L’industrie du futur vue par… GP Bullhound

 
Publié le 17/12/2020

GP Bullhound, spécialiste britannique du conseil en levées de fonds et en fusions-acquisitions, a ouvert don sixième bureau mondial à Paris, en 2015. Spécialiste de la « tech », le cabinet ne pouvait négliger l’industrie du futur, et y a consacré un livre blanc en juin 2019, Smart manufacturing : The rise of machines.

Les perspectives ouvertes par les progrès technologiques de ces dernières années sont immenses. On peut ainsi imaginer que, dans un atelier, la configuration des machines soient pilotés par des algorithmes, ou qu’un équipement auto-diagnostique, voire anticipe les pannes, et se répare tout seul. Mais les possibilités sont encore bien plus vaste, par exemple en mobilisant la réalité augmentée pour former les salariés et les assister dans leur travail. Enfin, on peut imaginer une intégration complète de l’ensemble de la chaîne, depuis la planification de la demande, la modélisation en temps réel de la ligne de production, l’automatisation de la conception, dans un continuum permettant de s’adapter très rapidement à l’évolution de marchés très volatiles.

La vision d’ensemble qui prévaut est celle d’une transformation en profondeur des activités de production, qui étaient jusqu’ici clairement distinguées des services. On peut en effet imaginer dorénavant que la fabrication devienne elle-même un service, modifiant radicalement le rapport au produit. En effet, les fabricants, qui jusque là vendaient des produits matériels, pourraient commercialiser des abonnements donnant accès à l’utilisation du produit en question. On le voit, dans cette vision proposée par GP Bullhound, le modèle économique de l’industrie est totalement modifié.

Rien d’étonnant, dès lors, à l’augmentation très nette des investissements dans ce domaine : rien que pour l’année 2018, les entreprises impliquées dans l’industrie du futur ont rassemblé presque 6 milliards d’euro de financements en capital-risque, un chiffre qui a été décuplé en seulement 5 ans. Parmi les dossiers suivis par GP Bullhound, on peut penser à Bright Machines (qui a levé 180 millions de dollars), Desktop Metal (160 millions de dollars) ou SenseTime (2,2 milliards de dollars en série C).

L’analyse du marché mondial montre que l’Europe occupe une part non négligeable. Mais plusieurs chiffres montrent une montée en puissance de l’Asie et des États-Unis. Le chiffre le plus alarmant est peut-être qu’entre 2013 et 2018, les acteurs asiatiques et américains ont fait l’acquisition de 11,3 miliarss d’actifs en Europe, alors que les Européens n’ont, eux, acquis que pour 1,3 milliards d’euro d’actifs à l’étranger. Un tel déséquilibre donne à penser que la balance pourrait rapidement pencher clairement en faveur de l’Asie et, dans une moindre mesure, des États-Unis.

Au final, comme le dit Nikolas Westphal, Directeur de GP Bullhound, « ... nous pensons que libérer l'humanité des tâches répétitives nous permettra de nous concentrer sur les qualités qui nous distinguent des machines et des algorithmes : nos capacités à être et à agir en humains ».

Le lien vers le rapport : https://www.gpbullhound.com/insights/smart-manufacturing/