La Course d'Orientation : quézaco ?

 
Publié le 2/03/2023 - Mis à jour le 2/05/2023

Jeudi 2 mars 2023 a lieu le Championnat Régional de Course d'Orientation : une pratique sportive, bien souvent méconnue, que les étudiants en STAPS découvrent lors de leurs études. Ce championnat régional est le premier de nombreux événements organisés en 2023, comme les Championnats de France Universitaires en avril 2023, à Valenciennes et les Championnats d’Europe Universitaires, organisés cette année à Saint-Gall (Suisse).

Pour en savoir plus sur la pratique de la Course d’Orientation (CO), Faxtuel est allé à la rencontre de Christophe Goutaudier, enseignant à la Faculté des Sciences du Sport de Nancy et entraîneur national universitaire de cette discipline.

Factuel : En quoi consiste la course d'orientation ?

Christophe Goutaudier : Au départ, le pratiquant se voit remettre une carte sur laquelle sont indiqués des points de passages, appelés « postes », à rejoindre obligatoirement dans l’ordre, mais par l’itinéraire de son choix entre chaque poste. Pour la majorité des courses, les « orienteurs » partent chacun à leur tour, avec un écart de temps, et celui qui réalise le meilleur chrono est le vainqueur.

Factuel : Comment se déroule une course ?

C.G : Les courses se déroulent souvent en forêt, mais également dans des parcs, en montagne ou en milieu urbain. Ils peuvent s’aider d’une boussole, ce qui est indispensable en milieu naturel puisqu’ils quittent les sentiers très souvent et que les postes en sont éloignés.

Factuel : Quelles sont les qualités requises pour la CO (physiques et mentales) ?

C.G : Des qualités physiques générales : endurance, résistance ; puissance des membres inférieurs.

Des qualités physiques spécifiques : courir vite sur une piste ne suffit pas, il faut une motricité adaptée à tout type de terrain (hors sentier par exemple), fruit d’un travail important à l’entraînement. Les qualités proprioceptives des orienteurs sont hors normes.

Des qualités de prise de décision rapide, de sens de l’observation de la carte et du terrain, de concentration… c’est un sport très riche et complet.

Factuel : Concernant la pratique FFSU, pourriez-vous préciser votre activité dans ce cadre ?

C.G : Je suis responsable des entraînements de CO de l’AS Université de Lorraine, depuis mon arrivée à la Faculté des Sciences du Sport de Nancy, en 2010.

J’organise, avec la Ligue Grand Est du Sport Universitaire (LGESU), le championnat académique universitaire, chaque printemps.

J’accompagne les équipes de l’académie de Nancy-Metz aux championnats de France, en avril ou mai.

Enfin, depuis 2017, je suis entraîneur national universitaire. Je co-encadre les équipes nationales universitaires lors des championnats internationaux, chaque été.

Factuel : Est-ce que les étudiants qui participent aux événements FFSU pratiquent en club ou est ce qu'il arrive régulièrement qu'ils s'inscrivent après avoir découvert la CO en cours ?

C.G : J’ai rarement des étudiants qui arrivent en STAPS alors qu’ils sont déjà licenciés dans un club affilié à la FFCO. En effet, la CO est un sport peu répandu et malheureusement souvent pratiquée dans de mauvaises conditions dans le secondaire (peu d’établissements ont accès à la forêt ; peu possèdent des cartes, des boussoles…). Les étudiants arrivent donc souvent en STAPS avec un niveau très modeste. Mais ils peuvent progresser très vite ! Après leur avoir fait découvrir la CO, puis éventuellement qu’ils aient choisi la spécialité CO de la Faculté des Sciences du Sport de Nancy, c’est une vraie satisfaction de les voir par exemple participer aux championnats universitaires (académique puis national) et rivaliser avec des étudiants licenciés en club.

J’encadre aussi les étudiants qui ne sont pas en STAPS mais qui souhaitent participer à ces championnats : ce sont souvent ceux qui sont licenciés en club, que je connais par le biais du milieu fédéral, et que je motive à venir le jeudi après-midi dans le cadre des entrainements de l’AS Université de Lorraine.

Factuel : Pourriez-vous résumer les résultats 2022 des étudiants en FFSU et particulièrement des STAPS ?

C.G : Ils ont été excellents ! En mai 2022 nous avions la chance d’organiser les championnats de France, avec la Ligue Grand Est du Sport Universitaire, à Epinal. Les étudiants ont saisi l’opportunité d’y participer et un très grand groupe s’est peu à peu formé, finalement composé de 13 filles et 13 garçons à Epinal. Après une très belle préparation, nous avons atteint l’objectif fixé en montant sur le podium de l’épreuve par équipes : le relais mixte sprint, en milieu urbain, au départ duquel nous avions pu aligner 6 équipes de 4 étudiants. Au cumul des résultats du week-end, nous avons terminé meilleure AS des CFU 2022, ce qui nous a permis d’obtenir une superbe qualification pour les championnats d’Europe universitaires (EUOC) 2023, qui se dérouleront en Suisse en août.

L’équipe qui a terminé 3ème ne comprenait pas d’étudiants STAPS, mais par contre notre équipe 2 était composée à 100% de STAPS, avec Malou BONHOMME, Hugo ANTOINE, Gabriel ANDREUX et Marine XOLIN. Et elle a pris une superbe 4ème place. Hugo, non licencié en club mais inscrit alors en spécialité CO, a réalisé le meilleur chrono de notre délégation, tout proche des étudiants des pôles France.

Factuel : Est-ce que votre poste d’entraineur national universitaire a des conséquences sur votre activité au sein de l’AS Université de Lorraine ou à la Faculté des Sciences du Sport de Nancy ?

C.G : Oui, elles sont réelles. 2018 a été un déclic pour moi avec ma participation aux championnats du monde universitaires en Finlande, en qualité d’entraineur ; puis à un regroupement des entraineurs fédéraux à Saint-Etienne. J’ai énormément appris lors de ces évènements, grâce aux entraineurs fédéraux présents et aux orienteurs français de haut niveau.

Cela m’a permis d’enrichir mes cours à la Faculté des Sciences du Sport de Nancy, et puis d’améliorer mes entrainements du jeudi après-midi. Les résultats ont d’ailleurs suivi puisque depuis nous sommes toujours montés sur le podium des championnats de France universitaires.

Factuel : Quels sont les objectifs pour l'année à venir ?

C.G : Ils sont énormes ! C’est une année exceptionnelle.

L’objectif n°1 est de composer la délégation la plus performante possible aux championnats d’Europe universitaires (EUOC). La préparation que j’ai proposée aux étudiants est très conséquente. Un groupe d’une douzaine d’étudiants, dont 5 STAPS, suit cette préparation.

L’objectif n°2 est de tenter de monter à nouveau sur le podium de l’épreuve par équipes, aux Championnats de France Universitaires (CFU) en avril prochain. Après 2019 et 2022, ce serait formidable d’y parvenir 3 fois de suite (en 2020 et 2021, les CFU ont été annulés en raison de la COVID). Cet objectif second sera d’ailleurs un très bon indicateur avant les EUOC.