Mobiliers d'occasion : de nouvelles habitudes à prendre pour nos achats

 
Publié le 24/05/2022 - Mis à jour le 17/10/2024

Le 5 mai 2022 s’est tenue au sein de l’Université de Lorraine une table ronde sur l’économie circulaire et l’achat de mobilier d’occasion.

Retour sur cet évènement, organisé par la Direction de la Logistique Interne en lien avec l’ARSEG, qui a permis de croiser bonnes pratiques et sensibilisation à l’achat durable.

Pourquoi une table ronde sur le mobilier d'occasion ?

La loi AGEC - Loi relative à la lutte contre le gaspillage et à l’économie circulaire du 10 février 2020 a pour ambition d’apporter des réponses concrètes aux attentes des citoyens en matière d’écologie. Sortir du plastique jetable, stopper l’impression systématique des tickets de caisse, ou encore obliger les acteurs publics à acquérir des biens d’occasion, reconditionnés ou intégrant des matières recyclées sont autant de mesures prévues par cette loi pour changer en profondeur les modes de production et de consommation.

Ainsi, depuis le 1er janvier 2021, 20% des achats annuels de l’Etat et des collectivités doivent être issus du réemploi ou de la réutilisation.

Cette nouvelle obligation crée une rupture. Elle a pris autant au dépourvu les acheteurs publics que les vendeurs de mobilier. Il est important qu’ils se rencontrent pour échanger sur les possibilités des uns et des autres.

Martin GEISLER – Directeur de la logistique interne

Avec plus de 700 000 € HT de dépenses annuelles en mobilier, l’Université de Lorraine, ses composantes et ses laboratoires sont particulièrement concernés.

Aussi, cette table ronde avait pour ambition de réunir des responsables de collectivités partenaires, des éco-organismes, des sociétés de vente de mobilier d’occasion mais aussi des acteurs de l’économie sociale et solidaires pour présenter des solutions concrètes permettant de répondre à cette nouvelle obligation.

Des intervenants aux profils complémentaires

Les deux « éco collecteurs » que sont VALDELIA et ECO MOBILIER ont tout d’abord présenté en détails les obligations de la loi AGEC et les types de mobilier qui sont concernés, répartis en trois grandes familles :

Cette manifestation a permis également à ces organismes de rappeler leur rôle phare : collecter les meubles usagers pour les réutiliser, les valoriser ou les recycler (près de 840 000 tonnes collectées par ECO-MOBILIER en 2020).

L’intervention s’est conclue par un appel : si vous souhaitez faire évacuer du mobilier dont vous n’avez plus l’utilité, n’hésitez pas à les contacter pour qu’ils viennent le collecter gratuitement afin de le valoriser.

Le WikiDLI vous propose une page entièrement dédiée à ce sujet : cliquez ici pour vous y rendre.

Deux sociétés d’achat-revente de mobiliers neufs et d’occasion (BLUEDIGO et ADOPTE UN BUREAU) sont ensuite venues présenter leurs offres et mettre fin aux idées reçues sur le mobilier de seconde main.

Le mobilier d’occasion présente des avantages non négligeables : il est en général 50% moins cher que du mobilier neuf, il est en stock donc peut être livré rapidement et il évite d’importantes émissions de CO² liées à la production de mobilier neuf.

Les mobiliers d’occasion que nous choisissons doivent respecter une règle d’or : on ne doit pas pouvoir distinguer s’il s’agit d’un meuble neuf ou d’occasion à un mètre de distance.

Maxence Gaupillat – Adopte un Bureau

Il peut toutefois être complexe de s’équiper entièrement en mobilier de seconde main, c’est pourquoi BLUEDIGO propose sa formule gagnante : mélanger du mobilier neuf et du mobilier reconditionné.

Autre point intéressant abordé lors de la table ronde : l’économie circulaire peut être au cœur de projets d’aménagement. C’est ce qu’a démontré la société VALO, à travers la présentation de son projet ECCU (Eco Conception Centrée Utilisateur) : un projet mêlant écosystème coopératif, développement de l’inclusion professionnelle et économie circulaire avec un exemple concret : celui de l’aménagement des bureaux de France Active à Nancy.

Enfin, dernière intervention, celle de la BENNE IDEE, première recyclerie du Grand Nancy spécialisée dans le mobilier. Forte d’un local de 1000m² à Jarville La Malgrange et du savoir-faire de ses membres, elle est capable de réparer mais aussi créer de nouveaux mobilier (upcycling).

Après ce tour d’horizon, le constat est sans appel : des acteurs existent et sont capables de proposer des solutions aussi durables que variées aux acheteurs et par-delà à notre communauté universitaire. Charge à nous de saisir ce marché et de proposer des achats toujours plus vertueux, que ce soit d’un point de vue plus écologique, qu’économique ou social.

Le meilleur achat de mobilier que l’on peut faire : c’est celui qu’on ne fait pas. En deuxième position, c’est celui d’occasion, enfin, en troisième position, c’est celui qui est éco-conçu.

Maxence Gaupillat – Adopte un Bureau

Et concrètement, demain à l’Université de Lorraine ?

Même si elle ne s’applique pas directement à l’Université, cette nouvelle obligation issue de la loi AGEC est à saisir comme une opportunité. C’est pourquoi après échanges avec les collectivités partenaires, l’Université de Lorraine s’est proposée comme pilote d’un groupement de commandes avec la région Grand Est, le Département de Meurthe et Moselle et la Métropole du Grand Nancy. L’objectif : lancer dès cette année un marché public commun pour référencer plusieurs fournisseurs capables de fournir du mobilier d’occasion.

En attendant, si vous souhaitez acheter du mobilier d’occasion, vous pouvez vous tourner vers le fournisseur de votre choix (après mise en concurrence), sans nécessairement passer par l’UGAP.

Toutes les présentations des participants sont consultables sur le WikiDLI.