Les Secrets de la réussite par une écrivaine talentueuse à multiples facettes

 
Publié le 10/12/2020 - Mis à jour le 11/12/2020

Pour ce quatrième épisode de la série « Genèse, illustration, traduction et prix littéraires : Autour de l’oeuvre de Mohale Mashigo », diffusé en direct sur YouTube jeudi 3 décembre 2020, nous avons accueilli l’écrivaine sud-africaine qui nous a parlé de la genèse de son travail, de l’inspiration à la publication. Cette présentation a été suivie d’une table ronde avec Kathie Birat, Cédric Courtois et Richard Samin (in absentia).

L’écrivaine a commencé par se présenter et expliquer les raisons qui l’ont poussée à se lancer dans l’écriture. C’est le sentiment de ne pas se sentir représentée dans les fictions qu’elle lisait, un constat qu’elle ne trouvait presque jamais de personnages fictifs à son image et avec lesquels elle pouvait s’identifier qui l’ont amenée à écrire sa première œuvre, une fanfiction des Jumelles de Sweet Valley pour ne plus se sentir uniquement « observatrice » de la littérature. Elle évoque les trois livres qui l’ont le plus marquée : La Couleur pourpre (1982), d’Alice Walker, A fleur de peau (1988) de Tsitsi Dangarembga, une auteure zimbabwéenne et enfin Ways of Dying (1995) de Zakes Mda, écrivain sud-africain.

The Yearning est apparu dans sa vie en 2006 : en plus d’être une excuse pour ne pas avoir à déjeuner avec ses collègues qu’elle n’appréciait guère, le roman lui a servi d’échappatoire dans une passe de sa vie difficile, alors qu’elle ne se savait pas prête à écrire. Ce projet l’a accompagnée pendant dix ans.  Elle l’a abandonné et repris plusieurs fois, essuyant les refus des maisons d’édition. C’est sur les conseils d’une amie qu’elle tente une dernière maison d’édition, Picador Africa, avant l’auto-édition. Cette dernière tentative sera la bonne, le roman est finalement publié dix ans après ses premières ébauches, en 2016.

Après avoir retracé le destin public de ce roman, Mohale décrit aussi son propre processus de création en tant qu’auteure ou raconteuse d’histoire (storyteller) comme elle aime se définir. Elle se considère comme une écrivaine de son temps (elle écrit la plupart du temps sur son ordinateur) et indisciplinée (elle inscrit la moindre idée sur plusieurs supports : courriels, mémos vocaux et notes sur son téléphone). C’est d’ailleurs ainsi que lui sont venues les idées pour son recueil de nouvelles Intruders qui regroupe diverses histoires plus ou moins fantastiques. Elle explique ne pas avoir eu le choix que d’écrire des nouvelles : les histoires lui sont venues sous forme d’« instantanés » (snapshots) et elle ne connaît qu’une tranche de la vie de ses personnages.

Elle termine en abordant un autre genre, celui de la bande-dessinée et en particulier de la BD Kwezi, dont elle est scénariste. C'est grâce à une intervention audacieuse de sa part qu’elle se retrouve dans l’équipe d’écriture: après avoir lu les premiers volumes, elle considère le scénario excellent mais l’écriture mauvaise. Elle prend donc l’initiative d’appeler l'auteur pour lui proposer ses services, en affirmant pouvoir enrichir la BD. Non sans beaucoup d’humour, elle déconseille toutefois de suivre son exemple et de critiquer la personne à qui vous demandez du travail !

L’épisode est disponible en ligne, en replay, sur la chaîne YouTube “ARIEL Université de Lorraine”. N’hésitez pas à le (re)voir et à suivre le projet sur les différents réseaux sociaux.

Texte proposé par Victoire Noë, L2 LLCER Bilangue-Biculture et Noémie Didier, M2 Traduction

Soumis par un étudiant