Un modèle de Plan de gestion des données pour vous inspirer

 
Publié le 31/01/2023 - Mis à jour le 1/02/2023

Vous avez du mal avec la rédaction des Plan de gestion de données (PGD) ? Pas de panique, nous vous proposons une aide pour démarrer le travail en douceur ! En 2022, Alain Celzard, chercheur à l’Institut Jean Lamour (IJL), a obtenu au côté de Groupe BORDET un financement ANR (ANR-21-LCV3-0001) pour son projet LabCom « Laboratoire de Carbones Biosourcés IJL-Bordet – CarbioLab » et rédigé son premier Plan de Gestion des Données. Il a accepté de le partager pour qu’il puisse servir d’exemple.

Le document est librement accessible sur DMP Opidor à tous enseignants-chercheurs de l’UL. N’hésitez pas à le consulter et à vous en inspirer largement pour vos propres plans. Pour y accéder, il vous suffit de vous connecter à DMP Opidor via votre compte Université de Lorraine.

Dans la rédaction de son PGD, Alain a  bénéficié des conseils de l’ambassadrice des données de son laboratoire : Sophie Legeai. Dans chaque laboratoire volontaire, un enseignant-chercheur formé aux bonnes pratiques de gestion des données de la recherche vous accompagne. Le réseau continue de recruter !

L'atelier de la donnée ADOC Lorraine peut aussi vous accompagner dans la rédaction de votre Plan de Gestion des Données. Contactez-nous.

L’avis du chercheur

Quel est votre avis sur le PGD ?

Dans la pratique, je n’ai pas encore d’avis très clair sur la question comme, je pense, nombre de mes collègues, car c’était mon tout premier PGD ! Néanmoins, le fait d’avoir dû s’y pencher et y réfléchir m’a permis de m’interroger sur ce que deviennent les données de la recherche. De ce point de vue, il faut reconnaître que si l’apparition des cahiers de laboratoire, auxquels chacun est maintenant habitué depuis longtemps, a été un réel progrès, ce système est encore insatisfaisant. On a tous essayé de rouvrir des cahiers issus de thèses déjà anciennes, et en dépit du soin apporté par les doctorants à leur rédaction, il est bien souvent difficile de retrouver l’information recherchée, le petit détail oublié …

Conseilleriez-vous la rédaction de ce document à vos collègues ?

Je dois admettre que je n’étais pas trop enthousiaste à l’idée de rédiger un tel document moi-même ; les chercheurs ont déjà tant à faire, et la liste de leurs tâches s’allonge sans cesse ! En fait, la question se pose différemment : s’agissant d’un document qui est imposé par un nombre croissant de financeurs, il ne s’agit plus de se demander si on veut le faire, mais quand. Et mon avis est que le plus tôt est toujours le mieux, puisque c’est nécessaire. Et quand c’est nécessaire, autant le faire le mieux possible ! Il faut donc « affronter » la nouveauté sans tarder, la première rédaction étant la plus inconfortable, mais je suis persuadé qu’une fois qu’on a pu le faire, les suivantes ne peuvent qu’être de plus en plus faciles. Et c’est en cela que des exemples réels sont un appui considérable à quiconque ne s’est jamais frotté à l’exercice de la rédaction d’un PGD.

Pourriez-vous décrire les étapes de rédaction et préciser le temps que cela vous a demandé ?

Pour moi, l’étape clé a été de bien comprendre ce qui était demandé. En ce qui me concerne, deux approches différentes ont contribué à cette compréhension. D’abord, l’indispensable appropriation de l’outil DMP OPIDOR (https://dmp.opidor.fr/), qu’il faut prendre le temps de parcourir. Après s’être créé un compte, il suffit de quelques clics pour pouvoir déjà commencer à rédiger le plan. Il faut alors simplement se laisser guider et remplir les différentes fenêtres qui apparaissent à la suite. C’est là que les choses deviennent rapidement plus techniques. Heureusement, des aides en marge des informations à renseigner viennent dissiper les doutes. La seconde « béquille » à la rédaction du PGD a été pour moi la lecture de quelques autres plans déjà disponibles, et qui m’ont permis de comprendre pleinement de quoi il retournait. J’ai trouvé ces exemples particulièrement éclairants, car ils ont apporté des détails concrets qu’il m’a ensuite été facile de transposer à mon propre cas. Je me suis même permis d’en rajouter auxquels, peut-être, ces précédents auteurs n’avaient pas pensé ! Voilà pourquoi aujourd’hui, ayant profité de leur expérience, je veux faire partager la mienne. Et je suis sûr que d’autres feront mieux encore ! Il faut donc y consacrer quelques heures, sans aucun doute, mais tout va plus vite avec des exemples à disposition.

Le PGD vous a-t-il servi pendant le projet ?

C’est encore un peu tôt pour le dire car nous ne sommes entrés en phase opérationnelle que depuis quelques mois, et des données propres au projet n’ont pour ainsi dire pas encore été produites. Mais l’avantage est évident : pouvoir les centraliser et y accéder numériquement par tous les partenaires habilités, au lieu d’avoir l’information fragmentée chez les uns et chez les autres, va vite devenir un atout précieux au service de tous. Le PGD demande donc un effort de réflexion initiale et d’y passer un peu de temps, mais la rigueur nécessaire dans l’ordonnancement et l’archivage des données ne peut que contribuer positivement à leur utilisation dans des conditions optimales et durables.

Le PGD vous servira-t-il au-delà-du projet ?

J’y compte bien ! Ce LabCom n’est qu’une étape supplémentaire dans notre collaboration continue et de long terme avec Groupe Bordet, et les avancées réalisées dans le cadre de ce projet serviront sans aucun doute de base à d’autres développements futurs. La pérennité de ces données est donc absolument essentielle, et ne peut pas reposer que sur des cahiers de laboratoire écrits à la main (pour ne pas dire griffonnés !) qui, d’ailleurs, ne peuvent quitter les locaux où ils ont été rédigés. De la même manière, le contenu des disques durs des personnels contractuels recrutés sur le projet, bien que soigneusement récupéré après l’exercice de leur mission, ne nous met jamais à l’abri d’erreurs d’interprétations des fichiers produits à l’époque, une fois que les auteurs sont partis. Le PGD permet donc de se prémunir de ces problèmes que chacun a déjà rencontré, en particulier plusieurs années plus tard, et cela sans remettre en cause la confidentialité que le partenaire industriel est en droit d’exiger. Il est en effet important de faire passer le message que les auteurs des données en gardent toujours le contrôle.

Un mot de conclusion ?

Le PGD est déjà devenu une pratique courante, notamment à l’ANR et pour les projets européens, et il est amené à se populariser davantage encore. J’espère que ce billet permettra de dédramatiser cette nouvelle tâche, forcément mal accueillie lorsqu’elle n’est considérée que de ce seul point de vue, et que mon exemple pourra relativiser l’effort auquel il est désormais nécessaire de consentir pour une meilleure gestion des résultats de nos travaux. Car sans données valorisées d’une manière ou d’une autre, le travail du chercheur n’existe tout simplement pas, puisque personne ne peut en prendre connaissance !  Les données de la recherche doivent donc être au centre de notre attention.