Le colloque sur les relations supposées conflictuelles entre organisations internationales s’est déroulé les 26 et 27 septembre 2019, organisé par l'IRENEE avec douze intervenants issus de disciplines diverses : droit public, sciences politiques et sociologie. L’hypothèse de départ volontairement provocatrice (des comportements interinstitutionnels à la fois hégémoniques, déloyaux et isolationnistes) a été mise à l’épreuve dans trois thématiques : la paix et la sécurité internationales, les droits de l’homme et la gouvernance environnementale. Si les contributions n’ont pas contredit cette hypothèse, les conclusions finales se présentent cependant de manière moins pessimiste. Les analyses scientifiques ont ainsi permis de porter un regard plus nuancé sur un sujet délicat des relations internationales.
Le projet de ce colloque partait d’une idée simple : il est commun de parler de famille à propos des organisations internationales, bien moins d’analyser les relations conflictuelles qui peuvent les opposer. Ces organisations internationales ont été appréhendées dans leurs sens large, et non spécialement juridique (droit international). L’analyse s’est faite également avec les outils de la science politique, particulièrement de la sociologie. A l’issue de deux jours de colloque et d’analyses résolument pluridisciplinaires de ces relations interinstitutionnelles dans trois domaines particuliers que sont la paix et la sécurité internationales, les droits de l’homme et la gouvernance environnementale, l’hypothèse de départ est confirmée même si les conclusions ne sont pas si pessimistes qu’il n’y paraissait au départ. La tentation des organisations de concurrencer d’autres organisations internationales en empiétant sur leurs champs de compétence notamment (overlapping) est réelle, se déclinant de manière horizontale (entre institutions spécialisées ou entre organisations sous régionales par exemple) ou verticale (entre organisations à vocation générale et spéciale). Certains organes d’organisations internationales tiendront à maintenir leur tutelle sur certaines entités les empêchant de devenir des organisations internationales à part entière, autant de potentielles concurrences dans la gouvernance. Assimilée à une personne physique, l’organisation internationale pouvait présenter également les traits d’une personne déloyale, mentant et trichant pour aboutir à ses fins. Il n’en a été pour autant que très peu question (cas d’une organisation régionale en admirant une autre puis cherchant à dépasser le modèle voire à le trahir). La piste des tentations isolationnistes a été enfin partiellement confirmée notamment par l’attitude des juridictions régionales qui ne s’ignorent pas mais ne se réfèrent pas systématiquement l’une à l’autre dans un climat de prise en compte mutuelle des évolutions jurisprudentielles.
Propos de Mélanie DUBUY (MCF HDR de droit public) et Jochen SOHNLE (Professeur de droit public) IRENEE / UL
La publication des actes est prévue pour décembre 2020 à la Revue Civitas Europa.
Cette journée d'études a fait l'objet d'une captation vidéo, vous pouvez retrouver chaque intervention via les liens suivants indiqués après les photos.
Légende des photos (gauche à droite) :
Photo 1 : A. NOVOSSELOFF (Docteur), J.SOHNLE (PR), G.DEVIN (PR) - Vidéo - partie 1
Vidéo - partie 2
Photo 2 : M. DUBUY (MCF HDR), J.SOHNLE (PR), R.SONGOLE (Doctorant) et J.KOOPS (visoconférence - PR) - Vidéo - partie 3
Photo 3 : Y.PETIT (PR), P.DUCOULOMBIER (PR), J.SOHNLE (PR) - Vidéo - partie 4
Vidéo - partie 5 - K.DEMBELE (doctorante) - Vidéo - partie 6
Photo 4 : B.SIERPINSKI (MCF HDR émérite) - Vidéo - partie 7
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