Colloque international franco-allemand : le projet politique d’Antiochos IV

 
Date(s): 
Lundi 17 juin 2013 - Mercredi 19 juin 2013
Lieu(x): 
Maison des Sciences de l'Homme Lorraine, salle internationale
91 avenue de la Libération
Nancy
Buste d'Antiochos-IV

Colloque organisé par l'équipe HISCANT-MA (Nancy), avec le soutien de l'Université de Lorraine, l'équipe Arscan (Nanterre), l'Université de tel Aviv, la ville de Nancy, la communauté urbaine du Grand Nancy.

Le projet politique d'Antiochos IV

Comme l'écrivait naguère E. Will, “peu de souverains (...) ont suscité des interprétations plus divergentes” qu'Antiochos IV. Fils d'Antiochos III, il hérite à la fois du prestige d'un grand royaume et d'une situation compromise par la défaite de Magnésie. La paix d'Apamée le contraint, tout comme son père, à n'agir qu'en Orient, et à composer avec une puissance romaine toujours plus active. Faute de pouvoir s'intéresser à l'Asie Mineure et à la Grèce devenus inaccessibles, il doit se concentrer sur son propre royaume et sur son environnement oriental immédiat.

De manière générale, les sources littéraires, à la suite de Polybe, lui sont peu favorables. Elles dressent de sa personnalité l'image d'un déséquilibré en partie responsable du déclin séleucide. La tradition juive en donne une image plus noire encore. Elle compose le portrait d'un roi impie responsable du soulèvement de Jérusalem et de la guerre des Maccabées. Toutefois, les inscriptions, notamment à Athènes, suggèrent que ce souverain fut parfois apprécié. Par ailleurs, les tablettes akkadiennes de Babylone et d'Uruk adoptent une vision beaucoup plus neutre, et montrent un souverain procédant à des réformes qui ne semblent pas faire l'objet d'une résistence particulière. Comme à Jérusalem, il renouvelle un personnel politique et crée des corps de citoyens. Le parallèle est frappant, mais ce qui est accepté apparemment sans trop de difficultés en Mésopotamie donne lieu à une guerre civile en Judée. Se pose alors la question de savoir si le personnage n'a pas été décrié surtout parce que ses projets politiques étaient trop ambitieux et difficiles à faire accepter partout.

L'objet de ce colloque est donc, au delà de l'image et de la psychologie de ce souverain, de déterminer dans quelle mesure Antiochos IV a conçu et cherché à imposer un projet politique cohérent. A-t-il voulu helléniser le royaume séleucide, et à quelles fins ? Ses réformes procèdent-elles d'une volonté d'uniformisation administrative ? Dans quelle mesure Antiochos IV a-t-il été influencé par les modèles lagide ou romain ? Au cours de leurs travaux pionniers, E. Will et C. Orrieux s'étaient naturellement intéressés à ces questions. Mais la documentation s'est depuis élargie et diversifiée, avec par exemple les apports de la numismatique ou les données livrées par les tablettes cunéiformes désormais mieux connues. Les études publiées récemment sur le royaume séleucide conduisent, elles aussi, à réévaluer l'action politique de ce souverain.

Tel est le projet que l'on s'efforcera de mener à bien au cours d'un colloque qui se tiendra en juin 2013 à Nancy. Pour plus de clarté, C. Feyel et L. Graslin-Thomé proposent dès maintenant quelques axes de réflexion qui devraient aboutir à un livre collectif consacré au projet politique d'Antiochos IV. Il s'agirait dans un premier temps de dresser un bilan de l'état du royaume séleucide à l'avènement d'Antiochos IV (personnalité du nouveau souverain telle que les sources littéraires la font connaître, rapports avec Rome, question de l'indemnité de guerre prévue par le traité d'Apamée, conflit avec l'Égypte). Dans un deuxième moment, on étudiera les réformes d'Antiochos IV (politique monétaire, création de cités, culte royal, armée, entourage royal). Il conviendra enfin d'apprécier les réactions et les résultats de ces réformes (révolte juive, difficile reprise en main des hautes satrapies, efficacité des réformes administratives, image du souverain en dehors du royaume séleucide, succession d'Antiochos IV).

 

L’assistance au colloque est libre pour toute personne intéressée, qui se trouvera également invitée à la réception donnée, le 17 juin à 18:30, en mairie de Nancy. Toute personne souhaitant participer aux repas devra s’acquitter de droits d’inscription à hauteur de 30 euros, et se signaler à l’avance auprès de Laetitia Graslin : laetitia.graslin@univ-lorraine.fr