Le LiecOscope regroupe des outils permettant de recréer des systèmes naturels plus ou moins complexes et contrôlés, afin de conduire des études sur l’impact des activités humaines sur les écosystèmes aquatiques. Cette plateforme du LIEC a obtenu la labellisation StaR-LUE issue de la démarche Infra+ de Lorraine Université d'Excellence.
Pouvez-vous nous présenter votre plateforme ?
Cette plateforme a été inaugurée en 2016 et elle est localisée dans les locaux du LIEC (Laboratoire Interdisciplinaire des Environnements Continentaux, UMR UL - CNRS) sur le campus Bridoux à Metz. Elle est le fruit d’un co-financement entre le FEDER, l’UFR SciFA et le Labex R21. Elle se compose de 4 salles, dont deux climatisées, et d’une halle extérieure de 200 m2. Actuellement, elle est pilotée par un comité de direction rassemblant des compétences complémentaires avec le directeur de la plateforme, Simon DEVIN (Pr UL), un responsable technique, Vincent DUTREUIL (IR CNRS), Vincent FELTEN (MdC UL), José-Paulo PINHEIRO (Pr UL) et Manuel PELLETIER (IR CNRS). En fonction des projets, des équipes associant personnels techniques et chercheurs/enseignants-chercheurs interviennent dans les différentes phases : design des installations, test et validation des prototypes, et mise en production et conduite des expériences. Tout comme l’unité qui l’héberge, les expériences conduites sur le LiecOscope impliquent des équipes interdisciplinaires, mettant en jeu plusieurs compartiments (sédiments, eau, organismes, …), eux-mêmes soumis à différents stress (physiques, chimiques, biologiques).
A quel besoin répond votre plateforme ?
Afin de mieux comprendre les effets des activités humaines sur les écosystèmes naturels, et plus particulièrement aquatiques, il est parfois nécessaire de passer par un système modèle en complément des observations faites dans les milieux naturels. Il s’agit donc de reproduire de manière plus ou moins simple, un écosystème, et de lui faire subir un ou plusieurs stress, tel que la présence d’un polluant organique ou inorganique, et/ou une variation des conditions physicochimiques du milieu.
Le LiecOscope offre la possibilité de travailler avec des systèmes très simplifiés, avec un seul organisme dans un bécher, lui-même placé dans des conditions contrôlées de luminosité et de température : et dans ce cas, il est possible de multiplier le nombre d’essais et les conditions d’exposition. À l’autre extrémité du spectre, il est possible de mettre en œuvre des rivières artificielles, c’est-à-dire des canaux dans lesquels des milieux naturels plus complexes sont reconstruits (eau + sédiments + plantes + organismes vivants). Le nombre d’essais et de conditions est alors plus limité, la plateforme disposant actuellement de 18 canaux de 3m de long. Les conditions ambiantes ne sont pas contrôlées, et les systèmes sont alors soumis aux mêmes aléas climatiques que les systèmes naturels : ces dispositifs se rapprochent donc plus de la réalité du terrain. Les facteurs que nous pouvons contrôler sont moins nombreux, mais les résultats produits sont plus facilement extrapolables aux écosystèmes.
En plus de la grande modularité des équipements disponibles, les canaux étant par exemple des dispositifs assez uniques, la plateforme bénéficie de la proximité immédiate des pôles Biologie Environnementale, Instrumentation/Terrain et Chimie Analytique Environnementale du LIEC. Cet environnement permet de répondre aussi bien à des demandes classiques qu’à des montages d’expériences « sur mesure », avec des développements aussi bien dans les installations que dans les méthodes d’analyses associées ou les instruments mis en œuvre.
A qui est-elle destinée ?
Le LiecOscope est ouvert d’abord aux personnels du LIEC et aux différents collaborateurs extérieurs associés dans les projets scientifiques et techniques du laboratoire. Elle est également ouverte pour des collaborations avec d’autres composantes de l’université et plus généralement de l’ESR. Si le volet prestation de service n’est pas encore développé, la plateforme a déjà été utilisée comme support pour des cours ou des TP. Les canaux sont également tous les ans au cœur d’un atelier de la Fête de la Science (« La vie dans les Rivières ») intégré au dispositif du Jardin des Enfants de la Science sur le Campus Bridoux. Si son activité est discontinue compte tenu de la teneur des activités menées dépendantes des projets scientifiques acceptés ou pas dans le cadre des différents appels à projet, une réflexion est en cours pour mettre en place des dispositifs permettant soit d’effectuer des tests de matériels développés au laboratoire (Nouveaux capteurs, dispositifs d’observation low tech), soit de faire fonctionner des dispositifs pouvant être utilisées dans le cadre de TP pour des étudiants. La labellisation de cette plateforme dans le cadre STAR LUE devrait sans aucun doute contribuer à une meilleure valorisation de cet outil, d’en favoriser le fonctionnement et peut-être d’intégrer des réseaux nationaux, comme l’infrastructure de recherche Ecotrons.
À gauche : Mésocosmes avec plusieurs organismes (microalgues, moules et crustacés d’eau douce (Corbicule et Daphnie), poisson zèbre) pour une étude sur l’écotoxicité des Terres Rares (projet mené dans le cadre du Labex Ressources21).
À droite : Rivières artificielles mises en place dans le cadre de l’ANR CLIMSHIFT, pour étudier l’influence du changement climatique, et plus particulièrement du réchauffement, sur des écosystèmes soumis à un stress de type agricole (engrais, produits phytosanitaire).