En puisant dans les registres de comptes de la maison Desaint, inédits, conservés à la Bibliothèque historique de la ville de Paris, j’ai repris ses méthodes commerciales et suis parvenu à tracer les chemins des ouvrages diffusés, leurs contacts (près de deux cents, tant en France qu’à l’extérieur des frontières françaises). Se révèle une exploitation rationnelle du livre dans un grand immense européen qui dépasse les frontières françaises. Au besoin, la veuve acquiert des droits sur des livres déjà publiés; elle les exploite à bon escient et en fait de formidables succès commerciaux en les refondant et en multipliant les additions ou les éditions nouvelles. Mieux encore, elle intente des procès aux adversaires - souvent très puissants- qui osent contrefaire ses couvrages...
Ainsi donc, il est désormais possible de se faire une idée nette et précise d’une grande maison d’édition parisienne au temps des Lumières, des écueils qu’elle a dû surmonter (la contrefaçon, la concurrence, la calomnie…), et des résultats impressionnants qu’elle a obtenus. L’ouvrage s’appuie aussi sur de très nombreuses références issues de la BnF (manuscrits français), des références de belles monographies récentes, dont celle de Gilles Eboli ; il contient des dizaines de tableaux et une belle gravure de l’inspecteur d’Hemery, l’un des piliers de la police du livre parisienne.
