La prudence est de mise à l’égard des produits à base de tomate transformée

 
Publié le 22/10/2024
En collaboration avec Luxembourg Institute of Health (LIH), Jaouad Bouayed, chercheur à l'Université de Lorraine, LCOMS, a réalisé une étude observationnelle afin d’étudier l’influence des caroténoïdes sur le syndrome métabolique et ses 5 composantes : l’hypertension, l’hyperglycémie, l’obésité abdominale, le taux réduit du bon cholestérol (HDL) et le taux élevé de triglycérides.
 
Le syndrome métabolique est une condition de risque favorisant l’apparition des maladies telles que le diabète de type 2 et les maladies cardiovasculaires. Ainsi, la santé métabolique et les apports alimentaires de 1346 participants à l’étude épidémiologique nationale ORISCAV-LUX-2 (Observation des Risques et de la Santé Cardio-Vasculaire au Luxembourg) ont été scrutés à la loupe. Ensuite, la consommation quotidienne des participants en caroténoïdes, ces pigments produits principalement par des plantes et des algues responsables de leur coloration en jaune, orange et rouge ainsi de la pigmentation de certains animaux (ex. les crevettes et le muscle du saumon), a été estimée en recourant à diverses bases de données telles que la base de données américaine USDA et la base de données française EFSA.
 
Monsieur Bouayed et son collaborateur de LIH ont démontré pour la première fois qu’il y a deux types d’associations par rapport au type de caroténoïdes consommé. La consommation de caroténoïdes tels que l’α- et la β-carotène, ou encore la lutéine et la zéaxanthine, qu’on trouve essentiellement dans les fruits et les légumes, ont été inversement associées au syndrome métabolique, sa sévérité et ses composantes, ce qui indique que dans ce cas ces caroténoïdes jouent un rôle protecteur.
 
Cependant, la consommation du lycopène, un autre caroténoïde responsable de la couleur rouge de la tomate, a été plutôt associée au développement du syndrome métabolique et ses composantes chez les participants d’Oriscav-2. Cette association a été plutôt attribuée au fait que ces participants consommaient non pas la tomate fraîche (la source principale du lycopène), connue pour ses bienfaits sur la santé, mais régulièrement les produits à base de tomate (principalement la tomate transformée) tels que la pizza, le ketchup, les sauces tomates et les lasagnes qui peuvent contenir pour certains beaucoup de sucre, de sel, de graisses saturées et/ou d’additifs. Ainsi, cette étude observationnelle a démontré qu’un régime alimentaire occidentalisé favorise le développement du syndrome métabolique et ses composantes, alors qu’un régime alimentaire sain riche en fruits et légumes permettrait une meilleure santé métabolique.
 
Ce travail de recherche a été publié dans British Journal of Nutrition, un journal de référence dans le domaine de la nutrition.
 
Auteurs :
Jaouad Bouayed and Farhad Vahid
Titre :
Carotenoid pattern intake and relation to metabolic status, risk and syndrome, and its components – divergent findings from the ORISCAV-LUX-2 survey.
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