Le programme conçu par Arnaud Fischer et intitulé « Le prix Nobel : une histoire explosive » sera repris, avec une iconographie entièrement renouvelée, les samedi 9 décembre à 14h30 et mercredi 20 décembre à 20h, en visioconférence, sur réservation électronique préalable à l'adresse « arnaud.fischer@univ-lorraine.fr ».
Son résumé est le suivant :
« Marie Curie, Albert Einstein, Winston Churchill, Mère Teresa, Ernest Hemingway, Victor Grignard... Depuis 1901, plus de huit cents personnalités ont vu leur nom associé à l’une des plus prestigieuses récompenses au monde. On connaît en revanche plus rarement l’existence tumultueuse d’Alfred Nobel, personnage atypique, voyageur infatigable, que Victor Hugo surnommait « le vagabond le plus riche d’Europe ». Celui qui a stabilisé la nitroglycérine pour en faire un explosif fiable, pilier des grands travaux du dix-neuvième siècle, a été un industriel visionnaire et un homme d’affaires virtuose. Amant malheureux, passionné de littérature, écrivain contrarié, l’inventeur de la dynamite cache aussi un idéaliste philanthrope. En 1895, convaincu que l’héritage ne repose sur aucun mérite, Nobel lègue à la postérité, selon certaines conditions précises, une partie de ses avoirs personnels. Si l’attribution de prix sans distinction de nationalité, d’idéologie ou de religion peut paraître révolutionnaire à cette époque, le plus célèbre des testaments est alors surtout ressenti comme un gâchis financier, qui dilapide un patrimoine en bafouant tout patriotisme.
Légitime objet de dissensions au sein d’une famille déchirée par les batailles juridiques, le document peu réglementaire signé par Nobel fait, dès son ouverture, figure de sac de nœuds à l’échelle internationale. Quatre années de transactions à la barbe des États abritant la fortune de l’inventeur se révèlent alors nécessaires à la mise en place de la fondation qui, aujourd’hui encore, gère l’organisation des prix, pérennisant fidèlement un cérémonial à la fois immuable et délicieusement désuet. Au fil du temps, ayant aussi bien salué les efforts de paix au Vietnam ou la lutte contre l’Apartheid que la découverte des rayons X ou de la pénicilline, le prix Nobel n’a rien perdu de son parfum de scandale. Ce qui pourrait être perçu comme la plus consensuelle des marques de reconnaissance dissimule parfois des choix déconcertants, voire de flagrantes injustices impliquant découvreurs dépouillés de leurs travaux, collaborateurs oubliés et intellectuels primés à la faveur d’une diplomatie teintée de politique ou guidée par des groupes d’influence.
Pour le plus grand plaisir de tous, d’innombrables anecdotes résonnent tant de fausses rumeurs concernant les disciplines mises à l’honneur par Nobel que de l’attitude de lauréats bouleversés par leur soudaine notoriété et se laissant aller à des envies farfelues ou à des propos polémiques. À l’aréopage d’individus s’étant distingués se mêlent les icônes sacrifiées ou les personnalités ayant – parfois sous la contrainte – décliné leur récompense. Retour en images sur la vie d’un inventeur pour le moins hors du commun, sur son inextricable testament, ainsi que sur quelques figures marquantes ayant pris place au sein de l’impressionnant cortège des lauréats des différents prix Nobel. »
