la santé humaine et l’environnement. En charge du programme européen LIFE +, Marie Anne Isler  Béguin s’est battue pour que la lutte en faveur de l’environnement dispose des moyens financiers nécessaires.

Cette femme politique voit en l’écologie un combat pour la paix car « les conflits d’aujourd’hui ont débuté par des problèmes d’accès  aux ressources, aux matières premières ». Que ce soit en Géorgie avec 500 000 citoyens rassemblés devant l’Assemblée Nationale contestant l’invasion des chars russes, ou dans un camp de réfugiés en ex-Yougoslavie, Marie-Anne a assumé «  notre responsabilité », celle d’agir parce que nous savons où nous mènent les conflits latents ou la dégradation de notre biodiversité. Depuis le sommet de la Terre en 1992 et le rapport de Brundtland, le développement durable est acté, « nos  manières de vivre et de consommer ont des impacts sur la planète mais il a quand même fallu vingt-cinq ans pour convaincre les décideurs. C’est une bataille permanente face aux lobbies de l’aménagement. ». Travailler au Parlement Européen,  c’est être en relation avec le monde entier et c’est aussi être précurseur.

Pour Marie Anne Isler Béguin, cette conscience au monde a été éveillée par Roger Klaine, notamment par cette pédagogie consistant à faire réfléchir ses étudiants de l’IEE sur les conséquences de leurs actions, révélant ainsi tout le sens du mot  responsabilité. Transmettre cette vision et diffuser les valeurs de cet institut sont le coeur de son mandat de présidente de l’IEE pour faire face aux nouveaux défis sociétaux avec l’Université de Lorraine comme partenaire.

Découvrez le portrait complet de Marie-Anne ISLER BÉGUIN (pdf, 459ko)

Focus réalisé par Émilie GUTHLEBER, référente‑filière « Environnement » à la Direction des Partenariats