Mis en œuvre par un consortium d’établissements européens, les Masters conjoints Erasmus Mundus sont des formations de niveau Master qui visent à promouvoir l'internationalisation des Etablissements d’Enseignement Supérieur, renforcer l'attractivité de l'Espace européen de l'enseignement supérieur (EEES) et améliorer le niveau des compétences et l’employabilité des étudiants. Le Master Européen de Lexicographie (European Master in Lexicography, EMLex) propose une formation d’excellence dans le domaine de la lexicographie. Factuel a rencontré Eva Buchi, directrice de recherche au CNRS et responsable française du diplôme.
Pouvez-vous nous exposer brièvement vos travaux de recherche au sein de l’ATILF (Analyse et Traitement Informatique de la Langue Française)?
Membre de l’équipe « Linguistique historique française et romane » de l’ATILF, je développe notamment des recherches portant sur l’étymologie, c’est-à-dire l’origine des mots. Je suis ainsi impliquée dans un projet international, qui fait collaborer environ cinquante chercheurs, intitulé Dictionnaire Étymologique Roman (DÉRom). Dans le cadre de ce projet, nous comparons les mots de l’ensemble des langues romanes, du roumain à travers le sarde, le français ou encore l’occitan jusqu’au portugais, pour reconstruire leur ancêtre commun en protoroman (ou « latin de tous les jours »).
Dans le cadre de vos missions d’enseignement, vous êtes devenue responsable du Master Européen de Lexicographie, qu’est-ce que le programme EMLex ?
Il s’agit d’un Master Erasmus Mundus qui dispense une formation approfondie en lexicographie théorique et pratique. Mais le monde des dictionnaires est loin de constituer le seul horizon du Master : les diplômés EMLex travaillent aussi comme terminologues, comme infolinguistes, dans la documentation, l’enseignement ou encore la traduction.
Comment le programme s’est-il construit ?
C’est Stefan Schierholz, un germaniste de la Friedrich-Alexander-Universität Erlangen-Nürnberg, qui est à l’origine du programme, et le consortium s’est progressivement élargi par cooptation. La première promotion, « The Pioneers class », a commencé ses études en 2010, avec cinq étudiants seulement, dont trois à Nancy.
7 universités partenaires et 4 partenaires associés s’articulent autour du consortium EMLex, quels sont les rôles de chacune d’entre elles et comment le cursus est-il organisé ?
Les universités partenaires sont celles, comme l’UL, qui peuvent accueillir des étudiants, que ce soit des étudiants « classiques » ou des boursiers Erasmus Mundus, tandis que les partenaires associés ne participent qu’à l’enseignement. Durant le premier et (en général) le troisième semestre, les étudiants suivent des cours en présentiel dans leur home university ainsi que des cours communs au consortium EMLex en e-learning. Le deuxième semestre est organisé pour l’ensemble de la promotion dans une seule université (par exemple à Nancy en 2018, à Rome en 2019, à Saint-Jacques-de-Compostelle en 2020), tandis que le quatrième semestre est consacré à la rédaction du mémoire. Un stage pratique, comptabilisé pour le troisième semestre, complète la formation.
D’après-vous, quels sont les avantages d’un master Erasmus Mundus et plus largement d’une mobilité internationale ? Auriez-vous quelques conseils pour les étudiants envisageant une mobilité internationale ?
Il n’y a pas mieux pour élargir ses horizons : les étudiants qui rentrent de leur mobilité ne sont plus les mêmes que ceux qui sont partis, ils ont visiblement acquis de la maturité, sont plus indépendants, ont plus confiance en eux, sans parler de leurs progrès linguistiques. Je dirais qu’une mobilité internationale réussie se prépare longtemps en avance. Sinon, il suffit de se lancer !
Quels retours avez-vous pu avoir des étudiant(e)s des précédentes promotions, d’un point de vue personnel et professionnel ?
En un mot, pour vous l’Europe, c’est?
L’avenir!
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