Ce forum interdisciplinaire pour les praticiens, les experts universitaires et scientifiques sur la consommation et la production responsables s’est déroulé du 26 au 29 septembre dernier à l’Université technologique de Crète, à Chania. Retour d’expérience d’Aya Khanji, project manager du programme interdisciplinaire B2SE sur les biomolécules qui a été largement impliquée dans cette conférence.
Factuel : Comment avez-vous été impliqué dans le programme de la 3ème conférence EURECA-PRO ? Quelles sont les pistes de travail avec les partenaires de l'alliance ? 
Aya Khanji : "Nous avons été impliqués dans le programme de la 3ème conférence EURECA-PRO à deux niveaux :
- J’ai eu la possibilité de présenter la proposition du programme interdisciplinaire ‘Bioeconomy, Biomolecules Science and Engineering » B2SE aux différents partenaires de l’alliance. Les échanges étaient fructueux et prometteurs pour des futures collaborations notamment dans la valorisation des bioressources, la conception de biomatériaux et dans l’utilisation de l’intelligence artificielle (Université technique de Crète). Nous avons également échangé sur la formation proposée dans le cadre de l’alliance et nous pourrons certainement avoir des points d’accroche notamment avec l’Université de León sur les concepts et approches liés à la durabilité et au développement durable (économie circulaire, économie verte, etc.) et plus précisément l’application des méthodes économiques de gestion durable, d'évaluation et de gestion des risques, et l’acquisition d’une compréhension globale du comportement des consommateurs sous différents angles (les aspects psychologiques, sociaux et économiques, dans différents contextes et systèmes sociaux).
- J’ai également pu faire une présentation orale, dans la session dédiée à l’économie circulaire, sur la valorisation des fibres de chanvre pour une conception de matériaux biosourcés dédiés à l’emballage alimentaire."
Factuel : Quelle est la place de la bioéconomie dans l'objectif de développement durable 12 : consommation et production responsables ?
Aya Khanji : "Le douzième objectif de développement durable est un appel pour les producteurs, les consommateurs, les communautés et les gouvernements à réfléchir sur leurs habitudes et usages en termes de consommation, de production de déchets, à l’impact environnemental et social de l’ensemble de la chaîne de valeur de nos produits. La bioéconomie et l'économie circulaire sont des éléments importants pour l’atteinte de cet ODD : une économie basée sur du carbone renouvelable, de la production à la transformation, jusqu'à la valorisation des co-produits et des biodéchets, tout en visant la sécurité alimentaire. Cette économie crée les conditions du passage d'une économie fondée sur les ressources fossiles à une économie fondée sur la biomasse. Une meilleure utilisation des bioressources à destination des marchés de l’alimentation, de la fabrication de molécules d’intérêt, de produits, de matériaux et d’énergies, et de l’entretien des fonctions écosystémiques, peut fournir de puissants leviers pour limiter le réchauffement climatique.
L’ambition de la bioéconomie est de répondre à l’ensemble de ces défis en regroupant dans une vision systémique l’ensemble des activités de production, d’approvisionnement et de transformation des bioressources, de valorisation des produits et de solutions issues de celle-ci, et d’entretien des écosystèmes au sein des territoires."