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Factuel a participé au Karrieretag 2025, le séminaire franco-allemand d’aide à la recherche de stage et à l’insertion professionnelle. Celui-ci a eu lieu le jeudi 9 octobre 2025 au campus Technopôle – Metz, organisé par le SOIP, le Service d’orientation et d’insertion professionnelle de l’Université de Lorraine.
À l’occasion de ce séminaire, les étudiantes et étudiants, inscrits dans différents parcours franco-allemands à l’Université de Lorraine, ont pu découvrir le marché du travail autant français qu’allemand, ainsi que son fonctionnement. À travers des conseils pratiques et des outils clés, ils ont appris comment les recruteurs procèdent et comment maximiser leurs chances d’obtenir un stage ou un emploi dans un environnement professionnel toujours plus compétitif.
En tant que conseiller d’EURES Transfrontalier et responsable d’agence France Travail à Saint Avold, Pascal Thil fait partie des 54 000 agents de France Travail qui accompagnent au quotidien des milliers de personnes, dont de nombreux étudiants, dans leur recherche d’emploi. Pourtant, son rôle ne se limite pas à cet accompagnement : il conseille également les entreprises dans leurs démarches de recrutement, et en connaît ainsi les coulisses.
Le mot-clé, selon lui, est « besoin » : tout comme les candidats ont besoin d’un emploi, les entreprises ont besoin de recruter. Ainsi existe-t-il diverses plateformes, axées notamment sur l’aspect frontalier et dédiées à la Grande Région, afin de faciliter la recherche de stages et d’emplois. Le portail EURES, le réseau de services de l’emploi mis en place par l’Union européenne, qui accompagne les Français dans cette démarche, en est un exemple concret.
L’étranger connaît un véritable succès depuis maintenant des décennies : plus de 2 millions de Français exercent une activité professionnelle hors du territoire, dont plus de 215 000 travailleurs frontaliers au Luxembourg, en Allemagne ou encore en Belgique.
Cependant, Pascal Thil rappelle que seulement 30% des offres d’emploi sont accessibles via des plateformes de recherche en ligne telles qu’EURES, Apec, Jobboerse.de ou encore Adem.public. La raison : les employeurs attachent une grande importance à la démarche personnelle du candidat, notamment à l’effort de recherche et à la lettre de motivation, qui témoignent de son implication.
Véronique Petitjean est consultante en développement professionnel à l’Apec de Metz, l’Association Pour l’Emploi des Cadres. En étroite collaboration avec France Travail, ces deux structures se complètent sur divers aspects. Conseiller de plus de 40 000 entreprises en France et observatoire de l’évolution du marché de l’emploi des cadres, l’Apec collecte et diffuse des offres d’emploi, tout en accompagnant les cadres dès un niveau bac +3 dans leur préparation aux entretiens d’embauche.
Selon elle, il est primordial de repérer les quatre étapes différentes à la recherche d’un emploi : bilan, projet, marché et action. « Quelles sont mes ressources personnelles, mes valeurs, mes acquis ? Quels sont mes souhaits à court et à long termes ? Quels sont mes outils ? Comment bâtir mon plan d’action ? » Telles sont les questions à se poser afin de réussir ses entretiens.
Les recruteurs français, dit-elle, passent une moyenne de 8 à 10 secondes sur un CV. Il faut donc l’optimiser afin de sortir du lot. Des outils comme CVwolf ou encore CVcatcher peuvent être de bons soutiens à ce processus. L’Apec propose notamment Skynesis, une application interactive, conçue comme un jeu et une plateforme d’accompagnement à la recherche d’emploi.
La Maison du Franco-Allemand – Jean David (MAFA– JD) a été inaugurée le 22 janvier 2025, la date symbolique du Traité de l’Élysée. Dénommée en honneur à Jean David, Lorrain qui fut à l’origine de la création de l’ISFATES comme de l’Université Franco-Allemande, et acteur clé du renforcement de l’amitié et de la collaboration franco-allemande.
Grégory Hamez, responsable de la formation trinationale de Master « Border Studies » et directeur de la MAFA– JD, souligne que le franco-allemand constitue l’une des grandes forces de la Lorraine, véritable débouché sur l’Europe. L’Université de Lorraine est leadeur en matière de formations franco-allemandes en licence et en master en France, ayant pour principaux partenaires l’Université de la Sarre et la htw saar, ainsi que bien d’autres dans toute l’Allemagne.
L’objectif est de maintenir ces relations privilégiées, notamment par la diffusion d’offres de stages et d’emplois, et d’augmenter le nombre de diplômes franco-allemands afin d’attirer un public plus large. « Dû à la réforme de l’enseignement de l’anglais en 2016, l’apprentissage de l’allemand a connu une baisse significative », rappelle-t-il. C’est ainsi que la MAFA-JD ambitionne de devenir une véritable plateforme d’échanges, tant pour les étudiants que les acteurs du monde franco-allemands, tout en soutenant les actions et les évènements menés qui favorisent la coopération entre les deux pays.
Enfin, Antoine Chardin, ancien étudiant de la licence « Management Franco-Allemand et International » de l’ISFATES et consultant à la CCI France-Allemagne, explique que vient le moment du réinvestissement en Allemagne.
En tant que première économie européenne et troisième économie mondiale, l’Allemagne est une économie redoutable et prometteuse sur le marché professionnel. Notre voisin est non seulement le premier client de la France mais aussi son premier fournisseur, ce qui souligne une fois de plus la collaboration forte et étroite entre les deux pays.
Antoine Chardin précise que le marché allemand recherche activement des profils bilingues, voire trilingues, d’autant plus dans un contexte où l’on compte aujourd’hui plus de 6000 sociétés françaises implantées en Allemagne. La Sarre figure le leadeur dans ce domaine. En tant que demandeur d’emploi, il est essentiel de se démarquer et d’adopter une attitude pro-active. Le réseautage constitue à cet égard une compétence clé : le monde franco-allemand est un milieu petit, au sein duquel il est primordial d’entretenir de bons contacts.
Aussi, avec l’avancée de l’IA, dit-t-il, il est inévitable de mettre à bon usage cet outil innovatif. Toutefois faut-il en être maître : « Les recruteurs ne sont pas dupes et savent reconnaître les lettres de motivations rédigées par cet outil ».
Les étudiantes et étudiants ressortent de ce séminaire encouragés, et probablement un peu mieux préparés à ce qui les attend. Une étudiante rappelle l’importance de ce genre de séminaires. « C’est évident qu’en tant qu’étudiante, on peut avoir des inquiétudes et des craintes face au marché professionnel », dit-elle. « Mais les stages figurent la première démarche, et sont une bonne étape à l’apprentissage du perfectionnement du CV. Cela me rassure de savoir qu’il existe ce type de structures qui proposent des formations et nous accompagnent dans ce processus. »
Le séminaire se termine sur un goûter, mis à disposition par le SOIP, permettant de continuer l’échange, tant entre les étudiants que les intervenants. Le SOIP accompagne tous les étudiants dans la construction de leur projet et leur insertion professionnelle. Pour en savoir plus : http://u2l.fr/soip ou soip-contact@univ-lorraine.fr
