Pour son premier déplacement en Meurthe-et-Moselle, Josiane Chevalier, préfète du Grand Est et du Bas-Rhin, nommée en février 2020, a visité l’Institut Jean Lamour (IJL) le 20 juillet 2020.
Madame la préfète était accompagnée par Eric Freysselinard, préfet de Meurthe-et-Moselle, et a été accueillie par Jean-Marc Huart, recteur de Nancy-Metz et de la région académique Grand Est, Brigitte Jamart, déléguée régionale à la recherche et à la technologie (DRRT), Pierre Mutzenhardt, président de l’Université de Lorraine, et Edwige Helmer-Laurent, déléguée régionale CNRS Centre-Est. La visite était conduite par Thierry Belmonte, directeur de l’IJL.
Le parcours lui a permis d‘échanger avec les chercheurs et ingénieurs de l’IJL autour des grands équipements du laboratoire, qui ont bénéficié d’un fort soutien financier de l’Etat, notamment à travers le Programme d’investissements d’avenir (PIA).
Le professeur Stéphane Mangin lui a présenté le Tube sous ultravide D.A.U.M. qui, comme il l’explique, "permet de fabriquer des matériaux supraconducteurs et magnétiques qui n’existent pas dans la nature". Ces matériaux pourraient apporter une réponse à la problématique du stockage de l’information, très gourmand en énergie. L’équipe de Stéphane Mangin collabore avec de nombreuses universités dans le monde : à San Diego et New York aux Etats-Unis, ou encore à Tohoku au Japon, et à Suzhou en Chine.
Aurélien Didelot, ingénieur, est revenu sur le succès de la collaboration de l’IJL avec le fabricant de systèmes de chauffage Viessmann. L’essentiel de ses panneaux solaires, fabriqués dans son usine de Faulquemont, en Moselle, est équipé d’un matériau conçu à l’IJL qui permet d’éviter la surchauffe du capteur solaire.
Dans la salle du microscope électronique en transmission, l’ingénieur Jaafar Ghanbaja a présenté à madame la préfète le potentiel qu’offre la plateforme de microscopie de l’IJL en terme de caractérisation des matériaux à l’échelle atomique. Ce type d’instrument est nécessaire dans tous les domaines de recherche de l’IJL et notamment en métallurgie du métal liquide. Son étude permet de travailler sur les alliages métalliques utilisés dans l’automobile ou l’aéronautique et fait l’objet d’une chaire industrielle créée à l’IJL pour 5 ans. Son titulaire, Thibault Quatravaux, a présenté l’état d’avancement de ses travaux, un an après sa création. Son objectif est de parvenir à caractériser et modéliser les réactions chimiques avec le métal liquide au sein d’un réacteur industriel.
La visite s’est terminée dans les locaux de l’entreprise Rondol, hébergée à l’IJL et dirigée par Victoire de Margerie, co-organisatrice du World Materials Forum qui réunit chaque année à Nancy les grands patrons du monde des matériaux et des composants. Elle a présenté le dispositif d’extrusion pharmaceutique à l’échelle micro mis au point par son entreprise. Pendant le confinement, l’IJL et Rondol ont mené des essais sur l’hydroxychloroquine afin d’en réduire les effets secondaires. Cette collaboration trouve aujourd’hui sa prolongation dans le projet CURIEPAN. Son objectif est de créer dans le Grand Est une ressource de formulation et une capacité de production de médicaments à faible coût, afin d’être suffisamment réactif en cas de nouvelle pandémie. La recherche de financement est en cours pour ce projet.
Crédits photo : Préfecture de Meurthe-et-Moselle et Institut Jean Lamour