Retrouvez l'interview vidéo de Lévi sur la page youtube de l'Espace Bernard-Marie Koltès
Bonjour, pouvez-vous vous présenter brièvement ?
Bonjour, je suis Simona Lévi Betsogo Etongo, âgée de 21 ans et originaire du Cameroun. Titulaire d’un Baccalauréat d’enseignement général, ce n’est qu’en fac que je commence des études en Arts. J’obtiens ainsi une licence en Arts plastiques et Histoire de l’art et actuellement je suis en cycle recherche en Histoire de l’art option Patrimoine et Muséologie à l’Université de Yaoundé 1.
Quelles sont vos passions et centres d’intérêt ?
Je suis passionnée par tout ce qui tourne autour de l’art : la musique, le cinéma, les expositions d’arts visuels, la mode et le design. J’accorde une attention particulière à la famille car je pense que c’est de là que tout part et aussi les amis qui sont nos compagnons de tous les jours. J’aime beaucoup m’informer, prendre acte de tout ce qui se passe autour de moi aussi bien dans mon domaine que dans d’autres.
Quels projets artistiques avez-vous mené ?
J’ai participé à pas mal de choses jusqu’ici : Entre expositions, performances et écritures, je peux dire et cela sans prétention, que je suis sur la bonne voie. En 2020, j’ai assuré le commissariat de l’exposition de l’artiste plasticien camerounais Jean Michel Dissake dans la rubrique Arts, société et préservation de l’environnement au cours du colloque international Arts et émergence en Afrique à l’Auditorium Jean Paul II à Yaoundé.
J’ai également pris part à plusieurs projets collectifs, notamment l’exposition Building Peace avec mes camarades en licence 2 en 2018, supervisée par notre enseignant Monsieur Kengne Willy Valdès et l’exposition Société de consommation, désordre urbain et pollution montée par les enseignants d’art de l’Université de Yaoundé1 à la Galerie Nationale d’art contemporain de Yaoundé la même année. Je suis aussi membre de la Multikulti Project Association initiée par l’artiste performeur camerounais Christian Etongo et nous menons plusieurs activités dont des ateliers, conférences et discussions autour de l’art et un Festival d’Art Performance qui a lieu chaque année au Cameroun, le Perform’Action Green Festival. Pour finir l’une des expériences qui m’a le plus marqué c’est lorsque j’ai assuré en 2018, le commissariat de l’exposition Pouvoir d’un jeune artiste et camarade Keutchogue Gael, lauréat du prix découvert Goethe Institute en Arts Plastiques.
Qu’est-ce qui vous a motivé à intégrer le projet de France Volontaires et Saison Africa 2020 ?
Je suis très heureuse de participer à ce programme très riche et varié car la Saison Africa 2020 s’étend sur plusieurs domaines. Elle a pour but de favoriser les échanges artistiques, intellectuels, scientifiques et entrepreneuriaux, et de donner à voir le monde contemporain d’un point de vue africain. De plus c’est un grand plaisir pour moi d’effectuer une mission de service civique car cela me permet non seulement de participer aux échanges interculturels, à la construction d’une solidarité internationale, mais également de gagner en expérience.
Tout ceci a été possible grâce à la collaboration entre l’équipe d’organisation de la Saison Africa 2020, la structure Doual’art au Cameroun qui est un espace de rencontre entre les artistes et les publics autour de l’Art contemporain et de la notion de l’Urbain, la plate-forme France Volontaires qui, à travers le principe de réciprocité nous a permis à moi et à dix autres volontaires venant de différents pays d’Afrique de participer à cette aventure et enfin ma structure d’accueil, l’Espace Bernard-Marie Koltès à Metz avec l’accompagnement de nombreux autres partenaires.
Cela n’a pas été trop dur de faire la transition ? Plus encore pendant la situation sanitaire que nous traversons.
Un peu oui, c’était assez stressant pour moi et pour les autres volontaires aussi je crois car le projet a été repoussé à plusieurs reprises à cause de la crise sanitaire qui malheureusement continue de sévir. Plein de questions restent donc en suspens comme celle de savoir comment effectuer nos différentes missions dans ce contexte parce qu’en même temps, il faudrait pouvoir faire les choses suivant l’évolution de la situation. Dans tous les cas je reste optimiste et prête à donner le meilleur de moi peu importe les conditions.
Voyez-vous des différences dans le secteur culturel entre la France et le Cameroun ?
Certainement, il y a des différences car les contextes et les réalités ne sont pas les mêmes, après c’est possible qu’il y ait des points communs au niveau de la richesse et de la variété des contenus. Il y a aussi que je découvre peu à peu la culture française et pour ce fait, je ne peux pas prétendre savoir réellement comment les choses fonctionnent mais concernant mon pays le Cameroun, je dirai qu’il est doté d’un énorme potentiel artistique et culturel qui ne demande qu’à être mis en valeur.
Quelles sont vont missions dans ce service civique ?
L’objectif de ce service civique est de s’engager pour un monde en commun à travers le volontariat et ma mission principale dans le cadre de la Saison Africa 2020 est la médiation culturelle en direction des publics étudiants. De manière plus spécifique au sein de ma structure d’accueil, il s’agira de la préparation, l’animation des évènements et manifestations et de la diffusion des différents supports de communication.
Comment lier votre cursus universitaire et les missions qui vous ont été assignées à l’espace Bernard-Marie Koltès ?
L’Espace Bernard-Marie Koltès a pour vocation la rencontre entre le public et les artistes autour des écritures contemporaines et c’est un peu dans cette même lancée que vont mes travaux de recherche. Même s’il s’agit ici des Arts de la scène et que moi je suis spécialisée dans les Arts plastiques, les missions qui m’ont été assignées rejoignent un des objectifs qui me tiennent à cœur, celui d’établir une passerelle entre les artistes, les personnels et les différents types de publics. J’apprends également de nouvelles choses, les représentations théâtrales par exemple et je pense que certains éléments de cette discipline pourront m’aider lors de mes réalisations dans le domaine qui m’est spécifique.
Quels sont vos projets et rêves par la suite ?
Mon premier souhait serait celui de terminer mes études, au moins jusqu’à l’obtention de mon Master 2 en histoire de l’art en espérant que mes recherches puissent aider d’autres personnes dans l’avenir. J’aimerais également à travers les actions et activités que je mène, participer à l’écriture de l’histoire de l’art de mon pays qui comme je l’ai dit, a un énorme potentiel en termes d’arts et de culture ; nous avons tellement de choses à montrer au monde mais alors tellement que cela me pousse au désir de donner à connaitre et à aimer l’art autour de moi à travers l’organisation de multiples évènements comme des expositions d’arts visuels par exemple. Enfin, j’aimerai que le métier que je vais exercer dans le domaine de l’art peu importe lequel, me permette de découvrir des lieux toujours aussi différents, rencontrer des personnes à travers le monde et vivre des expériences plus belles et plus riches les unes que les autres.