Signature de la convention 2018-2022 du CCOSL : l'interview de Philippe Mauguin, président-directeur général de l'Inra

 
Publié le 11/07/2019 - Mis à jour le 5/05/2023

A l'occasion de la signature de la convention 2018-2022 du Comité de Coordination et d’Orientation Scientifique de Lorraine (CCOSL), nous interrogeons les acteurs de cette instance qui coordonne la politique de recherche entre les différents Etablissements Publics à caractère Scientifique et Technique (EPST), le Centre Hospitalier Régional Universitaire et l'Université de Lorraine. Poursuite des interviews avec Philippe Mauguin, président-directeur général de l'Institut National de la Recherche Agronomique.

Quelle est la perception du CCOSL au niveau national ?

Pour l’Inra, le Comité de Coordination et d’Orientation Scientifique de Lorraine - CCOSL représente un modèle pilote d’organisation régionale des acteurs de la recherche. Il fonctionne sur la base du partage d’informations régulier et de la concertation entre les représentants de chaque établissement fondateur (Université de Lorraine, CNRS, INRA, INRIA, INSERM, CHU, AgroParisTech, GeorgiaTech). Il permet au site Lorrain de faire avancer les projets communs dans le respect de chaque institution. C’est une réussite au plan national. 

Comment expliquer son succès ?

Le Comité est une structure légère, chaque partenaire avance au même rythme sur l’ensemble des sujets liés à la politique du site. Six thématiques emblématiques ont été définies avec une stratégie partagée de développement de la recherche, de formation par la recherche, d’actions aux interfaces sciences - société et sciences du développement économique. Sur le volet « bio économie », l’Inra contribue au travers de ses travaux en sciences multidisciplinaires de la forêt et du bois, autour du développement de territoires diversifiés multi performants (forestiers, agricoles, urbains) et de la production de biomolécules. Ces projets académiques peuvent aider à faire émerger des Start- up issues de la recherche incubée en Lorraine comme Plant Advanced Technologies créé en 2005 dont l'expertise est internationale (plusieurs brevets à son actif).  Nous avons construit ensemble le Contrat de plan Etat-Région CPER et, plus généralement, entretenu d’excellentes relations avec la Région.

Le Comité a soutenu la construction et le suivi de projets et de structures de recherche communs, comme les six unités mixtes de recherche[1], les projets du Programme Investissement d’Avenir comme l’I-Site Lorraine Université d’Excellence (LUE) ou le Laboratoire d'Excellence Arbre. Ces succès ont ouvert la voie à une politique commune de collaborations internationales des partenaires. Nous allons par exemple signer un accord Inra et Université de Lorraine avec la prestigieuse Université Forestière de Pékin pour un projet scientifique de long terme.

Si nous ne devions cibler qu’une action entre l’Inra et l’Université de Lorraine dans le cadre du CCOSL, de laquelle seriez-vous le plus fier ? 

S’il n’en faut citer qu’une, je mentionnerai la mise en place en 2014 de l’I-SITE Lorraine Université d’Excellence (LUE) avec trois réussites notables dans celui-ci. L’insertion réussie du Laboratoire d’Excellence ARBRE sur les sciences des écosystèmes et produits forestiers soutenu depuis 2012, dans lequel l’Inra investit fortement. Le dispositif CSTI+ qui soutient notamment le programme de sciences participatives CiTIQUE, un exemple remarquable des recherches qu’on peut conduire avec la société civile. Ce programme sur la prévention des piqûres de tiques et des maladies quelles transmettent (comme la maladie de Lyme) connecte nos équipes scientifiques de Maisons Alfort en région parisienne avec l’écosystème lorrain pour engager les citoyens promeneurs et les professionnels de la forêt dans une véritable démarche de recherche. Et enfin le dispositif régional de reconnaissance des plates-formes techniques INFRA+ qui s’appuie sur le modèle éprouvé de la commission nationale des outils collectifs de l’Inra. Cette structuration collective permet aux équipes d’avoir accès à des équipements de haute performance en garantissant un usage optimal de l’investissement matériel ou humain. 



[1] Bureau d'Economie Théorique et Appliquée (BETA), Dynamique des génomes et adaptations microbienne (DynAMic), Interaction Arbres-Microorganismes (IaM), Silva, Laboratoire Agronomie et Environnement (LAE) et Laboratoire Sols et Environnement (LSE).