MD, comme Mathilde Dargnat.. ou comme Marqueurs Discursifs !

 
Publié le 17/06/2025
Mathilde Dargnat, Maîtresse de conférences HDR, Université de Lorraine et ATILF-CNRS

Factuel est allé à la rencontre de Mathilde Dargnat, enseignante-chercheuse en linguistique à l’Université de Lorraine depuis 2008. Elle revient sur son parcours et ses activités actuelles, notamment le projet CODIM (2022-2027), qu’elle coordonne à l’ATILF (UMR 7118 – Université de Lorraine / CNRS), en partenariat avec le LORIA (UMR 7503 – Université de Lorraine / Inria / CNRS) et le LLF (UMR 7110 – Université Paris Cité / CNRS).

Quel est votre statut à l’Université de Lorraine ?

Je suis linguiste, Maîtresse de conférences HDR à l’Université de Lorraine et à l’ATILF depuis 2008.
Page personnelle : https://perso.atilf.fr/mdargnat

Quelles sont les étapes qui vous ont menée à ce que vous faites aujourd’hui ?

J’ai étudié la langue et la littérature françaises ainsi que les sciences du langage dans différentes institutions : à l’Université Blaise Pascal (désormais UCA), à l’Université de Provence (désormais AMU) et au Laboratoire Parole et Langage (LPL), à l’Université de Montréal et à l’ENS de Lyon. Mes recherches doctorales, menées en France et au Canada, portaient sur le français populaire québécois et sa représentation dans des textes de théâtre, et m’ont valu le prix de la meilleure thèse en sciences humaines de l’Université de Montréal (PhD L’oral comme fiction [HAL]). J’ai ensuite été recrutée à l’Université de Lorraine (Nancy 2 à l’époque) sur un poste de linguistique française et analyse du discours. Depuis, j’ai aussi eu l’occasion d’effectuer des séjours au laboratoire Interactions, Corpus, Apprentissages, Représentations (ICAR) à Lyon et à l’Institut des Sciences Cognitives Marc Jannerod à Bron, pour me perfectionner sur les interactions et intégrer une méthodologie expérimentale. Par ailleurs, j’ai depuis longtemps des collaborations privilégiées avec le Laboratoire Lorrain de Recherche en Informatique et ses Applications (LORIA) et avec le Centre d’Études Linguistiques (CEL). Enfin, en 2023, j’ai soutenu une Habilitation à Diriger des Recherches à l’Université Paris 8 Vincennes-Saint-Denis sur la thématique générale du lexique et du discours (HDR Lexique et discours [HAL]).

Quelles sont vos principales activités ?

D’une manière générale…
Mes domaines d’enseignement principaux sont la linguistique française et la linguistique générale, l’étude des textes et des discours, l’argumentation, l’énonciation, la sémantique et la pragmatique, ainsi que les humanités numériques. J’interviens dans plusieurs composantes de l’Université de Lorraine (Lettres modernes, Sciences du langage, Institut des Sciences du Digital, Management et Cognition [IDMC]), de la L1 au Master 2 Recherche et MEEF.
Mes domaines de recherche s’orientent dans deux directions : d’une part la variation linguistique, sa représentation et son utilisation dans des interactions spécifiques, d’autre part, la structure du discours et les stratégies d’interprétation, avec une focalisation sur les relations de cohérence (temps, cause, concession, etc.), l’inscription du locuteur dans son discours et le marquage de ces relations et de cette inscription (prosodie, petits mots du discours, lexique expressif, etc.).

Plus spécifiquement…
Actuellement, je suis responsable de la Licence de Lettres (diplôme bi-sites Metz-Nancy) et co-responsable de l’axe « De la syntaxe au Discours » de mon laboratoire.
Je coordonne le projet CODIM et co-dirige deux thèses : celle de Maeva Sillaire, sur la relation de concession, qui articule analyse de corpus et méthodologie expérimentale (financement ED SLTC, 2023-2026, co-direction avec Grégoire Winterstein, Université du Québec à Montréal), et celle de Paola Herreño-Castañeda, sur la sémantique des combinaisons de marqueurs discursifs (financement ANR CODIM, 2023-2026, co-direction avec Jonathan Ginzburg, Université Paris-Cité & Laboratoire de Linguistique Formelle).

Quels sont vos projets au sein de l’ Université de Lorraine et au sein de l’ATILF ?

Pour dire les choses simplement, ma posture générale est celle de l’interdisciplinarité pour l’étude des phénomènes langagiers (notamment interfaces linguistique-littérature, linguistique-informatique, linguistique-sciences cognitives) et du développement de dispositifs de type formation par la recherche. Mes projets/activités « du moment » correspondent aux trois volets suivants :

1) La coordination du projet ANR CODIM (2022-2027), qui a pour objectif l’étude des combinaisons de marqueurs discursifs (ah bon, et donc du coup, mais enfin, etc.), ces « petits mots » qui en disent long sur l’organisation rhétorique du discours, les états cognitifs du locuteur et la gestion de l’interaction. L’enjeu de ce projet, qui articule linguistique et informatique, approche qualitative et approche quantitative est triple : 1) fournir une liste des marqueurs discursifs du français et les annoter semi-automatiquement dans des données écrites et orales diversifiées massives pour extraire les combinaisons de marqueurs statistiquement les plus pertinentes ; 2) proposer une analyse sémantique et pragmatique (et si possible prosodique) de ces combinaisons en visant une modélisation ; 3) voir comment les grands modèles de langue « gèrent » ce phénomène. CODIM permet entre autres de financer des stages longs et deux thèses : celle de Paola Herreño-Castañeda, déjà mentionnée, et celle de Fatou Sow (co-direction Yannick Toussaint, LORIA et Mathieu Constant, ATILF).

3) La collaboration avec la plateforme Écho de la MSH-Lorraine, qui se concrétise par exemple par l’achat commun de matériel pour l’eyetracking, par la mise en place d’expériences, par des présentations dans le cadre de la Semaine de la Science et par le projet des séminaires L’Écho du Langage.

4) Le lancement et le suivi du club ORION Talos, en tant que référente scientifique. Ce club est « managé » par deux doctorantes, il est le fruit d’une réflexion collective mêlant les sciences du langage, l’informatique et les sciences cognitives, avec un intérêt particulier pour les interactions homme-machine. Il permet la rencontre entre des étudiants de la L2 au doctorat autour de ces thématiques, dans le cadre de podcasts, réunions, séminaires et journées d’étude, ainsi que l’accueil de stagiaires de la L2 au M2.

Bon ben voilà… quoi !

N’hésitez pas à me contacter si certains éléments vous intéressent et/ou si vous voulez plus de précisions.

 

Logo du projet ANR CODIM
Logo de la plateforme expérimentale ÉCHO, MSH-Lorraine
Logo du club ORION Talos
Logo du dispositif ORION, Université de Lorraine