Rencontre avec le Choeur universitaire de Nancy [VOS ASSOS #16]

 
Publié le 25/09/2019 - Mis à jour le 4/05/2023
la chorale universitaire à Poirel en 2018

Madeline d’Houtaud, cheffe de chœur et Pierre d’Houtaud, chef de chœur adjoint, pianiste et arrangeur, nous parlent des projets du Choeur Universitaire de Nancy, comment peut-on y adhérer et quelles sont les implications demandées.

Pouvez-vous nous présenter l'association ?

MH : L’association a aujourd’hui plus de 60 ans, ce qui en fait une des plus vieilles associations étudiantes nancéiennes. Elle a toujours eu pour ambition de regrouper tous les jeunes l’Université de Lorraine sur Nancy qui ont pour désir de chanter ensemble et de construire tout un répertoire pour pouvoir faire des spectacles. Il y a eu des années très fastes dans les premières décennies de la vie de la chorale, il y a eu des tournées estivales organisées. Maintenant, les études changent et les étudiants ne sont là que quelques mois, il y a plus d’échanges erasmus, donc ça a fait évoluer l’organisation de la chorale pour s’adapter à la réalité actuelle et redonner au Chœur Universitaire de Nancy ses lettres de noblesse.

Quand on a repris l’association il y a 9 ans pour Pierre et 7 ans pour moi, on a eu plus de difficultés à avoir un travail pérenne.

PH : Il y avait très peu de jeunes, à l’époque, une vingtaine. Aujourd’hui, on a une soixantaine de présents en concert et environ 80 inscrits sur l’année. L’idée que nous avons eue, c’est de travailler un répertoire de musiques actuelles. « Musiques actuelles », est une expression qui regroupe beaucoup de sortes de musiques de la pop à l’électro. Il y a 2 an nous avons créé un spectacle d’électro-chorale, qui était basé sur des musiques avec des sonorités spécifiques à la musique internationale électro. Actuellement nous travaillons plus sur les musiques du monde.

Comment vous répartissez-vous les rôles ?

MH : Je suis la cheffe de chœur, je m’occupe de tout ce qui est travail d’harmonisation, de partition mais aussi toute la mise en mouvement. Et Pierre de son côté …

PH : … Moi je m’occupe plutôt de l’accompagnement. On a eu des accompagnements avec des musiciens, cette année c’est plutôt des percussions. Je suis le pianiste de la chorale et j’écris aussi l’arrangement pour chorale de certains morceaux. Il faut bien comprendre que ça existe peu actuellement ce qu’on fait en termes de répertoire, avec des critères précis c’est-à-dire de la musique pop mais avec des arrangements assez exigeants. On ne reprend pas un morceau littéralement on essaie de l’enrichir. On voudrait changer la représentation de la chorale, qui est souvent considéré comme quelque chose de « vieillot » alors qu’elle peut être dynamique et moderne.

La Chorale a beaucoup d’avantages : ça permet de développer l’oreille y compris chez des non musiciens, sans passer par un instrument. C’est moins onéreux, moins technique. On peut très rapidement réussir à faire de la musique, et plus généralement s’exprimer artistiquement via la technique vocale.

Parmi les inscrits, il y a des personnes qui ne savent pas ou peu chanter au départ ?

PH : Exactement et ils peuvent très rapidement avoir une belle voix en travaillant.

MH : Comme on chante tous ensemble, il y a une mise en confiance qui est très importante et même si on s’écarte un peu, on écoute ses camarades et on se remet sur la voie. Ça peut même permettre de débloquer des choses chez le grand amateur, qui a peur au départ et qui au fur et à mesure de l’année permet de se révéler. On a souvent des retours de jeunes qui ont pu s’épanouir grâce à la chorale. Et on a aussi des retours de jeunes qui ont déjà un pied dans la musique, avec des formations instrumentales ou vocales dans des écoles de musique, des conservatoires ou la MAI (ndlr école de musique – Music Academy International) et qui ont envie de goûter au répertoire qu’on propose pour la chorale.

PH : Notre idée, c’est que ça développe énormément l’art musicale chez les jeunes, sans être onéreux et de manière instinctive.

Vous recrutez des adhérents à la rentrée ?

MH : Nous n’avons pas encore un rayonnement large, nous sommes présents sur les journées de rentrée dans les campus. On recrute essentiellement au début de l’année car il y a un besoin d’assiduité pour construire le répertoire et travailler la mise en mouvement. Mais ça reste ouvert tout au long de l’année. Par exemple si un étudiant erasmus arrive en février on l’accueillera à bras ouverts !

PH : Ils ne pourront simplement pas faire le concert en entier.

MH : ils effectueront ce avec quoi il se sentent à l’aise, on enregistre aussi toutes les voix pour qu’ils puissent répéter chez eux.

Vous organisez des répétitions hebdomadaires ?

PH : Oui, elles ont lieu tous les lundis soir sur le campus sciences mais nous avons des adhérents qui viennent de tous les campus et des co-voiturages sont organisés. On s’est rendus compte qu’on avait un certain niveau d’exigence, notamment pour pouvoir se produire en fin d’année à la salle Poirel dans des conditions professionnelles avec un vrai travail de mouvement scénique, on a donc ouvert un second créneau, « l’atelier chorale », qui propose de se retrouver pour chanter ensemble avec un répertoire musiques actuelles et gospel.

Vous avez plusieurs concerts par an ?

MH : On en a régulièrement, nous allons à Châlons en Champagne, à Lyon pour participer au festival Les Choralies , le concert à Poirel aura lieu le 6 juin. On fait partie de la fédération A Cœur Joie – Les Choralies  ce qui permet des échanges.

PH : On s’est déjà produit au Choralies dans le théâtre antique de Vaison la Romaine, nous avons chanté devant 4000 personnes. On propose des choses assez novatrices en France, aux Etats Unis ou dans les Pays Nordiques c’est plus familier ; mais notre répertoire reste très inhabituel pour la France. On a commencé à se faire connaître à un niveau national grâce à cela.

Comment vous avez adapté de la musique électronique, vous avez réalisé un vrai travail de création ?

PH : C’est assez compliqué à adapter, au niveau des arrangements. Il faut garder l’aspect électro avec des percussions lourdes, des sons « gras ». On mélange acoustique et sons électroniques (batterie, basse, clavier maître …). On a qualifié notre de travail d’électro-chorale, et ça correspond bien à ce qu’on fait.

MH : Ce type de proposition, ça change le regard sur la chorale. C’est un art pluridisciplinaire.

PH : C’est un travail de création à part entière.

Découvrez le travail de la Chorale Universitaire de Nancy en vidéo :

Medley Daft Punk

Lady Gaga - mashup

 

Répétition au campus Sciences

tous les lundis de 20h15 à 22h15

tous les jeudis de 20h30 à 22h

Et aussi à Metz, à la Maison de l’étudiant du Saulcy

Répétition tous les lundis de 20h à 22h

Retrouvez la Chorale Universitaire de Nancy sur leur site et sur leur page facebook.

Crédit photo : Alice Meyer