Retour sur le 39ème Brunch organisé par l’Université de Lorraine en partenariat avec l’association NB Tech lors de 8ème édition de la Fête de la mobilité du Technopôle Nancy Brabois.
Ce Brunch consacré aux mobilités urbaines de demain, animé par Baptiste Zamaron, journaliste de l’hebdomadaire La Semaine, a réuni 89 personnes à l’Hippodrome de Brabois, le 27 septembre 2019.
Le temps initial de table-ronde a permis à trois acteurs de présenter leur vision de l’évolution de nos déplacements en ville :
- Matthieu Jacquot : directeur de Mobicoop, coopérative des mobilités partagées ;
- Luc Chausson : directeur des projets stratégiques – TOGETHER 2025 du groupe Volkswagen ;
- Philippe Mangin, chef de projet d’Urbanloop, transport urbain individuel économe en énergie et connecté.
Un premier constat fait l’unanimité parmi les participants de la table ronde : on ne parle plus aujourd’hui de LA mobilité mais de mobilités plurielles. Différentes formes de mobilité se développent et viennent compléter l’usage classique de la voiture : location de voiture ponctuelle ou longue durée, covoiturage, vélo, trottinette, transports en commun. Ces mobilités répondent à de nouvelles attentes de la société. En effet, les usagers souhaitent aujourd’hui accéder à des modalités de déplacement plus respectueuses de l’environnement et adaptées à l’évolution de leurs besoins au quotidien.
Ces nouvelles mobilités soulèvent différents défis au niveau des territoires. Il s’agit, tout d’abord, de trouver un juste équilibre dans le développement des infrastructures pour d’une part éviter l’isolement des zones rurales et d‘autre part maitriser l’extension des métropoles qui serait favorisée par un réseau trop dense. Les intervenants ont souligné un fort besoin d’interconnexion des mobilités existantes à l’échelle de la ville et plus largement du territoire.
Autre enjeu, il faut aujourd’hui repenser la façon dont l’espace urbain est partagé, afin de faciliter la cohabitation entre tous les usagers tout en assurant leur sécurité. Parmi les pistes de solution proposées, ont été évoquées l’adaptation de la taille des véhicules à l’usage et à l’espace urbain, la limitation de l’encombrement de l’espace public par les espaces de stationnement - solutions de partage et de parking relais -, l’optimisation des flux de circulation pour limiter les points de congestion…
Bien que les alternatives à la voiture se développent, la résistance au changement est encore très présente. Selon Philippe Mangin, l’usager est habitué à une liberté dans sa voiture (comportement, flexibilité des horaires, etc.) et ne reviendra pas sur ce confort. Il s’agit donc de proposer des alternatives qui la conserve. Dans une société où l’instantanéité est devenue la norme, il faut de plus proposer une mobilité rapide ou à défaut qui permette d’occuper le temps de trajet (connexion internet, etc.). Pour Matthieu Jacquot, le changement de comportement du citoyen peut soit être obtenu par la contrainte (augmentation du prix du stationnement en ville, taxe sur les carburants, centre-ville piétons…), soit en valorisant l’image du transport partagé, présenté comme une expérience plaisir.
Enfin, la question de la mobilité connectée a été abordée. Elle doit permettre à l’usager de choisir le mode de déplacement le plus adapté à son besoin, grâce à un système d’information performant et simple d’utilisation, tout en améliorant son expérience. Pourquoi ne pas imaginer des bornes connectées qui identifieraient les autostoppeurs et leur destination ou des navettes dotées d’intelligence artificielle pour optimiser les flux de circulation ? Selon Luc Chausson, la mobilité connectée ne devrait pas se limiter aux moyens de transport mais s’appliquer à tout son environnement : stationnement connecté, information en temps réel sur les infrastructures… le chantier à entreprendre est de grande ampleur. Cependant, la mobilité connectée nécessite de s’interroger sur le partage et la protection des données, véritable source de valeur pour celui qui les possèdera.
Pour conclure ces échanges, les différents intervenants ont souligné le fait que les différentes mobilités doivent être pensées comme les pièces d’un même puzzle. Tous s’accordent à dire qu’il faut sortir d’une approche construite autour du besoin d’un individu pour aller vers des solutions au service du collectif, intégrées à leur environnement.
Pour tout renseignement complémentaire ou recevoir le calendrier des prochains Brunchs, envoyez un e-mail à l'adresse suivante : lebrunch-contact@univ-lorraine.fr
Article rédigé par Olivier Merdens et Camille Lacour, chargés de développement territorial de l’innovation de à la Direction de l’entrepreneuriat et des partenariats socio-économiques (DEPAS) de l'Université de Lorraine.
Dessins réalisés par Catherine Créhange, illustratrice de propos et photos prises par Morgane Stefan, assistante Brunch.