Rencontre avec Isabelle Brian, nouvelle directrice du CRULH (Centre de recherches lorrain d’histoire) et professeur d'histoire moderne à l'UFR SHS-Nancy.
Présentez votre laboratoire ainsi que les thématiques principales de recherche
Le CRULH est un laboratoire bi-sites, à Metz et Nancy, membre du pôle TELL. Il regroupe des historiens, des musicologues et des historiens d’art, ce qui représente une soixantaine d’enseignants-chercheurs et chercheurs salariés, une quarantaine de doctorants, auxquels on peut ajouter une quarantaine d’associés et une dizaine d’émérites. Fort de cette diversité, le CRULH est organisé en axes de recherche qui permettent des collaborations fructueuses, que ce soit sur le thème des frontières et des constructions mémorielles, celui du politique, des guerres et des conflits, la question du portrait et de la biographie, ou encore le fait religieux. Le fil rouge de toutes ces recherches demeure la profondeur historique et le rappel constant de la dimension diachronique pour l’étude de phénomènes que nous considérons souvent à tort comme totalement nouveaux.
Le CRULH, ce sont aussi des manifestations qui attirent des chercheurs français et étrangers et des publications régulières, notamment les Annales de l’Est et les Phest (Publications historiques de l’Est). Le terrain lorrain est un terrain particulièrement riche en histoire, de l’Antiquité à l’époque contemporaine et le CRULH s’efforce de faire fructifier ce terrain grâce aux multiples compétences représentées par ses membres.
Comment allier votre rôle de directrice d’unité avec vos activités d’enseignement et de recherche ?
Il m’a toujours semblé que la recherche en sciences humaines ne valait que si elle était publiée, diffusée, enseignée. Même si les charges de laboratoire me laisseront naturellement moins de temps à consacrer à mes propres recherches, je compte bien continuer à aller aux archives, à écrire et à lire les autres historiens car tout cela nourrit à la fois sa propre réflexion, sa propre recherche et son enseignement.
Quels sont vos projets pour le laboratoire ?
Les projets ont été élaborés et formalisés en accord avec Christine Barralis, directrice adjointe du CRULH, dont l’expérience est un grand atout et nous savons que nous pouvons compter sur le dévouement d’une équipe administrative très soudée. Un premier souhait viserait à renforcer les collaborations à l’international, de nombreux chercheurs ayant développé des collaborations personnelles, notamment en Belgique, au Luxembourg, en Allemagne, en Italie mais aussi au Canada et en Roumanie. Nous voudrions en effet pérenniser et consolider ces liens. Nous sommes aussi en train de lancer une politique de formalisation de nos liens avec divers partenaires du monde scientifique et patrimonial. Plusieurs projets, notamment dans le domaine de la cartographie historique vont nous amener à collaborer plus étroitement avec d’autres laboratoires de l’Université de Lorraine. Enfin pour favoriser les échanges au sein du laboratoire et en même temps assurer une visibilité plus large des travaux qui y sont menés, je souhaiterais dans l’espace des années à venir piloter un projet de publication collective sous le titre d’ « une histoire européenne de la Lorraine », conçue à partir de l’exposition de moments-clés où le devenir de la Lorraine et de l’Europe ont été étroitement liés.
Quel adage vous appliquez vous dans la vie ?
Faire sérieusement ce que l’on fait… sans se prendre (trop) au sérieux.
Mini cv
1994 : Thèse d’histoire à l’université de Paris I Panthéon-Sorbonne
1994-2016 : Maître de conférences en histoire moderne à l’université de Paris I Panthéon-Sorbonne
2010 : Habilitation à diriger des recherches
Depuis 2016 : Professeur d’histoire moderne à l’Université de Lorraine (Nancy)
2017 : Co-responsable de l’axe 4 (fait religieux) du CRULH.
2018 : Responsable du tronc commun du master Histoire, Civilisation, Patrimoine (Nancy)
Depuis 2018 : Membre élu du conseil de l'UFR SHS-Nancy