Marie-Odile Simonnot est directrice par intérim du Laboratoire Réactions et Génie des Procédés (LRGP) depuis le 1er janvier 2023, elle succède à Laurent Falk, qui a terminé son second mandat. Dans cet article faites avec nous un tour d’horizon de sa carrière et de ses projets.
Son parcours universitaire
Ingénieur ENSIC et titulaire d’un DEA en génie des procédés de l’Institut National Polytechnique de Lorraine (1987), elle a obtenu son doctorat en février 1991. Sa thèse, préparée au Laboratoire des Sciences du Génie Chimique (LSGC, UPR CNRS) portait sur la chromatographie préparative d’échange d’ions appliquée à des protéines. Après six mois de post-doc à Karlsruhe, elle a été recrutée comme maître de conférences à l’ouverture de l’École Européenne en Génie des Matériaux (EEIGM) en octobre 1991, avec recherche au LSGC. Elle a passé son HDR en 2000 et a été nommée professeur en 2003 à l’EEIGM. Elle a exercé différentes responsabilités à l’EEIGM (e.g. responsable de discipline, membres de conseils) et au LSGC, puis au Laboratoire Réactions et Génie des Procédés (LRGP, créé en 2010 par la fusion de quatre laboratoire, devenu UMR UL CNRS) (e.g. responsable d’équipe puis d’axe de recherche). Elle s’est beaucoup impliquée également dans le Groupement d’Intérêt Scientifique sur les Friches Industrielles (GISFI) (membre du bureau, animatrice d’un groupe de travail, de 2000 à 2018). Elle a été professeure invitée à l’INRS-ETE (Québec) de 2008 à 2018.
Elle a été directrice du Pôle Scientifique « Energie, Mécanique, Procédés, Produits » (EMPP) de 2017 à 2022, période pendant laquelle elle était aussi responsable du projet CPER « Energie et Procédés » (2021—2027).
Son travail dans le domaine du génie des séparations en milieu poreux :
- Jusqu’en 2005-2010, elle s’est focalisée sur la séparation d’éléments indésirable, présents dans l’eau à l’état de traces (arsenic, bore, fluor, plomb) par des procédés d’adsorption/échange d’ions.
- Elle a contribué à l’étude du transport de polluants organiques persistants en milieu poreux naturels (sables, sols), depuis l’échelle de la colonne de laboratoire jusqu’à celle du lysimètre pilote.
- Dans la dynamique du GISFI, elle s’est intéressée aux procédés physico-chimiques de dépollution des sols (procédés d’oxydation avancés, réduction, lavage)
Ses recherches ont été effectuées le plus souvent en partenariat avec des entreprises, dans un cadre pluridisciplinaire et dans un contexte international, avec le Canada (INRS-ETE, UQAT) et la Chine (Université Sun Yat-sen, Canton). Elles ont bénéficié de nombreux soutiens, notamment de la part de l’Institut Carnot ICEEL et du LabEx Ressources 21 de l’UL, de l’ANR et de l’Europe.
Ses projets au sein du LRGP
Le Laboratoire Réactions et Génie des Procédés est une unité mixte de recherche de l’Université de Lorraine et du CNR (UMR 7274), issue de la fusion en 2010 du LSGC, du DCPR, du LTMP et du GEMICO.
Le LRGP développe des connaissances scientifiques et technologiques pour la conception, l’étude, la conduite et l’optimisation des procédés complexes de transformations physico-chimiques et biologiques de la matière et de l’énergie développe des connaissances scientifiques et technologiques pour la conception, l’étude, la conduite et l’optimisation des procédés complexes de transformations physico-chimiques et biologiques de la matière et de l’énergie. Ainsi, les domaines d’étude vont de l’échelle nanométrique (celle de la molécule) à l’’échelle macroscopique (procédé industriel, usine voire territoire). Le génie des procédés est une science qui intègre de nombreuses disciplines, comme la chimie, la biologie, la science des transferts, la cinétique, la thermodynamique, les mathématiques, la modélisation etc. et qui utilise aussi l’intelligence artificielle.
Les objets d’étude du laboratoire concernent :
- Les énergies, avec des recherches sur la combustion propre, l’hydrogène, la décarbonation, des cycles thermodynamiques originaux, la conversion thermochimique de la biomasse, la bioraffinerie ;
- Les procédés chimiques ou biologiques, en intégrant la sûreté, la durabilité, avec des procédés intensifiés, intelligents, pour l’usine du futur ;
- La valorisation des ressources, avec le recyclage des polymères, l’hydrométallurgie etc. en minimisant les impacts environnementaux
- Des procédés de traitement pour la qualité des milieux ; aux, air, sols ;
- Le génie des produits pour le développement de produits innovants pour des propriétés d’usage données, dans des domaines comme les matériaux, la santé, l’alimentation.
Pour mettre en œuvre son projet pour le LRGP, Marie-Odile Simonnot est accompagnée d’une directrice adjointe, Isabelle Chevalot, professeur à l’ENSAIA, d’un directeur adjoint, Pierre-Alexandre Glaude, DR CNRS et d’une secrétaire générale, Sandrine Jadelot-Nalet.
Sur le plan scientifique, le projet du LRGP est de favoriser une recherche d’excellence, pour répondre aux enjeux des grands changements actuels, s’inscrivant dans le contexte des transitions énergétique et écologique, de l’économie circulaire, et de la sécurité sanitaire.
Il s’agit de continuer à développer les fondamentaux du génie des procédés et des produits (science des transferts, bilans, opérations unitaires, métrologie, changement d’échelle, conception, optimisation), dans une démarche qui allie l’expérimentation et la modélisation. Ces développements se feront en forte interaction avec d’autres disciplines des sciences dites « dures » et aussi de l’innovation et des SHS, pour une meilleure compréhension des processus et pour des applications répondant aux grands enjeux actuels.
Pour atteindre ces objectifs, le LRGP continuera à créer et entretenir des partenariats forts, tant sur le plan académique, aux niveaux local, national et international, que sur le plan des partenariats industriels, du transfert et de l’innovation. Actuellement, trois laboratoires communs existent, avec Air Liquide, EDF et Avril, ainsi qu’un projet ambitieux dans le contexte du Grand défi du médicament, en commun avec le CHRU. Cette dynamique de valorisation se poursuivra, avec une participation active à l’Institut Carnot ICEEL, et aux réseaux dans lesquels le laboratoire est engagé. Pour aller dans cette voie, le LRGP continuera à investir dans des équipements de pointe et aura une action particulière en faveur du développement de plateformes labellisées. Il cherchera également à accroître la synergie avec les composantes de formation, IUT, écoles, masters et école doctorale, pour contribuer à la formation à tous les niveaux, y compris à la formation continue.
De plus le LRGP affirme son engagement vis-à-vis des grandes transitions, en partenariat avec les composantes avec lesquelles il partage les différents campus : les campus Grandville (ENSIC), Brabois ingénierie (ENSAIA) et IUT Nancy Brabois.
Ce projet requiert l’engagement actif de tous ses membres. L’équipe de direction propose une nouvelle organisation de la gouvernance, pour augmenter la qualité de vie au travail, en établissant des relations de confiance et des règles de transparence, en vue de favoriser l’épanouissement professionnel des personnels. Elle s’attachera aussi à améliorer la communication interne et externe, et à augmenter aussi son attractivité.