Le premier cryo-microscope électronique à transmission (Cryo-TEM) du vivant vient d’être installé au sein de l’Institut Jean Lamour (CNRS-Université de Lorraine). Entretien avec Xavier Manival, responsable scientifique de cette plateforme adossée au pôle scientifique Biologie-Médecine-Santé (BMS) dirigé par le Pr D. Mainard. Elle est dédiée principalement à l’observation d’échantillons biologiques à l’échelle quasi-atomique.
Pouvez-vous nous présenter votre plateforme ?
Xavier Manival : « La plateforme de cryo-microscopie électronique à transmission (Cryo-TEM) du vivant est installée à l’Institut Jean Lamour (CNRS-Université de Lorrraine) sur le campus ARTEM. Elle fait partie du nouveau Service Mutualisé de Plateformes (SMP) IBSLor de l’Université de Lorraine. Mise en service en fin d’année 2023, cette plateforme comprend un cryo-microscope électronique à transmission (cryo-TEM) ainsi qu’un laboratoire permettant la vitrification d’échantillons biologiques sur grille grâce à un automate Vitrobot. Elle a pour vocation de mieux comprendre le mécanisme moléculaire de certaines pathologies humaines afin de pouvoir les corriger. »
A quel besoin répond cette plateforme ?
Xavier Manival : « La plateforme de cryo-TEM répond aux besoins initiaux de plusieurs laboratoires de recherche nancéiens dans le cadre des travaux de recherches de leurs enseignants/chercheurs et chercheurs.
Elle permet l’observation d’échantillons biologiques de tailles variables, allant de la molécule unique au tissu cellulaire. Elle génère ainsi une imagerie morphologique des objets étudiés ou leurs structures tridimensionnelles (3D) à une résolution quasi-atomique après reconstruction informatique.
Plusieurs types d’analyses sont réalisables. L’analyse de particule unique (SPA) permet de déterminer la structure 3D de particules ou complexes macromoléculaires. La cryo-tomographie permet l’observation de structures macromoléculaires à l’intérieur de la cellule. Enfin, la micro-diffusion des électrons (mED), effectuée sur des microcristaux, est utilisée pour déterminer la structure tridimensionnelle de petites molécules. Il est également possible d’analyser des échantillons à température ambiante en coloration négative grâce à l’utilisation d’agents de contraste, et ainsi obtenir une image rapide à basse résolution de l’objet d’étude.
Il s’agit du premier microscope de sa génération installé dans un institut académique en France. Le laboratoire de vitrification de grilles sera le seul certifié L2 à l’échelle nationale en milieu académique. A l’échelle régionale, il apportera un complément à la plateforme nationale et européenne de Biologie Structurale Intégrée à Strasbourg qui possède deux cryo-TEM de 300 kV régulièrement saturées. »
A qui est-elle destinée ?
Xavier Manival : « La plateforme est ouverte aux partenariats académiques ou industriels que ce soit à l’échelle locale, nationale ou européenne et à la prestation de service. Avec son large champ d’observation, elle est adaptée à tout type d’échantillons biologiques ou organiques et s’intègre parfaitement dans le cadre d’études pluridisciplinaires. La plateforme peut également proposer des formations aux chercheurs désireux de participer activement à l’utilisation des équipements ou à des étudiants (doctorants ou masters) dans le cadre de stages spécialisés ou d’une thèse. »
Ce nouvel équipement a fait l’objet d’une présentation mi-avril aux personnels de recherche des différents pôles de l'Université de Lorraine. L’inauguration est prévue dans les prochains mois.
L’équipement est en cours de labellisation Infra+ de Lorraine Université d’Excellence, Star-LUE.
En savoir plus : https://umsibslor.univ-lorraine.fr/fr/equipement/cryo-tem