Rencontre avec Pauline, étudiante déficiente visuelle

 
Publié le 13/04/2015 - Mis à jour le 5/05/2023

Pauline Nicolas, 23 ans, est étudiante à l’Espé de Montigny-les-Metz. Elève brillante, elle souhaite exercer dans le primaire et prouver que l’on peut être professeur des écoles et déficiente visuelle. Portrait d’une jeune fille déterminée et attachante …

Enseigner en école maternelle ou élémentaire c’est ce que Pauline a toujours voulu faire, ne considérant pas son handicap comme un obstacle à l’exercice de cette profession. Pourtant à l’âge de 14 ans, on lui dit qu’il est impossible d’être professeur des écoles quand on ne voit pas. Renonçant dans un premier temps à son projet, la jeune fille passe son bac, puis entreprend des études de psychologie, tout en gardant ce projet à l’esprit. Ses expériences et des rencontres avec d’autres professionnels ainsi que l’évolution de la loi (loi 2005 pour l’égalité des chances, qui ouvre le concours aux personnes en situation de handicap) l’ont motivée plus que jamais à réussir ce pari et atteindre cet objectif. Après l’obtention d’une licence de Psychologie à Metz, c’est donc tout naturellement qu’elle s’oriente vers l’Espé et intègre le site de Montigny-les-Metz. Grâce au dispositif proposé par l’Université de Lorraine, Pauline bénéficie d’un accompagnement dans certains cours (notamment la transcription de tous les supports de communication) et lors des périodes de stage. Elle est aujourd’hui parfaitement intégrée au sein de sa promo et les 3 stages pratiques qu’elle a effectués cette année, ainsi que le contact avec les enfants lui ont prouvé qu’il était tout à fait possible d’enseigner et de gérer une classe malgré son handicap. Lors de ses différentes expériences, les enfants se sont montrés très curieux et intrigués notamment par la machine braille mais surtout, pour les plus grands, très volontaires pour participer au quotidien de la classe. Ces périodes de stage lui ont permis de trouver des astuces pour faciliter le quotidien et ont ainsi confirmé sa vocation. A terme, elle aimerait travailler auprès d’enfants déficients visuels.

Cependant Pauline doit encore faire face à des réactions diverses, de la part d’étudiants, mais également d’enseignants qui sont parfois réticents.  Elle sait qu’elle devra encore convaincre les parents d’élèves, qui surpris,  se questionnent beaucoup. Malgré les difficultés auxquelles elle est parfois confrontée, la jeune étudiante est convaincue d’avoir fait le bon choix et sa détermination n’en est que plus grande. Soutenue dans son projet par son entourage, Pauline est tout à fait consciente du défi qu’elle s’apprête à relever et confirme elle-même qu’il faut « beaucoup de motivation, de courage et d’investissement personnel pour y arriver » !

Si Pauline réussit le concours, elle aura bientôt devant elle une classe de jeunes élèves. Souhaitons-lui qu’elle devienne la première enseignante déficiente visuelle en primaire de l’académie Nancy-Metz.

Cet article a été rédigé dans le cadre de la réalisation du document "Portraits du Handicap à l'Université de Lorraine", paru en janvier 2015.