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La parole des scientifiques concernant les défis environnementaux est-elle assez prise en compte ? Avez-vous vu une évolution au fil des années ?
Valérie Masson-Delmotte : Le constat sur le changement climatique est assez ancien, par exemple le premier colloque scientifique sur le changement climatique dû à l’influence de l’homme remonte à 1979 aux Etats-Unis. On constate un décalage entre l’état des connaissances scientifiques et la sévérité des impacts qui touchent maintenant toutes les régions du monde. On vit avec les conséquences d’un climat qui se réchauffe comme par exemple cet été en France. Le progrès des connaissances conduit à la prise en compte de la parole des scientifiques. Il est primordial de pouvoir créer des liens avec tous les acteurs de la société car nous avons aussi des leviers d’action formidables !
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Quel est votre regard sur la COP 27 qui vient de se terminer ?
Valérie Masson-Delmotte : La COP 27 est un sommet international où un grand nombre de pays échangent sur des thématiques liées à l’environnement et notamment sur les changements climatiques. Elle s’est déroulée en novembre dernier en Egypte, dans un continent africain particulièrement vulnérable aux conséquences d’un climat qui se réchauffe. Cela a permis de créer un début de mécanisme pour venir en aide aux pays les plus démunis, qui font face aux pertes et dommages d’un climat qui change.
Dans le cadre du G20, il y a eu des échanges internationaux qui permettent d’apporter une aide forte à l’Indonésie dans sa transition hors du charbon. Il s’agit d’actions concrètes pour embarquer les pays et leur permettre de baisser les émissions de gaz à effet de serre. Au niveau mondial, les énergies fossiles représentent encore trois quarts des émissions de gaz à effet de serre. L’enjeu, c’est d’arriver à en sortir le plus rapidement possible, de manière juste…
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Les plus jeunes se montrent extrêmement concernés par les questions environnementales, notamment pour leur futur. Quel peut être le rôle des universités ?
Valérie Masson-Delmotte : L’attente des étudiants, c’est aussi d’avoir des clés pour pouvoir comprendre et agir. C’est-à-dire d’acquérir des compétences à travers leur parcours universitaire (cours, stages et projets) qui leur permettront d’être porteurs de solutions quel que soit leur métier. Pouvoir transformer ce sentiment d’inquiétude ou de fatalisme qui est présent en quelque chose de constructif. Il existe aussi des associations étudiantes ou naturalistes qui permettent aussi de se rapprocher de la nature, source de bien-être.
Retrouvez "Agir face au changement climatique, enjeux de transformation", conférence publique donnée par Valérie Masson-Delmotte le 22 novembre 2022, dans le cadre du congrès international "Ecology and Evolution : New perspectives and societal challenges" en cliquant sur ce lien.Valérie Masson-Delmotte y fait état actuel du réchauffement planétaire, de son impact sur la biodiversité et sur l'homme, de son évolution en fonction de nos choix et entrevoie quelques solutions d'adaptation en s'appuyant sur les expertises et la littérature scientifiques mondiales.