Géologie : le district minier antique du Laurion (Grèce) classé au titre de l’UNESCO

 
Publié le 5/10/2023 - Mis à jour le 10/10/2023
Mission Perséphone - Puits antique en cours d'exploration (© D. Morin)

Le Conseil exécutif de l’UNESCO a approuvé la désignation de 18 nouveaux géoparcs mondiaux, portant ainsi le nombre total de sites du Réseau mondial des géoparcs UNESCO à 195, répartis dans 48 pays. Parmi les nouveaux sites figure le district minier antique du Laurion, un site géologique et archéologique emblématique à l’origine du développement de la cité état d’Athènes. Créé en 2015, le label UNESCO Global Geoparks reconnaît le patrimoine géologique dont la portée est internationale. Les géoparcs allient la conservation de leur patrimoine géologique manifeste à la sensibilisation du public et à une approche durable du développement.

Le géoparc mondial UNESCO de Lavreotiki est situé dans une zone combinant des caractéristiques géologiques, minéralogiques, minières et archéologiques exceptionnelles. Ce territoire situé au sud d’Athènes, comprend plusieurs types de gisements liés les uns aux autres, une caractéristique que l'on ne retrouve dans aucun autre gisement ailleurs. Connu pour l’exploitation de l’argent dès le 3e millénaire avant notre ère, ce territoire contient davantage de minéraux que n'importe quel autre endroit sur Terre. Les effets de l'altération et de l'oxydation, de même que les fréquentes hausses et baisses du niveau de la mer résultant des changements climatiques oscillants au cours des derniers millions d'années, ont créé à cet endroit une diversité inégalée de minéraux secondaires. Sur l'ensemble des espèces minérales connues, près de 12 % sont présentes au Laurion. Situé au sud d'Athènes, le Laurion est un district minier de 120 km2 (8 km de large sur 15 de long) qui fut l'un des plus importants centres miniers de l’Antiquité, aux IVe et Ve siècles avant notre ère. Les puits qui s’égrènent sur le plateau et qui mettent en relation la surface avec les chantiers d’extraction profonds, constituent les vestiges les plus spectaculaires et les plus emblématiques. Taillés à la perfection dans le marbre, leur profondeur peut atteindre plus de 100 m de profondeur en verticale absolue. Ils ont été explorés pour la première fois en 2002. Sous la direction de D. Morin, archéologue et enseignant chercheur à l’Université de Lorraine, les scientifiques ont été partie prenante dès le début des recherches dans ce projet de sauvegarde et de valorisation. Les missions qui se sont succédé pour explorer ce vaste district minier étaient placées sous l’égide de l’IGME, lnstitute of Geology and Minerai Exploration (A. Photiades). Les recherches minéralogiques (Université d’Athènes : P. Voudouris) et géologiques entreprises récemment (Georessources : Ch. Scheffer, A Tarantola, O. Vanderhaeghe) ont contribué également à l’attribution de ce classement d’exception. Cette reconnaissance scientifique ouvre la voie à une amplification des recherches à travers une coopération internationale pluridisciplinaire renforcée sur un site de renommée mondiale de l’Histoire des Sciences et des Techniques minières et métallurgiques et ce depuis la Préhistoire.

 

Le Laurion Antique (D'après Ardaillon 1867)