Rencontre avec le collectif des Pièces Détachées : une scène mobile en tournée sur vos campus

 
Publié le 16/04/2022 - Mis à jour le 25/04/2022

Le collectif des Pièces Détachées présentera le spectacle construit autour du mythe de Circée, Cette Histoire ne parlera pas d’Ulysse, le 27 avril 2022 à 13h sur le parvis de la Maison de l’étudiant Lorraine Sud, campus Lettres et Sciences Humaines à Nancy et le 28 avril 2022 à 13h sur le campus du Saulcy à Metz. Factuel est allé à la rencontre des deux co-metteuses en scène du spectacle : Jeanne Didot directrice artistique, et Victoria Allé, administratrice de la compagnie.

Pouvez-vous nous présenter votre compagnie ?

Jeanne Didot : Le collectif des Pièces détachées a été créé en octobre 2019. Avec Julien Deciancio, le co-directeur artistique, nous sortions d’une licence arts du spectacle et d’une formation au conservatoire et nous avions envie de trouver un cadre dans lequel monter des projets communs. Nous avons débuté sous l’égide du théâtre universitaire de Metz (TUM) et avons fait de nombreuses rencontres, nous avons voulu faire perdurer cet esprit de partage et avons donc créé le collectif des Pièces Détachées.

J’ai poursuivi en master « mise en scène et dramaturgie en Europe » toujours à l’Université de Lorraine au Saulcy, et ensuite le collectif est né.

L’idée de la scène mobile, c’est d’amener le théâtre là où il n’aurait pas forcément été présent …

Jeanne Didot : Dans le cadre d’un appel à projet, nous voulions proposer quelque chose d’innovant et ne pas laisser le théâtre dans une « petite boîte noire », parfois un peu élitiste il faut l’avouer.  Nous nous sommes interrogés sur la manière de trouver des solutions simples et concrètes pour aller à la rencontre d’autres publics.

Au début, nous étions partis sur l’idée d’un spectacle adaptable qu’on pourrait jouer dans plein de lieux (école, prison, maison de retraite, ...) ce qui a donné naissance à l'idée du « Plateau Mobile » : un camion-théâtre qui peut se poser n'importe où.

Victoria Alle : l’évolution du projet a été longue, c’était notre premier projet professionnel. Nous avons aussi eu une période bénévole au départ avant de pouvoir nous rémunérer. Le temps de création a duré 1 an et demi.

Cette histoire ne parlera pas d’Ulysse, alors de quoi parlera-t-elle ?

Victoria Alle : Le nom est venu à la fin ! Le sujet est le mythe de Circée, et très souvent on nous disait « ah oui, la meuf d’Ulysse ! » et nous répondions donc que « cette histoire ne parlera pas d’Ulysse » … c’était si récurrent que c’est devenu le titre du spectacle !

On aborde plusieurs personnalités féminines fortes de la mythologie grecque dont certaines ont gravité autour d’Ulysse, mais sans jamais parler de lui. C’est une volonté de mettre les personnages féminins sur le devant de la scène.

La mythologie grecque est un sujet qui est venu suite au visionnage du MOCC d’Olivier Py Écrire le théâtre : Antiguide à l'écriture théâtrale, où il évoquait le mythe comme un bon point de départ pour tout dramaturge.

Nous sommes 3 co-autrices et en découvrant le mythe de Circée nous avons eu envie de le réécrire.

Jeanne Didot : l’idée était de profiter du cadre d'un mythe pré-existant pour développer notre propre création adaptée à la rue. Les mythes restent des sujets très actuels. Ici, Circée est lié à l’imagerie de la sorcière.

On ne pouvait pas rester sur un modèle de tragédie antique car le théâtre de rue possède ses propres codes.

Vous allez faire une tournée des campus avec ce projet, comment va-t-il évoluer ?

Jeanne Didot : Oui, les 27 avril à Nancy et 28 avril à Metz, et d’autres à venir dans les Vosges. Nous allons ensuite étendre à des communes, villages … pour rencontrer une multiplicité de publics.

Le but est de ne pas se cantonner à une seule typologie de spectateur·trice·s mais d’aller vers tous·te·s dans un esprit collectif.

Un dernier mot ?

Jeanne Didot : Je voulais rappeler que j’ai été très soutenue par l’Université de Lorraine dans le montage de mes projets, qu’il ne faut pas hésiter à y aller, et à se faire aider.

Les étudiants ont souvent des idées très pertinentes car ils suivent une formation spécialisée, ils ont des choses à faire, à dire et à montrer … Osez !

Victoria Alle : l’idée du partage perdure dans les échanges avec le public. Nous allons aussi animer des ateliers à Nancy et à Metz sur les enjeux du jeu dans la rue et faire des bords plateau après les spectacles.

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crédit photographie : Teona Goreci