Vincent Heurtel est étudiant-entrepreneur au sein du PeeL et actuellement en D2E à l'IAE Metz. Mi avril, il remporte la première place du concours Rotary Green Startup Weekend grâce au projet Worm Generation. Retour sur son projet, ses récompenses et ses ambitions…
- Pouvez-vous vous présenter ?
Je suis Vincent HEURTEL, j'ai 24 ans. Après avoir eu mon diplôme d'ingénieur agronome (spécialisation Science et Génie de l'Environnement) en décembre 2020, je continue mes études cette année à l'IAE de Metz sur un diplôme étudiant-entrepreneur (D2E).
- Pouvez-vous nous parler de votre projet et de votre expérience au PeeL ?
Le concept de Worm Generation est simple et low tech : utiliser la nature (des vers de farine, larves d'insecte Ténébrion) pour biodégrader des ressources inexploitées (plastiques en fin de vie et coproduits alimentaires) dans des fermes verticales, afin de les valoriser en de nouvelles ressources à valeurs ajoutées (les larves en aliments protéinés et leurs déjections en fertilisants naturels).
Un service de valorisation de plastique à destination des entreprises ou gestionnaires de déchets, promouvant l’économie circulaire, le local, l’économie solidaire et sociale qui permet de diminuer les 8 millions de tonnes de plastique se retrouvant dans nos océans chaque année.
Worm Generation a émergé en janvier 2020 pendant l'année de spécialisation à l'ENSAIA dans le cadre du projet ERASMUS+ de l’Union Européenne BUILDS, collaboration de 3 universités européennes (WU, IAAC, ENSAIA) et de partenaires professionnels. Durant plus de 6 mois, notre équipe de 6 étudiants internationaux et pluridisciplinaires (architecture, biologie, économie) a été guidée et mentorée par des experts.
Depuis septembre, je suis suivi par le PeeL. J'ai ainsi pu bénéficier d'un accompagnement personnalisé par mon référent projet et d'avoir un suivi pour mes premiers pas dans le monde de l'entrepreneuriat avec un accès à des formations vidéos notamment, des conférences en ligne, des échanges avec les autres étudiants entrepreneurs de Lorraine. J'ai pu participer à des évènements, apprendre à pitcher en face de professionnels et écouter leurs conseils. Surtout, j'ai profité du grand réseau du PeeL pour rencontrer de nombreuses personnes, des experts, l'Incubateur Lorrain, des conseillers etc. C'est toute une série de formations en ligne dont nous allons pouvoir bénéficier pour la fin de cette année, ainsi que d'une bourse pour développer le projet.
- Vous avez été récompensé par plusieurs prix, félicitations ! Pouvez-vous nous en parler ? Qu'est-ce que cela vous apporte ?
Grâce au PeeL, j'ai présenté mon projet à l'appel à projet 2020 de l'Incubateur Lorrain dans le cadre du programme "Entreprendre par la recherche". Nous avons été lauréat et avons gagné notre premier prix en décembre 2020. Cela a été un vrai boost après avoir travaillé un an sur le projet. Nous avons eu un prix de 600€ et surtout, un premier accompagnement par cet organisme qui nous permet un lien avec des laboratoires de recherche, indispensable pour nous.
Depuis, j'ai participé à 8 compétitions, dont certaines internationales telle que le Startup Live. Actuellement, nous participons au concours de vote du e-trophée et à la finale du Trophée mc6. Nous sommes également en demi-finale nationale du programme ENACTUS.
Récemment (du 16 au 19 avril), le projet a été doublement récompensé au premier Rotary Green Startup Weekend organisé par le Rotary International : le prix de l'Impact et le 1er prix. Après avoir travaillé intensément durant 54h pendant lesquels nous avons reçu de nombreux conseils d'experts, ces prix ont été une concrétisation de toute l'énergie et la passion mises dans le projet. En plus des récompenses (40h d'accompagnement, 1000€ par le Rotary 1790), l'énorme réseau du Rotary nous a apporté une grande visibilité et un immense boost au moment où nous cherchons des financements.
Pour chaque rendez-vous de startup, gagnés ou non, c'est un incroyable plaisir de bénéficier de l'énergie, des soutiens et surtout des conseils d'experts et de professionnels expérimentés. Je suis très reconnaissant envers toutes ces personnes et organisateurs d'évènements.
- Comment voyez-vous l'évolution de votre projet dans les mois/années à venir ?
Actuellement, je collabore avec le groupe d'économie circulaire et sociale VALO', qui collecte des déchets. Avec notamment une entreprise de l'économie solidaire et social, SOLIVERS, qui ont une ferme de vers de farine depuis plusieurs années et la startup de l'université de Lorraine ENTOINNOV, qui développe un bioprocédé innovant de valorisation de coproduits par les insectes, nous nous lançons dans un projet de 2 ans. Mêlant recherche scientifique en laboratoire et R&D sur un prototype, il aboutira sur la construction de la première unité opérationnelle d'un tel concept au monde.
Grâce à l'Incubateur Lorrain, nous avons trouvé un laboratoire de l'Université de Lorraine susceptible de nous accompagner et nous sommes en discussion avec les chercheurs pour commencer nos expériences dès cet été. Nous construirons un premier prototype en début 2022 en Moselle, du côté de Florange.
Avec Marc LACROIX, mon associé avec plus de 15 ans d'expérience en finance, et Philippe LEROUVILLOIS, PDG du groupe VALO', nous solidifions tous les aspects du projet pour convaincre de potentiels investisseurs et réunir les 500 000€ nécessaires au projet.
A terme, nous avons l'ambition d'essaimer dans toute la France, de petites fermes low-tech préfabriquées à proximité des sources de plastique pour un vrai impact bénéfique pour la société.