Nos vies quotidiennes dépendent aujourd’hui étroitement des réseaux d’eau, d’électricité, de pétrole, de gaz, de chaleur… et, naturellement, des réseaux numériques. S’il nous semble aujourd’hui naturel d’appuyer sur un interrupteur électrique, de faire couler de l’eau à un robinet, d’utiliser une pompe à essence, d’allumer une gazinière ou une télévision, de déclencher un chauffe-eau, nous sommes nombreux à sous-estimer l’immense machinerie déployée pour que tout cela fonctionne. Probablement au moins aussi nombreux à ignorer les immenses enjeux que cela soulève.
Les tous premiers réseaux d’adduction d’eau et de gaz ne sont apparus qu’au fil du XIXe siècle, bientôt rejoints par le « fée électricité ». Égouts, canalisations, envahissent progressivement les sous-sols, dans un enchevêtrement croissant, et nombreux sont ceux qui continuent à trouver que les pylônes électriques dévisagent, dans le même temps, nos paysages. En 2001, un rapport présenté au Sénat évoque 800 à 850.000 km de canalisations pour le seul réseau d’eau, hors branchement ; plus d’un million de kilomètres pour l’électricité, presque 200.000 pour le gaz, sans parler de tous les autres.
Tout cela pose naturellement un enjeu majeur en terme de continuité de service, naturellement, et donc d’entretien et de maintenance. Mais beaucoup de ces réseaux sont également stratégiques pour nos sociétés : une interruption de la fourniture d’eau potable, d’électricité, de gaz, désorganiserait totalement nos vies quotidiennes et nous rendrait profondément vulnérables.
Face à cette situation, l’État et les collectivités locales ont défini des règlements et des normes ; les opérateurs ont traduit celles-ci en process et en procédures. Avec la multiplication des outils et des dispositifs numériques, de nouvelles fonctionnalités sont apparues. La plupart des réseaux, sinon tous, sont aujourd’hui équipés de capteurs, et visent à devenir des « réseaux intelligents ». La maintenance, longtemps considérée comme une contrainte sans intérêt, devient prédictive, et revient au cœur des préoccupations.
Des intervenants proposent des maquettes numériques, des « jumeaux numériques », avec pour ambition d’optimiser la gestion des réseaux (surveillance des réseaux à distance en temps réel, relève des compteurs à distance...), la gestion de la ressource (prévention des pollutions, des accidents, des fuites…), l’information des consommateurs… Mais avec le numérique, on le sait également, émergent également de nouveaux risques. Piratage, virus informatique, l’ANSSI a récemment communiqué sur le risque de voir certains réseaux « piégés » - ils ont évoqué des sortes de « grenades numériques », capables de faire tomber un réseau.
Labellisé par l’ISITE Lorraine Université d’Excellence, ce rendez-vous sera donc l’occasion de réfléchir sur les dernières avancées de la recherche, sur les nouvelles fonctionnalités et les développements les plus récents et sur la façon de prendre en compte la question de la sécurité, avec quatre intervenants aux visions complémentaires. Seront en effet autour de la table un opérateur de réseau, une entreprise spécialisée dans la réalisation de maquettes numériques, un enseignant-chercheur dont la thématique de recherche se rapporte à ces questions, et, pour élargir le point de vue, un artiste.
Co-construit avec la société SBS Interactive et avec le concours de la SEM Grand Nancy Innovation, le Brunch « La complexité des réseaux de fluides : enjeux de maintenance et de sécurité » se déroule le 6 février 2020 chez ENEDIS à Villers-lès-Nancy, de 11h30 à 14h. L’inscription, gratuite, est obligatoire. Pour confirmer votre venue ou obtenir le compte-rendu de la rencontre, envoyez votre demande par mail : lebrunch-contact@univ-lorraine.fr.