Lundi 29 janvier, l’Assemblée Nationale a accueilli la 1ère édition de la Cérémonie de remise du trophée de l’ «Hydrogène d’Or», organisé par le Club Vision Hydrogène présidé par Michel Delpon.
Le prix Booster « Hydrogène Blanc » a été remis par Pascale Doyer, Présidente du « Groupe d’Étude énergies nouvelles et hydrogène » de l’Assemblée Nationale, à Jacques Pironon et Philippe De Donato, tous deux directeurs de recherche au CNRS (UMR GeoRessources-Nancy)
À l’origine, les deux chercheurs, dans le cadre du projet Regalor (REssource GAzière de LORraine), financé par l’Europe (FEDER), l’État (Pacte Lorraine) et la région Grand Est avec comme partenaire industriel la FDE (https://www.francaisedelenergie.fr/), s’intéressaient à une toute autre problématique : l’exploration et l’exploitation du gaz de charbon en Lorraine. Ils ont découvert de l’hydrogène natif par hasard et grâce à de nouveaux outils qui leur ont permis de détecter sa présence dans le bassin carbonifère lorrain.
Aujourd’hui, c’est avec la société Solexperts que les chercheurs contribuent, l’alliance public-privé ayant conduit à 2 innovations technologiques majeures.
La première consiste en une sonde de monitoring miniaturisée appelé SysMoG™ pouvant être introduite dans des puits de diamètre de 6 cm et capable de mesurer en continu les gaz dissous dans les formations géologiques jusqu’à 1500m de profondeur. Cette sonde est protégée par une brevet Européen déposé en avril 2023. La deuxième est une sonde d’exploration, baptisée GH2asBusters SysMoG™, conçue pour de la prospection rapide de gaz dans des forages ouverts avec un diamètre minimum de 6,5 cm. Elle est capable en moins de 2 jours, de statuer sur l’existence d’une ressource gazière en hydrogène. Grâce à la sonde SysMoG™ les chercheurs peuvent réaliser un profil en profondeur des gaz dissous présents dans le carbonifère lorrain sur le site de la commune de Folschviller (Moselle, Région Grand Est). Ces mesures ont ainsi révélé l’existence d’hydrogène dont la concentration croit linéairement avec la profondeur pour atteindre 20% à -1250m de profondeur, le reste des gaz dissous étant principalement du méthane.
Cette découverte a un fort impact, puisqu’elle permet d’envisager une nouvelle source d’énergie primaire, propre, sans émission de CO2, non fossile dont l’utilisation à des fins énergétiques ne produit que de la vapeur d’eau. Elle se place en ligne droite des annonces du Président de la République à Toulouse, en décembre 2023, concernant l’intensification des recherches sur l’hydrogène natif, notamment en Lorraine. Elle s’inscrit par ailleurs dans l’objectif de neutralité carbone en 2050 avec l’objectif de développer l’hydrogène bas-carbone pour atteindre 20 à 40% de la consommation totale d’hydrogène et d’hydrogène industriel d’ici 2030.
Crédits photos : Crédit PH / Crédit GRKmédia / Jacques Pironon