Osez la recherche en STAPS - Rencontre avec Élodie CHAPLAIS

 
Publié le 26/09/2023

En cette semaine de la recherche, découvrez une série de portraits d'enseignant.e.s - chercheur.e.s de la Faculté des Sciences du Sport de Nancy.
Quelques mots pour saisir l'intérêt, la diversité et la richesse que propose la recherche en STAPS. 

Pouvez-vous vous présenter ?

Je suis Élodie Chaplais, enseignante-chercheuse à la Faculté des Sciences du Sport de Nancy et au Laboratoire DevAH (Developpement Adaptation Handicap) UR 3450 - campus Santé. J'enseigne notamment la physiologie, l'hygiène de vie, en L1, l'initiation à la recherche en SVS, en L3, la physiologie et la méthodologie de la recherche / statistiques en Master IEAP (Ingénierie et Ergonomie de l'Activité Physique).

Quelles sont vos thématiques de recherche ? 

Ma thèse a porté sur les interactions entre les adipocytes (hormones sécrétées par le tissus adipeux) et les ostéocytes (hormones sécrétées par le tissu osseux) chez les adolescents en situation d'obésité. Nous nous intéressions à l'effet de l'activité physique dans ce crass-talk. Mon arrivée sur Nancy m'a demandé d'adapter mes champs de recherche. Je les ai donc réorientés sur 4 piliers : activité physique, sédentarité, nutrition et sommeil. Je suis principalement intéressée par des problématiques liées à la santé.
 

Pourquoi vous êtes-vous tournée vers la recherche ? Et pourquoi les STAPS ?

Je suis rentrée à l'IFEPSA (Institut de formation en éducation physique et sportive d'Angers) car je souhaitais pouvoir aider les gens et, pourquoi pas, par le biais des activités physiques. Pour moi la première année de médecine c'était pour les "premiers de la classe" et je n'étais pas prête à passer plus de temps à réviser qu'au handball.  J'ai longuement hésité avec des études en kinésithérapie. J'ai finalement opté pour la filière APAS (Activité Physique Adaptée - Santé), tout en sachant que je pouvais bifurquer en "kiné" si besoin. J'ai commencé à m'intéresser à la recherche en deuxième année de licence, suite à des enseignements en initiation à la recherche. À cette période là, j'étais très attirée par les sciences humaines et sociales. Le fait de pouvoir comprendre le parcours des gens me semblait fondamental pour une bonne prise en charge. Cependant, je me suis rendu compte que je n'étais pas faite pour les Sciences Humaines et Sociales. En L3 APAS je me suis donc orientée en recherche en sciences de la vie. La méthodologie et l'analyse étaient beaucoup plus limpides pour moi. Lors de mon stage de fin d'études au SMR (Soins Médicaux et de Réadaptation) les Embruns (Bidart), j'ai pu mettre en place un petit protocole de recherche pour évaluer l'intérêt d'un type de prise en charge chez les patients avec une PTG (prothèse de genou).

La révélation

Cette expérience m'a fait me positionner sur des masters à double parcours " APAS / recherche " car j'hésitais encore entre ces deux options. J'avais également comme objectif de pouvoir partir à l'étranger dans un pays anglo-saxon ou d'avoir un master dont une partie des études devait être réalisée en Europe. Tous ces motivations ont bien évidemment orienté mon choix de master. En première année de master, j'ai réalisé un stage recherche de 3 mois, lors duquel nous avons essayé de comprendre pourquoi les personnes souffrant de maigreur constitutionnelle n'arrivaient pas à prendre du poids. Pour cela j'ai étudié le tissu musculaire et notamment la composition de celui-ci au microscope (typologie des fibres, cellules stateltites..). J'ai adoré ce stage, ce qui m'a conforté dans l'idée de continuer en recherche et de faire une thèse.
 

Y a-t-il un sujet particulier sur lequel vous aimeriez mettre l'accent en cette semaine de la recherche ? 

Même si je me suis spécialisée en sciences de la vie (physiologie), j'accorde toujours une très grande importance aux sciences humaines et sociales. Nous pouvons mettre en avant les meilleurs protocoles pour arriver à un objectif précis, cependant, si nous ne parvenons pas à fédérer les gens à celui-ci, cela ne sert à rien. Et pour cela, les sciences humaines ont une grande place. Pour moi, c'est un peu la philosophie des études en STAPS : il faut faire du lien, de l'interdisciplinarité et arrêter les cases. Dans cette logique, nous développons un projet de recherche avec Gaëlle Le Bot (spécialisée en SHS) intitulé "ADOMOUV - adopter un mode de vie sain et durable pour bien vieillir". L'objectif de ce projet est de s'intéresser à " comment accompagner les jeunes générations à être plus actif, à lutter contre la sédentarité et à avoir une meilleure qualité de nutrition et de sommeil ".  Le must : ce projet est franco-canadien.
 

Si vous deviez donner un conseil (ou transmettre un message) aux étudiants en STAPS désireux de s'orienter vers la recherche, quel serait-il ? 

Essayez, osez, n'ayez pas peur! 
Qui dit recherche ne dit pas forcément major de promo, ne dit pas forcément bac +8, ... tout le monde à une place à prendre, il faut (juste) faire tomber ses propres barrières.