Lucie Taveneaux est étudiante en Master 2 Histoire, civilisations, patrimoine - parcours Patrimoine, art, histoire, à l'UFR Sciences Humaines et Sociales de Nancy.
Elle vient d’être lauréate d’une bourse du Comité français d'histoire de l'art (CFHA), pour soutenir sa recherche sur la restauration de la basilique de Saint-Nicolas de Port après le bombardement du 18 juin 1940.
Quel est votre sujet de recherche ?
Le sujet de recherche que j’ai choisi porte sur la restauration de la basilique de Saint-Nicolas-de-Port (érigée aux XVe et XVIe siècles) après sa destruction partielle par un bombardement en juin 1940. Il s’agit à terme de rendre compte de la chronologie des restaurations, des méthodes et matériaux employés, des choix faits par les architectes en charge du chantier, et de voir dans quelle mesure l’intégrité de l’édifice a été respectée. Ce sujet mettra l’accent sur les questionnements induits par la restauration d’un monument historique, pendant et au lendemain de la Seconde Guerre mondiale.
Pourquoi l’avez-vous choisi ?
Il n’était pas simple pour moi de choisir un sujet de mémoire pour cette année de Master 2 ; en effet, je m’intéresse à plusieurs périodes historiques, et il est parfois peu évident de trouver un sujet qui n’a pas ou peu été traité. J’ai pris contact avec Mme Marie Gloc, conservatrice des monuments historiques à la Direction Régionale des Affaires Culturelles du Grand Est, qui m’a appris que la connaissance sur la basilique de Saint-Nicolas-de-Port au lendemain de la Seconde Guerre mondiale était lacunaire. J’ai été surprise de constater qu’un monument aussi emblématique de la Lorraine n’ait pas été complètement étudié, ce qui m’a immédiatement motivée à mener cette recherche. Les archives concernant la restauration de la basilique pendant et après la Seconde Guerre mondiale n’ont jamais été exploitées, et je vois l’occasion, à travers leur étude, de nourrir mon sens critique quant à la restauration des monuments historiques.
Que va apporter la bourse du CFHA à votre travail de recherche ?
La grande majorité des archives concernant la restauration de la basilique de Saint-Nicolas-de-Port est conservée à la Médiathèque de l’architecture et du patrimoine de Charenton-le-Pont ; les archives sont nombreuses et cela nécessite que je m’y rende à plusieurs reprises. La bourse qui m’a été accordée par le Comité français d’histoire de l’art (CFHA) me sert donc à financer mes déplacements et à effectuer ma recherche dans les meilleures conditions possible. Une telle aide est également source de motivation, puisqu’elle démontre que des associations, telles que le CFHA, soutiennent et valorisent les travaux de recherche menés par des étudiants.
Quels sont vos projets pour la suite ?
Mes projets ne sont pas encore définis pour l’avenir. Je ne pense pas enchaîner sur un doctorat suite à mon master ; j’envisage plutôt travailler dans le milieu de la culture tout en préparant des concours de la fonction publique. Mais je n’ai pas encore connaissance de tous les métiers de la culture et du patrimoine et j’aimerais me laisser le temps de les découvrir.
Un conseil pour les étudiants qui souhaitent s'engager en Master recherche "Histoire, civilisations, patrimoine" ?
Je pense que le meilleur conseil serait avant tout d’être prêt à travailler. La recherche demande du temps, de l’organisation, et beaucoup de discipline. Elle apporte toutefois une ouverture d’esprit considérable, de nouvelles connaissances, et développe votre sens critique. Autre conseil essentiel : ne pas hésiter à entrer en contact avec les professionnels de la culture, et plus largement avec toute personne susceptible de vous apporter quoi que ce soit concernant votre sujet de recherche. C’est en échangeant que vous nourrirez votre réflexion. Mon dernier conseil serait de s’investir autant dans la recherche que dans l’étude et l’approfondissement des cours du master, tout à fait passionnants, afin d’en tirer le meilleur profit.