[Portrait Alumni Phd] Parcours de Andrea Suaza Montalvo et Jose Luis Rivera Gil

 
Publié le 23/08/2024

Durant leur parcours d’ingénieurs, ils ont entamé leur parcours de recherche, intégrant leur première équipe axée sur les énergies renouvelables. Avec le temps, le duo a décidé de se concentrer sur des projets plus en lien avec la chimie et la production de matières premières. Cette réorientation les a conduits à travailler sur divers projets de thèse de doctorat. Ces expériences ont posé les bases de leur passion pour la recherche.

Peu après la fin de leurs études, ils ont décidé de fonder leur entreprise ; Xiu.

Leurs racines colombiennes ont joué un rôle important dans leur aventure. Andrea, originaire du sud de la Colombie près de l'Amazonie, et Jose, venant d'une région montagneuse près de Bogotá, ont partagé une passion pour les plantes. L'étude des huiles essentielles est devenue pour eux un pont entre la nature et l'innovation, permettant de transformer les trésors botaniques de la Colombie en produits raffinés. “Les huiles essentielles sont peu connues en Colombie. C’était un marché intéressant pour nous.”

L’ambition de se développer dans le secteur cosmétique les a rapidement poussés à approfondir leurs connaissances. Pour cela, ils ont décidé tous les deux de réaliser une thèse à l’Université de Lorraine. Andrea a intégré le laboratoire de recherche LRGP pour une thèse sur l’analyse des poudres, une forme cosmétique très utilisée, tandis que Jose a eu la chance de maintenir son intérêt pour l'entrepreneuriat dans le domaine cosmétique, avec une thèse au laboratoire ERPI.

Cette nouvelle étape s’est avérée un pari complexe, d’autant plus qu’ils devaient jongler entre les exigences de la thèse et le développement de leur entreprise en plein contexte du COVID. “Ce n'était pas évident. Il faut trouver le temps et gérer différents aspects divers comme la partie comptable, la recherche de client, faire le service après-vente. Lorsque nous sommes venus en France, l’entreprise a beaucoup évolué. On a eu la chance d’être ensemble pour se soutenir. Le soir et le week-end, on gérait l’entreprise. Nous devions gérer notre équipe en Colombie. Ils s’occupent de la distillation des plantes pour faire les huiles et également de la partie logistique. De notre côté, en France, nous avons notre petit laboratoire où nous faisons des tests pour améliorer nos produits. On valide nos idées avec l’équipe en Colombie qui va s’occuper de la production.”

Leurs thèses en France ont évolué dans des contextes différents mais enrichissants. Jose a trouvé son expérience positive "J'étais dans un bon laboratoire, avec une équipe internationale et accueillante. La formation proposée pour les doctorants était complémentaire et m'a aidé dans mon parcours entrepreneurial." En revanche, Andrea a dû faire face à des défis supplémentaires dus au COVID. "La situation a rendu les choses plus complexes sur le plan social, mais j'ai réussi à gérer cette pression tout en enrichissant mon expérience de recherche."

Heureusement, ils ont pu se soutenir mutuellement durant cette période. “Être à deux pour monter l’entreprise, c’était plus simple. On ne peut pas tout gérer tout seul, surtout dans les moments de stress important.” souligne Jose. Andrea ajoute que les leurs différences sont un atout : “Nous n’avons pas parfois les mêmes idées, ni les mêmes approches mais la discussion est toujours ouverte. Il faut connaître le mode de fonctionnement de chacun et établir une confiance mutuelle”.

Pour les jeunes doctorants étrangers qui souhaitent faire leur thèse en France, José conseille de s'appuyer sur ses collègues et de tirer parti des expériences des autres, surtout dans les moments critiques. "Il est essentiel de questionner et d'échanger pour surmonter la pression." Andrea souligne l'importance de ne pas négliger la santé mentale et de rester accompagné tout au long du parcours : "Maintenir un bon équilibre est crucial, et il ne faut pas hésiter à demander de l'aide aux professeurs, qui sont souvent ouverts à la discussion."

Désormais, Andrea et José souhaitent rester en France pour faire émerger peut-être d’autres projets entrepreneuriaux mais ils restent ouverts à de nouvelles opportunités d’emploi.