Le schéma directeur du numérique responsable a été présenté au conseil d’administration du 1er juillet 2025. Rencontre avec Jean-Michel Vahl, directeur du numérique, et Sabine Petitjean Coria, directrice adjointe en charge de la stratégie numérique responsable.
L’Université de Lorraine n’a pas attendu son schéma directeur du numérique responsable pour s’engager dans cette voie.
Jean-Michel Vahl : Effectivement, le schéma directeur Numérique responsable est l’aboutissement d’un engagement fort que l’Université de Lorraine a pris depuis plusieurs années en faveur d’un numérique plus éthique, sobre et inclusif. Il s’inscrit dans la démarche de Responsabilité sociétale et environnementale (RSE) de l’établissement, structurée autour de trois piliers : Égalité, diversité, inclusion (EDI), Transition écologique (TE) et Qualité de vie. Car le numérique responsable n’implique pas uniquement une démarche environnementale, c’est aussi une démarche sociale
Cet engagement pour un numérique responsable a été acté en février 2024 avec la signature de la Charte du numérique responsable de l’INR (Institut du numérique responsable). L’idée est de ne plus penser le numérique uniquement comme un outil, mais comme un levier de transformation responsable.
Quels sont les engagements de ce schéma ?
J-M : Ils sont au nombre de 4. Nous voulons déjà ancrer la stratégie du numérique responsable dans notre établissement. Cela signifie formaliser une feuille de route claire, structurer son pilotage et assurer un suivi régulier. Ensuite, nous visons à favoriser la sobriété, en réduisant l’empreinte environnementale du numérique via l’optimisation des ressources, des pratiques écoresponsables et un plan de sensibilisation massif. Le troisième engagement est de renforcer la souveraineté, en particulier sur les questions de cybersécurité, de logiciels libres et de maîtrise des données. Enfin, nous tenons à accélérer l’inclusion, en garantissant un accès équitable aux outils numériques et en sensibilisant la communauté aux enjeux sociétaux du numérique.
Sur le plan opérationnel, comment cela se traduit-il concrètement ?
Sabine Petitjean Coria : Ces engagements sont déclinés en 14 objectifs stratégiques et 42 objectifs opérationnels très concrets. Par exemple, le développement d’un plan d’action pour la sobriété numérique, la mutualisation des services via le Datacenter mutualisé Lorrain, la formation du personnel et des étudiants aux enjeux environnementaux et sociétaux du numérique, ou encore la promotion de l’accessibilité numérique avec un Schéma pluriannuel d’accessibilité (SPAN). Il s’agit aussi de s’engager dans une dynamique d’écoconception, de décommissionner les services peu utilisés, et de renforcer l’usage de solutions open source.
Quel est l’ambition de ce schéma ?
SP : Nous avons le souhait d’embarquer l’ensemble de la communauté universitaire. Le numérique responsable n’est pas que l’affaire de la direction du numérique, tout le monde est concerné. Cela suppose donc une acculturation collective. Chaque étudiante, étudiant et personnel doit comprendre en quoi ses usages du numérique peuvent avoir un impact environnemental ou social, et comment adopter des pratiques plus responsables
JMV : Nous avons une belle opportunité de construire ensemble un numérique plus sobre, plus éthique et plus inclusif. Cela ne se fera pas en un jour, mais chaque geste compte. Ce schéma n’est pas une fin, c’est un cap, une boussole commune.
Télécharger le Schéma directeur du numérique responsable 2025 - 2028