À l’occasion de la 2e semaine du Numérique Responsable et dans la continuité de la journée internationale des droits des femmes, l’Université de Lorraine vous propose de découvrir les portraits de celles qui façonnent le numérique à l’université. Partez à la rencontre de Marie-Line Rubini, coordinatrice du portefeuille Projets du numérique à la Direction du Numérique.
Factuel : Quel est votre parcours professionnel ?
Marie-Line RUBINI : Au départ, j’ai suivi une formation de psychologue du travail, avec une mention spéciale Nouvelles Technologies. J’ai décroché mon premier emploi dans les années 2000 au sein d’une société d’informatique qui cherchait un profil différent des profils informaticiens : quelqu’un capable d’écouter les besoins des utilisateurs. Suite à cela, j’ai très rapidement commencé à diriger des équipes, car j’avais la fibre organisationnelle. Je suis donc entrée dans le domaine du numérique par le biais de l’organisation et de l’écoute des utilisateurs.
F : Quelle est la plus grande leçon que vous ayez apprise grâce à votre métier ?
MR : Lors de mon arrivée dans de nouvelles entreprises, j’ai souvent été confrontée à des résistances au changement. Ce que j’ai compris avec le temps, c’est que pour arriver à faire évoluer les choses, il faut avoir deux principales qualités : savoir être exemplaire pour montrer ce qu’on attend des autres, et garder le cap en restant sûre de soi. Il est vrai que dans le domaine du numérique, où il y a beaucoup plus d’hommes que de femmes, développer de la confiance en soi et en ce qu’on fait est nécessaire.
F : Quel est l'accomplissement dont vous êtes la plus fière dans votre carrière ?
MR : En 2002, j’ai été recrutée à l’âge de 32 ans au sein d’une PME de 50 salariés, en tant que Directrice des Opérations Techniques. Mon rôle était de piloter 40 experts en informatique, des ingénieurs systèmes de haut niveau. À ce moment, je n’avais pas encore de connaissances dans ces technologies. J’ai justement été recrutée pour être complémentaire à leur expertise en apportant de la méthode. Il n’y avait pas encore de procédures mises en place ni de traces écrites de leurs réalisations, ce qui posait problème pour le suivi client. À force de tenir bon, d’amener de la méthode et de proposer ensemble de nouvelles structurations, j’ai réussi à faire changer le système en 10 mois.
F : Quel message aimeriez-vous adresser aux jeunes filles qui hésitent à se lancer dans le numérique ?
MR : Il existe de nombreux métiers dans le numérique, dont un grand nombre de professions peu connues. Certains postes tournent autour de la technique pure, et d’autres font plutôt appel à de l’organisation, de l’écoute et de la logique. Il peut s’agir de gestion de projet, mais aussi d’analyse des besoins utilisateurs. Il y a donc des métiers à l’interface entre les utilisateurs des outils et ceux qui les créent. Dans ces professions, les compétences des femmes sont souvent les bienvenues car elles ont naturellement des facultés d’écoute, de logique, de bienveillance et la volonté de vouloir faire avancer les équipes. Ce sont des atouts nécessaires dans ce domaine.
Portrait de Marie-Line Rubini en vidéo